Sabotage chez Northvolt
Le site de Northvolt a été ciblé par du sabotage afin de ralentir les travaux de déboisement. Des opposants au projet d’usine de cellules de batteries électriques se sont infiltrés sur le terrain privé et ont planté des barres d’acier et des clous dans une centaine d’arbres.
Contactés par Les Versants, Northvolt et le Centre de valorisation du bois urbain (CVBU) confirment les faits qui ont été perpétrés.
Acte déplorable
« Nous déplorons l’utilisation de ce type de tactique qui comporte des risques importants pour la sécurité des travailleurs et les communautés avoisinantes, tout en rendant la valorisation des arbres impossible », répond au journal Les Versants la porte-parole de Northvolt, Emmanuelle Rouillard-Moreau.
De son côté, le directeur général du CVBU, Maxime Bourdeau, dénonce ces actes de sabotage. Ceux-ci auraient été revendiqués lundi matin. « On parle d’une centaine d’arbres. Ce n’est pas négligeable. Ces gestes-là sont déplorables. Déplorables et dangereux, puisqu’ils mettent en péril la sécurité des travailleurs forestiers. Aussi, ça nous empêche de revaloriser le bois à son plein potentiel », exprime-t-il avant de parler de bois gaspillé.
Il évoque aussi des clous de charpente de 9 à 12 pouces plantés dans les troncs. « Des clous de gros calibre. »
Rappelons que le CVBU, qui a pignon sur rue à Saint-Bruno-de-Montarville, a été mandaté par Northvolt pour le déboisement du site et la revalorisation des arbres. Le CVBU doit procéder à l’abattage de 8730 arbres vivants et de 5365 arbres morts répertoriés sur le terrain de Northvolt, situé à cheval entre Saint-Basile-le-Grand et McMasterville.
Contre-productif
Les arbres qui ont été ciblés par les saboteurs ne pourront pas être envoyés au sciage. « Ça pourrait briser l’équipement. L’option qui reste, c’est de broyer les billots. Peut-être aussi l’enfouissement. C’est tout le contraire de la mission de notre organisme, et c’est contre-productif. Je ne comprends pas ces gestes, ces gens, sous prétexte de valeurs environnementale », insiste Maxime Bourdeau.
« On parle d’une centaine d’arbres. » – Maxime Bourdeau
Selon lui, les méfaits, localisés dans la portion nord-ouest du site plus près de la voie ferrée et de la 116, n’ont pas été perpétrés qu’une seule fois. « Nous soupçonnons que d’autres se sont ajoutés depuis cette nuit aussi », indique M. Bourdeau. En entrevue, il mentionne que ce sabotage n’a rien à voir avec l’intrusion survenue la semaine dernière.
Le lundi 15 janvier, en soirée, des manifestants se sont introduits sur le site de Northvolt afin d’aller confronter les travailleurs sur place. La Régie intermunicipale de police Richelieu – Saint-Laurent est intervenue sur les lieux. « Ça n’a aucun lien avec ce sabotage », assure-t-il.
Maxime Bourdeau insiste pour dire que les délits ne nuisent pas à Northvolt, mais plutôt au CVBU et à l’entreprise forestière familiale « qui devra gérer ça maintenant ».
Communiqué anonyme
Dans un communiqué anonyme publié sur Internet, des activistes déclarent qu’ils ont pris « l’initiative de nous opposer à ce déboisement en insérant des barres d’acier et des clous dans les troncs des arbres qui sont menacés par la construction de l’usine ». Les saboteurs minimisent l’impact de ces actes sur la santé des arbres.
Les arbres ciblés ont été marqués à l’aérosol et des affiches y ont été apposées.
À la lumière des récents événements, Northvolt affirme que le site est surveillé en tout temps et qu’elle renforcera la sécurité davantage.
Rappelons que les travaux de déboisement sur le terrain de Saint-Basile-le-Grand ont été arrêtés jeudi dernier à la suite d’une demande d’injonction déposée à la Cour supérieure par le Centre québécois du droit de l’environnement et trois citoyennes.