Intrusion chez Northvolt

Des manifestants se sont introduits sur le site de Northvolt, le 15 janvier dernier, afin d’aller confronter les travailleurs sur place. La Régie intermunicipale de police Richelieu – Saint-Laurent est intervenue sur les lieux.   

« Ils ont coupé la chaîne à la grille d’entrée et sont entrés sur le chantier. Ils étaient quatre dans un véhicule. Ils se sont rendus jusqu’à notre camp de base », raconte le directeur général du Centre de valorisation du bois urbain, Maxime Bourdeau.

Confrontation

Sur place, un homme s’est introduit dans une roulotte du camp de base afin de confronter l’un des employés forestiers. Une vidéo a été enregistrée et diffusée sur les réseaux sociaux. Puis la Régie intermunicipale de police Richelieu – Saint-Laurent a été contactée. Les manifestants ont ensuite quitté l’endroit. « Ça commence rough, admet Maxime Bourdeau, qui reconnaît qu’il y a une certaine crainte, une « inquiétude », pour la suite. Il y a quand même de la machinerie sur le site. »

C’est la raison pour laquelle une surveillance des lieux en dehors des heures de chantier a été demandée.

La porte-parole de Northvolt Amérique du Nord, Emmanuelle Rouillard-Moreau, corrobore l’information que nous avons obtenue. « Afin d’assurer la sécurité de tous, le site est sécurisé en tout temps. »

Horaire erroné

Selon nos sources, l’entrée en infraction des manifestants pourrait avoir été causée par les travaux d’abattage qui se déroulent sur le site. Même si Northvolt avait annoncé des travaux de six semaines du lundi au vendredi, de 7 h à 21 h, la Ville de Saint-Basile-le-Grand avait plutôt écrit dans un communiqué publié quelques jours plus tôt des travaux de 9 h à 17. À la suite de l’appel du journal Les Versants, la Ville a rapidement émis un autre communiqué à cet effet, puisque la réglementation prévoit des travaux de 7 h à 21 h. « À la suite des nombreuses réactions suscitées par le début des travaux d’abattage sur le terrain de Northvolt lundi en soirée, Saint-Basile-le-Grand tient à rassurer les citoyens que le permis émis reflète notre réglementation municipale et que l’entreprise procèdera aux différents travaux en conformité à celle-ci », pouvait-on lire dans la communication.

Selon Maxime Bourdeau, le CVBU a semblé « abattre des arbres en catimini » à cause de cette erreur dans le communiqué. « C’était maladroit », souligne-t-il.

Des policiers sur place

Contactée par le journal, la Régie intermunicipale de police Richelieu – Saint-Laurent confirme ce qui est survenu lundi soir. « Le 15 janvier, nous sommes informés d’un bris à l’accès du site, qui aurait pu être causé par certains manifestants qui étaient à la réunion du conseil un peu plus tôt. Les policiers sont allés sur les lieux et il n’y avait plus de manifestants sur place. Nos policiers ont discuté avec des employés qui y étaient. Il n’y a eu aucune plainte déposée pour le moment, ni aucun constat émis », exprime le sergent Jean-Luc Tremblay. La Régie de police n’a pas reçu de demande pour une surveillance du site.

Rappelons qu’à 19 h le 15 janvier, une manifestation était organisée par le Comité Action citoyenne (CAC) : projet Northvolt. Le rassemblement se déroulait devant le Centre civique Bernard-Gagnon, lieu d’une assemblée régulière du conseil municipal de Saint-Basile-le-Grand. L’évènement mobilisait aussi des manifestants venus d’ailleurs. Le but de cette rencontre du CAC était de mettre de la pression sur la Municipalité pour soumettre le projet Northvolt au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) avant le début des travaux de construction. 

« Les membres du Comité Action citoyenne : projet Northvolt n’ont pas eu connaissance d’une intrusion sur le terrain de Northvolt lundi dernier », confirme la citoyenne de McMasterville, Jacinthe Villeneuve, que le journal a jointe. 

Comité pacifique

Selon Mme Villeneuve, les membres du regroupement assistaient à l’assemblée publique et y manifestaient, ou étaient en réunion. « Nous sommes un comité pacifique qui n’encourage pas les gens à commettre des gestes illégaux », plaide-t-elle.  

Puis, jeudi dernier, le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) et trois citoyennes, dont Jacinthe Villeneuve, ont déposé une demande d’injonction devant la Cour supérieure pour demander la suspension immédiate des travaux du projet d’usine de batteries Northvolt. La décision sera rendue ce mardi. Les travaux de coupe d’arbres ont cessé en attendant. « En tant que codemanderesse, je suis heureuse que la demande d’injonction soit déposée. J’espère que ce sera accepté, le temps de faire la lumière sur le projet », commente la McMastervilloise. 

Le CQDE nous assure qu’il n’est pas lié à l’intrusion sur le site de Northvolt. « Nous n’avons pas connaissance d’intrusion sur le site de Northvolt. Je vous confirme que personne du Centre québécois du droit de l’environnement n’était sur les lieux lundi soir », déclare la porte-parole du CQDE, Sophie Turri.