Le Parti montarvillois : à la recherche d’un second souffle

Depuis novembre 2013, date à laquelle le Parti montarvillois, parti du maire actuel Martin Murray, devenait majoritaire au conseil municipal de Saint-Bruno-de-Montarville, les choses n’ont cessé de se détériorer au sein de la formation politique jusqu’à en arriver aujourd’hui à un maire minoritaire et des tensions politiques et administratives à l’hôtel de ville qui rendent le travail des fonctionnaires difficile. Que s’est-il passé en sept ans ?

En décembre 2012, alors qu’il était chef du parti d’opposition (le Parti montarvillois), M. Murray remet un dossier de 600 pages à l’UPAC pour qu’elle enquête sur l’administration de l’époque au sujet d’un projet immobilier dans le boisé des Hirondelles. Les membres de son parti avaient appelé l’affaire « Le dossier noir du boisé des Hirondelles ». Ce scandale, qui n’aboutira finalement à aucune accusation, a ouvert les portes à l’hôtel de ville à un nouveau parti, jeune et différent qui avait un appui solide de la population.

Sept ans plus tard, le parti du maire se retrouve minoritaire en ayant comme adversaire, d’anciens membres élus de la première heure. Marilou Alarie, élue du district 6, a été la première a remettre en cause l’autorité de son chef au sein du Parti montarville, avant même la fin de son premier mandat. Elle se représentera et sera élue pour un deuxième mandat dans son district, mais comme élue indépendante. Elle obtiendra 55,7 % des voix, soit le meilleur score de ces élections. Àla différence, Martin Murray, est réélu avec 41,75 % des scrutins, un moins bon score qu’en 2013. L’ensemble de ses opposants obtiendra 55,7 % des scrutins.

Décimé au deuxième mandat
Le deuxième mandat, et dernier pour le maire comme il l’a déjà annoncé, a très mal commencé pour se détériorer au fil des séances du conseil municipal.

En novembre 2018, Caroline Cossette, une nouvelle élue du Parti montarvillois dans le district 3, remercie, à peine une année après l’avoir intégré, son ancien parti sans réellement expliquer ses motivations à siéger comme indépendante.

L’ambiance qui y régnait et le rôle qu’elle devait jouer au sein de sa formation ne lui convenait pas.
Dans la foulée, c’est une autre figure forte du Parti montarvillois qui claque la porte en février 2019 de l’organisation politique. Jacques Bédard, conseiller municipal du district 7, est depuis particulièrement opposé à son ancien chef et maire de la Ville et ne manque pas de le dire en tant qu’indépendant.

Enfin, le premier avril 2019, c’est la démission du conseiller municipal du district 4, membre du Parti montarvillois Martin Guevremont. Il évoquera des raisons familiales pour expliquer son départ et il ne se représentera pas. Un autre coup dur attendra M. Murray lors de l’élection partielle du district 4. Bien que le Parti montarvillois y présente un candidat, c’est Ludovic Grisé-Farand qui remporte ces élections avec une victoire écrasante. Il récoltera 66 % des votes. Ce dernier est un féroce opposant à la politique de M. Murray.
Dès février 2019, des élus en nombre majoritaire veulent la démission du maire.

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C’est le nombre de directeurs généraux que la Ville a connu en trois ans, entre 2016 et 2019.

La réalité administrative
Le fonctionnement du conseil municipal a des répercussions sur le plan administratif au sein de la Ville.
Sur le plan administratif, Hélène Hamelin est la première à partir en 2016 au poste de directrice générale. Elle est remplacée par Guy Hébert, venant de Montréal. Il ne restera en poste que trois ans et n’hésitera pas à pointer du doigt les pratiques du maire lors de son départ. Aujourd’hui, depuis juin 2019, Sylvain Brouillette est le nouveau directeur général.

Ce troisième directeur général en 3 ans doit gérer une équipe administrative qui se voit décimée par les arrêts de travail et les démissions de chef de service. Le dernier départ en date est celui de Denis Laplante, directeur du Service de l’urbanisme, de l’environnement et du développement durable, au cœur des dossiers les plus difficiles.

Car des dossiers difficiles il y en a à Saint-Bruno-de-Montarville.

La Ville tente de préserver plusieurs boisés par tous les moyens s’exposant souvent à des poursuites judiciaires engageant des frais importants. Des procédures judiciaires également engagées par le futur crématorium qui devait s’installer dans le parc industriel avec l’aval de la Ville. La grogne des citoyens du quartier a fait changer la Municipalité de décision s’exposant ainsi à des poursuites.

Et ce n’est pas sans compter sur le dossier du centre sportif. Uni, le Parti montavillois pouvait accorder moins d’importance à la pétition de près de 2000 noms s’opposant au parc Rabastalière comme endroit où implanter le complexe. Mais divisée et minoritaire, l’organisation n’avait plus les moyens d’imposer son choix.

C’est ainsi qu’Isabelle Bérubé, conseillère du district 5, la dernière à toujours être aux côtés de Martin Murray depuis son premier mandat au sein du Parti montarvillois, a tenté de mettre à mal la décision du conseil municipal d’opter pour un autre endroit que le parc Rabastalière. Cette dernière, siégeant au sein d’une commission à l’agglomération de Longueuil en tant que représentante de la Ville de Saint-Bruno, a donné un avis défavorable à l’emplacement du projet sans tenir compte de la décision qu’avait prise son conseil municipal. De plus, elle aurait encouragé, selon M. Brouillette, les autres élus de la commission à suivre son vote pour empêcher la construction du centre sportif au parc Marie-Victorin. Un geste qui semble avoir le soutien du Parti montarvillois.

Cette manière de faire encourage aujourd’hui le directeur général de la Ville à envisager de porter plainte contre Mme Bérubé. Une première à Saint-Bruno-de-Montarville. Cette dernière a pourtant indiqué au journal que si cela était à refaire elle le referait.