Isabelle Bérubé : une position différente à Saint-Bruno et à Longueuil

À la dernière séance du conseil municipal à Saint-Bruno, Isabelle Bérubé indiquait qu’elle quitterait son siège à la Commission aménagement et environnement de l’agglomération de Longueuil. Quelques jours plus tard, elle faisait savoir au conseil d’agglomération qu’elle restera au sein de la Commission.

Isabelle Bérubé, conseillère municipale du district 5 à Saint-Bruno, a été nommée à la vice-présidence de la Commission aménagement et environnement du 1er janvier au 30 juin, et à la présidence du 1er juillet au 7 novembre 2021 lors de la dernière séance d’agglomération de Longueuil, le 10 décembre. Elle continuera donc à siéger dans cette instance, contrairement à ce qu’elle avait indiqué au dernier conseil municipal de Saint-Bruno le 8 décembre. Il n’y avait eu alors aucune opposition à ce qu’Isabelle Bérubé quitte son poste au sein de la Commission à Longueuil. Mme Bérubé avait aussi donné clairement son accord.

À 1 h 42 du début de cette séance du conseil municipal, c’est Louise Dion, conseillère du district 1, qui a commencé par montrer son désaccord à la nomination de Mme Bérubé à sa propre succession au sein de la Commission. « Dans la liste des nominations pour les postes de présidents et vice-président des Commission du conseil d’agglomération, il y a Mme Bérubé qui est proposée comme vice-présidente et présidente pour la Commission aménagement et environnement. Je dois dire que je suis assez surprise de constater que dans les documents soumis aux différents élus de l’agglomération, on les a en copie, qu’on ne retrouve pas la résolution que notre conseil a adopté le 25 août dernier à l’effet qu’on demandait de remplacer Mme Bérubé. Je me questionne. Pourquoi cela ne se retrouve pas dans les documents d’agglomération? Le conseil municipal est défavorable à ce que Mme Bérubé représente la Ville de Saint-Bruno à cette Commission comme on l’a dit lors de l’adoption d’une résolution le 25 août. Je propose donc que le maire, quand il sera question de cela, dépose notre résolution et en fasse la lecture au conseil d’agglomération. » Une proposition appuyée par Jacques Bédard, conseiller du district 7.

Mme Dion a répété sa demande auprès de la greffière afin que « la résolution du 25 août soit déposée à l’agglomération et qu’il (le maire) en fasse la lecture. »

Ludovic Grisé Farand, conseiller du district 4, a indiqué être aussi surpris. « Mes collègues Bérubé et Fortier, il y a moins d’un mois, ont quitté le Parti montarvillois disant favoriser la bonne entente puis améliorer le climat au sein du conseil municipal. Alors je pensais que cela allait de soit, qu’ils allaient aussi amorcer la rotation de ces commissions. »

« Sérieusement, je n’ai pas porté attention aux propos de Mme Dion. Je ne me rappelle pas qu’elle ai évoqué la résolution du mois d’août. » – Isabelle Bérubé

Sans ambiguïté, Mme Bérubé a alors indiqué à M. Grisé qu’il n’y avait « aucun problème pour (lui) céder ma place à partir du 1er janvier 2021. » C’est alors que Mme Dion a rappelé que la résolution d’août prévoyait Caroline Cossette, conseillère du district 3, au remplacement de Mme Bérubé. « Comme vous voulez. Mme Cossette c’est parfait », a alors répondu Mme Bérubé.

Vincent Fortier, conseiller du district 2, a indiqué quant à lui vouloir finir le travail entamé au sein de la commission sécurité où il siège « pour défendre les intérêts d’une réelle police de proximité à Saint-Bruno. (…) Ce n’est pas un refus de collaboration et je reste ouvert. Si on me dit que les travaux ne sont pas prévus pour la prochaine année, je vais être cohérent et je vais quitter. (…) Tout ce que je veux faire, c’est terminer les travaux que j’ai commencé à cette Commission. »

Dans un échange avec M. Grisé, le maire a confirmé que « Si Mme Bérubé souhaite céder sa place, moi je n’ai aucune objection. Donc on va effectivement apporter cette modification. »

Changement de position
Au conseil d’agglomération de Longueuil, au moment de nommer les présidents et les vices-présidents des Commissions, le maire a indiqué son opposition dans la nomination de Mme Bérubé, comme le souhaitait son conseil municipal, en indiquant cependant qu’il soutenait Mme Bérubé dans son changement de décision. « Je voulais inscrire ma dissidence et j’ai un cour courriel à vous lire de Mme Bérubé que je voudrais porter à l’attention des membres du conseil d’agglomération. » Après avoir lu le courriel indiquant que Mme Bérubé ne cédera pas sa place avant que la Commission municipale du Québec (CMQ) ne se prononce sur une plainte déposée contre l’élue par l’ancien directeur général de Saint-Bruno, M. Murray a ajouté être « tout à fait en accord avec la position de Mme Bérubé. »

Réaction des élus
« Le maire n’a pas lu la résolution comme il avait été dit à la séance du conseil municipal. Pire, il a dit qu’il était en accord avec le courriel de Mme Bérubé. Il n’a pas défendu la position du conseil. Et dire qu’a la séance du conseil municipal Mme Bérubé a indiqué qu’elle souhaitait montrer sa collaboration », d’indiquer au journal Louise Dion.

Pour Marilou Alarie, conseillère du district 6, « la situation est devenue ridicule. Elle (Isabelle Bérubé) dit quelque chose au conseil municipal et elle fait autre chose à l’agglomération. Je vais mettre mes énergies ailleurs.»

Pour M. Bédard, c’est le maire qui est a pointé du doigt. « Le maire s’était engagé lors de la séance du conseil municipal. Il n’avait pas l’approbation du conseil pour lire le courriel de Mme Bérubé. Il doit représenter le conseil de Ville. C’est plus que pathétique. »

Pour M. Murray, « ce n’est pas parce que quelqu’un dit une chose au conseil municipal que c’est une vérité de l’évangile. La résolution présentée au conseil d’agglomération était pour nommer les présidents et les vices-présidents des différentes Commissions. On n’en était pas à remplacer des personnes. Les décisions concernant les nominations aux Commissions appartiennent au conseil d’agglomération. Jusqu’ici, la Ville de Saint-Bruno, chaque fois qu’elle en a fait la demande, a eu une fin de non recevoir et cela depuis 2019. Qu’on me demande de remplacer Mme Bérubé dans la résolution c’est une chose, mais qu’on mette toute une série de considérants et d’accusations alors que ce dossier est judiciarisé, et bien pour moi je crois que la moindre des choses c’est de laisser la chance au coureur. Il y a une plainte qui a été déposée par l’ancien directeur général donc que cette plainte suive son cour et en fonction de la décision prise par la CMQ on procédera. Là, c’est comme si on jugeait avant que la cause ne soit attendue. Si la CMQ estime qu’il y a eu un crime de lèse-majesté pour toutes sortes de raisons, à ce moment là on en prendra acte.»

Quant au courriel lu au conseil d’agglomération, M. Murray indique qu’il avait été déjà envoyé à tous les membres du conseil d’agglomération. « Je n’ai fait que lire. Et d’ajouter, moi je n’ai aucune raison a vouloir remplacer Mme Bérubé. Il faut distinguer les intérêts de l’agglomération versus les intérêt de la communauté de la ville de Saint-Bruno. »

Pour Mme Bérubé, « cela ne me dérange pas de céder ma place, ce sont les raisons pour lesquelles ils veulent (les conseillers majoritaires opposés à sa nomination) que je cède ma place. Cela serait donner raison à des prémisses qui sont tout à fait fausses. Sérieusement, je n’ai pas porté attention aux propos de Mme Dion. Je ne me rappelle pas qu’elle ait évoqué la résolution du mois d’août. J’en ai pris conscience quand on ma transmise la résolution. »