Le Conseil de presse donne raison aux Versants contre les plaintes d’Isabelle Bérubé

Les cinq plaintes d’Isabelle Bérubé, cheffe du parti Ensemble Saint-Bruno, à Saint-Bruno-de-Montarville, contre le journal Les Versants ont été rejetées ou jugées mineures par le Conseil de presse du Québec dans une décision de 16 pages rendue le 26 novembre 2021.

Journal Les Versants

Mme Bérubé a déposé plusieurs plaintes auprès du Conseil de presse du Québec au sujet de quatre articles publiés dans le journal Les Versants en date du 5 août 2020 et du 2 septembre 2020. Au moment des faits, Mme Bérubé était conseillère municipale du district 5 au sein du Parti montarvillois. Tous les griefs énumérés par Mme Bérubé ont été rejetés ou jugés mineurs par le Conseil de presse du Québec.

Les quatre articles incriminés par Mme Bérubé sont : Parti montarvillois : la recherche d’un second souffle; L’administration et le conseil municipal de Saint-Bruno effarés par l’attitude d’une conseillère du Parti montarvillois; Saint-Bruno : Les cols bleus s’impatientent; Saint-Bruno-de-Montarville : le directeur général dépose une plainte contre une élue.

Mme Bérubé accusait le journal d’avoir un manque d’équilibre, de la partialité, un titre sensationnaliste, des informations inexactes et un manque de fiabilité des informations transmises par une source.
Aucune de ces accusations n’a été retenue par le Conseil de presse du Québec à l’encontre du journaliste Frédéric Khalkhal. C’est ainsi que les griefs de manque d’équilibre, de partialité, de titre sensationnaliste ou encore de manque de fiabilité des informations ont tous été rejetés. Le Conseil de presse du Québec a cependant relevé deux erreurs mineures dans les articles, qui ne nuisaient pas à la compréhension du sujet. Il soulève, d’autre part, que ces erreurs mineures avaient été corrigées.

En 2020
Rappelons que les articles visés par Mme Bérubé rapportent un événement controversé de 2020 ayant eu lieu au conseil municipal de Saint-Bruno-de-Montarville au sujet du lieu de construction d’un complexe sportif. Initialement, la majorité du conseil municipal privilégiait le parc Marie-Victorin ou un terrain près de l’école secondaire du Mont-Bruno pour construire le complexe sportif, alors que les trois élus du Parti montarvillois, soit le maire, Martin Murray, Vincent Fortier (élu aujourd’hui du parti Ensemble Saint-Bruno) et Isabelle Bérubé, la plaignante dans ce dossier, favorisaient le site du parc Rabastalière.

Le conseil municipal a finalement voté à l’unanimité pour le parc Marie-Victorin afin de ne pas ralentir la demande de subvention faite auprès du gouvernement du Québec.

Dans les articles publiés, Mme Bérubé reprochait entre autres à Frédéric Khalkhal de ne pas être impartial. « Mon point de vue, alors que je suis la cible des trois articles, n’est rapporté que dans [l’article “Entrevue avec Isabelle Bérubé : l’administration pourrait porter plainte contre elle”] sous forme de questions-réponses. La règle de base en journalisme aurait été de me citer également dans [le premier article du dossier], car rien ne garantit que les lecteurs ont lu [l’entrevue]. »

À cela, le Conseil de presse, qui est l’autorité morale en journalisme au Québec, donne tort à Mme Bérubé en indiquant qu’elle avait pu s’exprimer dans une entrevue d’une douzaine de questions. Il ajoute que « le journaliste (Frédéric Khalkhal) a donc fait preuve d’équilibre dans son traitement de l’information, considérant que le point de vue d’Isabelle Bérubé a été présent non seulement dans une entrevue complète, mais aussi dans deux autres textes du dossier.

Le Conseil de presse indique, d’autre part, que Frédéric Khalkhal « n’a pas fait preuve de partialité en mentionnant le nom de la personne au centre de la controverse dans le titre de son dossier, car sans le comportement atypique de la part de cette politicienne dans ce dossier, il n’y aurait pas eu d’articles à ce sujet. (…) Les termes utilisés dans le titre présentent des faits et ne laissent transparaître aucun parti pris. »

Mme Bérubé reprochait également au journal d’être « partial en publiant une photo d’elle et son nom sur la une de l’édition papier des Versants. La photo présente les trois élus du Parti montarvillois : le conseiller Vincent Fortier, le maire Martin Murray et Isabelle Bérubé ». Un grief également rejeté par le Conseil de presse, qui indique que « le journal Les Versants n’a pas fait preuve de partialité en publiant, en une du journal, une photographie dans laquelle Isabelle Bérubé apparaît avec d’autres membres de son parti, puisque ses actions sont centrales à la nouvelle et que l’image reflète le contenu du dossier composé de quatre articles.

Mme Bérubé estimait que Frédéric Khalkhal avait fait preuve de partialité lorsqu’il a écrit dans son article qu’elle a tenté de « mettre à mal la décision du conseil municipal » concernant la demande de modification au schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Longueuil pour permettre les activités sportives et récréatives, soutenant qu’il lui prête des intentions ».

Ce point a également été rejeté par le Conseil de presse, qui explique que « L’expression ‘’mettre à mal’’ signifie malmener ou battre quelqu’un ou quelque chose, selon le dictionnaire Le Larousse. Bien que la plaignante estime qu’en employant ces termes, le journaliste lui prête des intentions, l’expression ‘’tenter de mettre à mal’’ décrit des faits qui sont documentés et exposés par le journaliste, comme la distribution des tracts pour un référendum et l’avis défavorable à la demande de modification du schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Longueuil. Ces actions montrent qu’elle a ‘’tenté de mettre à mal’’, de faire dérailler ou d’infirmer la demande de modification au schéma d’aménagement du conseil municipal. Les décisions antérieures du Conseil montrent que les journalistes et les médias ne font pas preuve de partialité lorsqu’ils emploient des termes qui reflètent les faits. »

Il est possible de trouver la totalité de la décision du Conseil de presse du Québec en cliquant ici.