Vers un centre de soccer intérieur?

Le Club de soccer FC Mont-Bruno souhaite se construire un centre de soccer intérieur à Saint-Bruno, en partenariat avec la commission scolaire et la Ville.
Ça fait plusieurs années que l’idée d’un centre de soccer intérieur à Saint-Bruno trotte dans la tête du Club de soccer FC Mont-Bruno, car ce serait plus rentable pour l’organisation, notamment.
« Avec l’argent qu’on met à louer des places à l’extérieur de Saint-Bruno pour l’hiver, que ce soit les centres à Saint-Hyacinthe ou Varennes, qui ne nous fournissent même pas tout ce dont on a besoin, on a commencé à se dire qu’on devrait le faire ici, explique Philip O’Dwyer, vice-président du Club de soccer FC Mont-Bruno. Avec notre grosseur et notre stabilité, on peut se le permettre. »
Avec ses 2500 membres et un chiffre d’affaires d’environ un million de dollars, il s’agit du plus gros club sur la Rive-Sud. Il serait même appelé à grandir davantage, puisqu’on discute de fusion avec le club de soccer de Sainte-Julie, ce qui ferait grimper le nombre de membres à 4200. « Si la fusion se fait dans les prochaines semaines, on va devenir le plus gros club au Québec, et on aura vraiment besoin de l’infrastructure », ajoute le vice-président.
Un tel centre de soccer intérieur permettrait notamment au club d’avoir l’espace et le temps d’entraînement dont il a besoin à longueur d’année. Il ajouterait également quelques terrains supplémentaires à l’offre de Saint-Bruno à l’été.

Un partenariat à trois

Comme son intention de départ est d’implanter ce centre de soccer sur le terrain de l’École secondaire du Mont-Bruno, le club a présenté son projet à la Commission scolaire des Patriotes ainsi qu’à la Ville de Saint-Bruno dans l’objectif de créer un partenariat.
« On s’est dit que si on arrivait avec une proposition plutôt que d’une demande, de dire qu’on est prêt à investir et devenir partenaire, ça serait plus intéressant pour le maire et la commission scolaire », de souligner Philip O’Dwyer.

« Avec l’argent qu’on met à louer des places à l’extérieur de Saint-Bruno pour l’hiver […], on a commencé à se dire qu’on devrait le faire ici. »
– Philip O’Dwyer

La Ville de Saint-Bruno a permis au directeur général et aux représentants de la Ville de négocier une entente pour la construction du centre. « C’est simplement d’amorcer des discussions, il n’y a pas de projet. Tout ce qu’on vise, c’est d’abord vérifier l’espace, le lieu, s’il y a un intérêt de part et d’autre, les conditions et par la suite, le projet pourra commencer », a alors commenté le maire Martin Murray.
Selon le maire et le vice-président, la commission scolaire serait peut-être plus intéressée par un centre de soccer qu’un complexe sportif sur le terrain de l’école secondaire pour bonifier son offre. La Commission scolaire des Patriotes n’a toutefois pas donné suite aux demandes du journal Les Versants.

À quoi s’attendre?

Le Club aimerait construire un centre qui pourrait accueillir un grand terrain à 11 joueurs, qui pourrait se transformer en deux terrains à neuf joueurs ou en trois terrains à sept joueurs.
Sa dimension serait semblable à celle du centre qui se trouve à Saint-Jean-sur-Richelieu, soit un peu plus petite que celle du centre de Varennes. Mais rien n’est coulé dans le béton, pas même sa localisation.
Le projet pourrait coûter entre huit et dix millions de dollars, en comparable à ce qui s’est déjà fait dans la région.
Selon le représentant du Club, le centre intérieur pourrait se rentabiliser facilement en louant des terrains aux autres organisations sportives : « Je crois que c’est une possibilité réaliste, on sait déjà qu’on va pouvoir louer nos espaces pour le football, le baseball, etc. Il y a un manque de façon globale de terrains intérieurs sur la Rive-Sud. »

Acceptabilité sociale

Philip O’Dwyer s’attend déjà à ce que son projet ne fasse pas l’unanimité au sein de la population.
Il y a notamment des conseillers municipaux et des citoyens aspirant à protéger le parc Rabastalière qui ont certaines craintes. « En accordant ce mandat, on compromet les chances d’un complexe sportif sur le territoire de la commission scolaire et ça augmente donc les chances que le complexe sportif se retrouve dans le parc Rabastalière », a dit par exemple Joël Boucher.
Le vice-président ne souhaite toutefois pas s’immiscer dans le débat du complexe sportif et considère que les deux projets sont compatibles. « Il y a un lien complémentaire avec le complexe sportif de la Ville parce qu’il y a d’autres organisations sportives qui ne verront pas d’utilité dans les infrastructures qu’on retrouve dans un complexe multisport traditionnel. Nos installations vont plus leur convenir, sans rien enlever au projet de la Ville, l’un n’empêche pas l’autre », soutient-il.
Il répond déjà aux critiques possibles : « C’est un projet qui répond à beaucoup de besoins, qui ne coûte pas si cher que ça et qui ne touchera pas, ou très peu, le portefeuille des gens; le but, c’est que ce soit selon le principe d’utilisateur-payeur, alors ça n’affectera pas les citoyens. »
Idéalement, Philip O’Dwyer aimerait que le centre de soccer intérieur puisse être construit et entrer en fonction dès l’année prochaine.