Une athlète de l’année en recherche de financement

La Grandbasiloise Fanny Girardin a été récompensée du titre d’athlète de Snowboard Cross en 2016 au Gala de récompense des athlètes au Québec. Aujourd’hui, elle fait preuve de débrouillardise pour financer un sport coûteux.

Fanny Girardin, à 21 ans, a reçu les honneurs de ses pairs en recevant le titre d’athlète de l’année de . La Grandbasiloise membre de l’équipe du Québec ne ménage pas ses efforts pour arriver financièrement à pratiquer son sport.

« Faire du sport, ce n’est pas gratuit et je travaille fort toute l’année pour pouvoir payer ma saison de et réaliser mon rêve », explique-t-elle.

Elle estime les coûts d’une saison à 17 000 $. Pour y arriver, elle travaille l’été, organise un souper-bénéfice chaque automne et va chercher des commanditaires qui croient en ses chances.

« Mon objectif est de ramasser 200 000 bouteilles consignées pour une somme de 10 000 $. Je sais que c’est un grand objectif, mais avec l’aide de plusieurs entreprises et de mon entourage, je crois pouvoir y arriver. » – Fanny Girardin

Cette année, elle a décidé de s’investir dans un nouveau projet. « Celui de ramasser des canettes consignées pour payer ma saison et aider notre planète », indique-t-elle.

Son slogan – Des canettes pour la planète, des canettes pour une athlète! –

« Mon objectif est de ramasser 200 000 bouteilles consignées pour une somme de 10 000 $. Je sais que c’est un grand objectif, mais avec l’aide de plusieurs entreprises et de mon entourage, je crois pouvoir y arriver. »

Il y a déjà quelques restaurants comme la Cantine la Fringale de Beloeil, la Belle Province de Saint-Basile et le Eggsquis de Beloeil qui ont décidé de donner un coup de main à la snowboardeuse dans sa recherche de canettes.

L’athlète grandbasiloise a même fait une vidéo pour promouvoir sa démarche sportive et environnementale. (https://www.youtube.com/watch?v=yOC-kDwFft0)

« Je suis fière d’avoir trouvé une idée qui peut aider l’environnement et à la fois m’aider dans mon cheminement sportif. C’est ce qu’on appelle joindre l’utile à l’agréable. »

Après une semaine de recherche de canettes, il y avait déjà dans le baluchon de Fanny près de 1000 bouteilles recyclables.

Son entraîneur ne minimise pas les qualités de l’athlète. « Elle travaille extrêmement fort, que ce soit au gym, à l’entraînement ou pour payer ses voyages, ses études et son appartement, afin d’atteindre ses objectifs. Elle n’est plus au secondaire et n’est plus sous le toit de ses parents. Elle a une pression énorme à supporter, puisqu’elle doit payer sa saison de compétitions, mais aussi être capable de mener une vie étudiante. Même lors de ses journées sans entraînement, elle vient aux rencontres avec la psychologue sportive (non obligatoires), puisqu’elle en mange, du ! » raconte Grégory Picard, le fondateur et entraîneur-chef du Club élite Snowboard. Le Club Élite Snowboard offre trois programmes à ces athlètes, la Coupe Québec, ouverte à tous, le Groupe FIS (Fédération internationale de ski), pour les athlètes intermédiaires, et le volet NORAM, nouveau programme de cette année. L’an dernier, Fanny était classée 12 dans le Groupe FIS, cette année 7. Sa plus belle progression est celle dans le volet NORAM où elle est passée cette année de la 27 place à la 15. « Cette compétition regroupe toutes les athlètes en Amérique du Nord. Je suis très contente de cette progression », affirme Fanny.

Sa mère, Lyne Laliberté, est « une maman fière de sa fille. Fanny est née en Suisse et très tôt, avec toute la famille, elle nous suivait en ski. C’est en jouant avec les voisins, qui faisaient de la planche, qu’à 8 ans elle a débuté. Nous l’avons toujours encouragée. »

Depuis, Fanny n’a pas cessé de gravir les échelons. « À 18 ans, j’ai fait ma première compétition et l’année d’après, j’ai été acceptée dans l’équipe du Québec niveau espoir. L’an passé, j’ai acquis le statut de relève. Cette année, j’ai vraiment fait mes meilleurs scores à vie un peu partout, même si ça s’est arrêté à cause de ma blessure, mais ça fait partie du sport », soutient-elle.

Son objectif, atteindre l’élite au sein de l’équipe du Québec et s’améliorer jour après jour.

« L’objectif olympique serait bien, mais c’est sur du long terme. Je le garde dans ma mire. »

Étudiante à Sherbrooke dans un certificat en science du sport, elle s’inscrira l’an prochain à un baccalauréat en psychologie. « J’aimerais ça, être psychologue sportive. Ça me passionne aussi beaucoup. »

La saison d’hiver va bientôt reprendre et il sera alors temps de voir si sa récolte de canettes a été abondante pour pouvoir pratiquer sa passion sans se préoccuper de son financement.