Un tour de vélo électrique

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Le vélo a le vent dans les voiles et le vent justement est le bienvenu lorsqu’il vient par-derrière pour nous pousser sur notre bicyclette. Sauf pour le vélo électrique.
« On dit souvent que le vélo électrique, c’est pour les personnes âgées. Ce n’est pas le cas. Le vélo reste un sport et il est possible de transpirer pour celui qui le souhaite. Pour une personne qui va au travail à Montréal depuis Saint-Bruno à vélo, ce mode de déplacement est tout à fait adapté. Il y a même des compétitions de vélo électrique aujourd’hui. Au Québec, le vélo électrique prend tranquillement son essor. En Europe ou en Chine, il est déjà très présent », explique Janick Desnoyers, qui dirige la boutique Vélos Cadence à Saint-Bruno-de-Montarville. L’enseigne a décidé, dans son magasin du centre-ville, de ne vendre que des vélos électriques et ça fonctionne. Ce sont 3 à 4 vélos par semaine qui sont vendus.
Les vélos
Même si le Québec commence à connaître le vélo électrique, les fabricants d’ici sont à l’avant-garde. Plusieurs systèmes sont conçus entièrement dans la Belle Province comme le vélo eVox. « Après la mise sur le marché de notre premier eVox en 2012, notre vélo spécialement développé dans notre laboratoire électrique de recherche et développement, nous dévoilons maintenant notre toute nouvelle génération : le eVox CITY », peut-on lire sur le site du constructeur basé à Saint-Georges de Beauce.
Il est possible d’adapter son vélo actuel en lui ajoutant une assistance électrique avec un système BionX. Cette technologie est tellement discrète et avancée aujourd’hui, que certains coureurs cyclistes professionnels ont été suspectés, ou ont été sanctionnés, pour avoir utilisé une assistance électrique sur leur vélo de course.

« Le vélo reste un sport et il est possible de transpirer pour celui qui le souhaite. » – Janick Desnoyers

M. Desnoyers a aussi quelques vélos traditionnels dans son magasin, mais juste pour montrer qu’ils peuvent être modifiés.
La gamme de vélos électriques est désormais suffisamment importante pour trouver un design à notre goût.
En plus, les batteries au lithium ont permis d’alléger les machines, qui restent cependant encore plus lourdes qu’un vélo traditionnel, mais avec l’assistance électrique, le poids n’est plus un problème et pendant longtemps. « Il y a plusieurs types de batteries qui peuvent nous procurer une autonomie jusqu’à 150 kilomètres. Cela dépend de la sorte de pédalage », précise le commerçant.
Difficile de parler du vélo électrique sans l’essayer tellement il est difficile d’imaginer la différence qu’il peut y avoir avec un vélo traditionnel! C’est pour cela que tous les samedis, Cadence propose à ses clients de venir tester leurs vélos dans les rues de Saint-Bruno. Deux boucles sont proposées, l’une de 6 km et l’autre de 10. Nous avons fait le test pour vous.
Le test
La première chose à faire avec un vélo électrique, c’est choisir son casque. « Ce n’est pas comme un vélo traditionnel, ici, le casque est obligatoire en raison du moteur électrique qui assiste le cycliste », nous explique Marc-Olivier, vendeur à Cadence et avec qui nous avons décidé de tester le vélo sur une des boucles proposées aux clients.
Ensuite, il faut allumer le compteur électrique du vélo et comprendre à quoi servent les boutons installés sur le guidon (rien de très compliqué). Un bouton pour augmenter l’assistance électrique au pédalage, un bouton pour la diminuer et sur certains vélos, un bouton pour laisser le moteur électrique faire avancer le vélo à votre place. Pour cette fonction, les machines sont bridées à 32 km/h, car au-delà, on ne pourrait plus parler de vélo. Cependant, en pédalant, rien ne nous empêche d’atteindre en toute facilité des pointes dignes d’un champion cycliste. L’écran électronique, qui nous indique en tout temps la vitesse, est là pour nous le prouver.
Premières sensations
Assis sur le vélo électrique, rien ne le différencie d’un vélo traditionnel. Par contre dès le premier coup de pédale, la différence se fait sentir.
Il est possible de choisir le niveau d’assistance électrique au pédalage, mais quand on a un vélo électrique, on a tendance à le régler au maximum. Le système se déclenche ainsi dès les premiers mètres. On sent une légère résistance au pédalage, pour éviter de mouliner dans le vide, mais tout se fait en souplesse et quasiment sans effort. Sans forcer, les 30 km/h sont atteints rapidement. Les freins à disque, d’une efficacité redoutable, n’ont aucun problème à arrêter en douceur le vélo aux différents arrêts. L’apparence des vélos va du vélo de ville au vélo de course, mais les trois modèles différents essayés ont tous montré une technologie bien maîtrisée.
L’un d’entre eux était un vélo hybride traditionnel adapté, avec une apparence un peu plus sport que les autres. En appuyant simplement sur un bouton, ou en tournant la poignée du guidon, le vélo se transforme littéralement en petite mobylette électrique allant à la vitesse de 30 km/h sans pédaler. Il est cependant toujours possible de pédaler pour aller encore plus vite. En appuyant sur le bouton la première fois, l’accélération est surprenante. Le système répond très rapidement et nous encourage à arrêter de pédaler pour apprécier la balade.
Dans une côte, il en était presque gênant de dépasser une athlète en roller blade roulant à 30 km/h sans pédaler.
Le tour de 6 km n’a été qu’une promenade de routine. La distance a été effectuée en un temps record, sans une goutte de transpiration. Il faut dire que nous avons fait ce test plus en mode touristique que sportif.
Les questions
L’essai a été très concluant, mais comment se comporte la batterie par temps froid? La question reste posée, car le test n’avait pas été effectué par Cadence.
Autre bémol, qui ne semble par freiner la popularité grandissante de ces vélos, c’est leur prix. Pour l’acquisition d’un vélo électrique, il faut compter entre 2000 et 6000 dollars. Il faut aussi penser au changement de la batterie, qui a une durée de vie d’environ cinq ans. Il faut donc prévoir aujourd’hui un coût supplémentaire de 500 à 700 dollars tous les cinq ans.
Avec l’évolution de la technologie et la popularité des vélos électriques, il est possible d’envisager une baisse du prix.