Un défi pour les associations sportives

Absence de filles dans les sports

L’Association de basketball de Saint-Bruno manque de filles pour former une équipe complète; elles sont donc réparties avec les garçons. 

« Chez les petites, dans la catégorie Novice, les Cougars de Saint-Bruno ont cinq formations féminines. Mais ailleurs, nous n’avons pas assez de jeunes filles pour former une équipe complète actuellement. Elles sont donc intégrées aux clubs de garçons. Notre directeur de recrutement, Éric Bastien, travaille fort pour intéresser les filles du primaire à faire l’essai du basket. La compétition est forte avec les autres sports! » admet la directrice des communications de l’Association de basketball de Saint-Bruno, Stéphanie Côté. 

Au niveau compétitif, les Cougars ont un groupe de filles Juvénile AAA, qui évoluent ensemble depuis plusieurs années et qui ont représenté l’organisation durant les saisons régulières et lors des tournois. « Comme elles sont en 5e secondaire pour la majorité, plusieurs partiront étudier au cégep l’année prochaine. Je sais que quelques-unes d’entre elles ont reçu ou vont recevoir des offres pour jouer au collégial; elles continueront donc d’évoluer dans le basket au niveau suivant. Pour les autres, il sera possible de continuer avec les Cougars pour une autre saison si le nombre de filles restantes est suffisant pour compléter une formation Juvénile. On se croise les doigts! » explique Stéphanie Côté.

En ce qui concerne les autres niveaux compétitifs, les Cougars n’ont pas le nombre de participantes requis pour composer des équipes complètes. « Ces « braves » petites athlètes sont donc intégrées au sein des clubs de garçons », de poursuivre madame Côté.   

Par contre, dans la ligue récréative du samedi, la directrice des communications nous dit qu’il y a une progression intéressante chez la gent féminine du programme Mini. Présentement, 10 filles âgées de 8 à 11 ans s’y adonnent. « En tout, il y a 14 filles inscrites le samedi matin et sans doute que plusieurs d’entre elles voudront continuer à jouer et, peut-être, poursuivre du côté compétitif », croit Stéphanie Côté. Le nouveau programme Allez-Hoop, offert par les Cougars et qui s’adresse aux enfants de 5 à 12 ans, vise à accroître la visibilité du basketball partout au Québec. Depuis octobre, une vingtaine de jeunes provenant des écoles primaires montarvilloises pratiquent une fois par semaine sous la supervision d’Éric Bastien et de l’entraîneur du programme. « La bonne nouvelle, c’est qu’à l’heure actuelle, la moitié des participants sont des filles! » note l’intéressée. 

Les Barons

Le football, un sport de gars? Du côté de l’organisation des Barons de Saint-Bruno, une seule fille a enfilé les épaulettes au cours des dernières années et c’est Aurora Labonville. Cette jeune fille de 12 ans a amorcé sa carrière au sein de l’équipe Moustique AAA en tant que garde offensive lorsque sa formation est à l’attaque. « Puisque nous avons peu de filles dans l’organisation, elles sont traitées en parts égales, comme un joueur régulier. C’est-à-dire qu’elle portera l’uniforme d’un club en fonction de son âge », déclare au journal le président des Barons de Saint-Bruno, Jean-Marc Schanzenbach.

Lors de journées portes ouvertes, l’organisation offre aussi la chance aux filles de faire l’essai des différents rôles qui existent en football sur le terrain et où elles pourraient avoir du succès. « L’année dernière, cinq filles de 14 et 15 ans sont venues faire des essais dans la catégorie Bantam. Elles ont démontré beaucoup d’intérêt en participant à tous les ateliers, mais à la fin, elles ne se sont pas inscrites », souligne monsieur Schanzenbach, qui rappelle qu’à cet âge, les garçons sont en pleine poussée de croissance. « En bas âge, le football est une discipline facilement mixte, mais après 12 ans, vers la fin Peewee, les tailles se rattrapent et il y a une transition. Ça peut alors devenir intimidant, pour des filles, de se retrouver en action sur le terrain avec des garçons. »

Chaque année, les Barons ne lésinent tout de même pas pour tenter de recruter des filles. « S’il y avait une recrudescence chez les petites de six et sept ans qui viendraient essayer le flag football, nous aurions besoin de neuf candidates pour former une équipe Titan complète », ajoute le président. La formation évoluerait alors dans la Ligue de football Montréal-Métro, mais contre des garçons! « Pour qu’elles disputent des matchs contre d’autres joueuses, ça prendrait une recrudescence incroyable, et je ne vois pas le jour où la ligue aura ce luxe. Je ne crois pas que ce soit envisageable. »    

Hockey

« Les filles qui souhaitent jouer au hockey ont le choix. Elles peuvent évoluer avec les garçons, ou s’inscrire dans une ligue de hockey féminin dans la vallée du Richelieu (Les Ailes du Richelieu). L’Association du hockey mineur de Saint-Bruno (AHMSB) ne contrôle pas ça », évoque le président de l’AHMSB, Daniel Rousseau. Celles qui veulent compétitionner avec des adversaires masculins (au total, elles sont moins de 15) sont évaluées et classées selon leur âge dans les équipes. Certaines d’entres elles se démarquent davantage, comme Marina Grisé, gardienne de but pour le Phénix du Richelieu du Peewee CC.  

Baseball

Alors que Saint-Hubert compose des clubs de filles depuis 2010, l’Association du baseball mineur de Saint-Bruno (ABMSB) n’a pas de formations complètement féminines. Pour cette raison, les filles sont réparties dans des groupes mixtes, selon leur âge. En 2015, il y avait une petite inscrite au programme Rallye-Cap (4-7 ans), 4 joueuses évoluaient au niveau Atome et 3 autres endossaient des uniformes du Moustique. « Nous n’avions pas de filles inscrites dans les niveaux plus élevés, c’est-à-dire Peewee, Bantam et Midget », de mentionner le président de l’ABMSB, Vincent Saulnier.

Soccer, sport d’exception

Contrairement à tous ces autres sports, le soccer est l’exception, celui qui réussit à attirer les filles par centaines. Au sein du Club de soccer unifié du Mont-Bruno (FC Mont-Bruno), on compte 1 052 (39 %) joueuses pour 1680 garçons. Quelque 800 d’entre elles évoluent au soccer local. Les filles compétitionnent contre d’autres filles. Par ailleurs, le FC Mont-Bruno parvient à intéresser des athlètes de tous âges : des fillettes de 4 ans et moins (51 inscrites), aux femmes de 45 et plus (7 au total). La catégorie U-07 est en ce moment la plus achalandée avec 95 sportives.

D’après le directeur général du FC Mont-Bruno, Dany Gauthier, les seules catégories dans lesquelles les participantes sont réparties avec les gars, c’est en U4, en U20 récréatif et en Senior récréatif mixte adulte. « Toutes les autres filles jouent dans des ligues contre d’autres filles. Selon un règlement de la Fédération de soccer du Québec, les participantes de niveau compétitif n’ont plus la permission de jouer avec les gars », fait-il remarquer.

QUESTION AUX LECTEURS :

Que doivent faire les associations sportives pour attirer davantage de filles?