Serge Dessureault à la conquête du K2

L’athlète d’endurance Serge Dessureault s’apprête à gravir le sommet du K2, un sommet du massif du Karakoram, situé sur la frontière sino-pakistanaise dans la région autonome du Gilgit-Baltistan.
Considérée comme l’une des plus belles marches en montagne au monde, la route jusqu’au camp de base du K2 est un défi humain en soi. Serge Dessureault prévoit une longue marche d’approche de 100 km avant d’en commencer l’assaut. Globalement, le Montarvillois envisage une expédition de près de deux mois pour atteindre le sommet, à 8 611 mètres, soit 200 mètres de moins que l’Everest. Le globe-trotter quittera le pays le 9 juin prochain. « Son ascension est plus ardue que celle du plus haut sommet du monde. Le K2 est plus technique, plus dangereux. C’est d’ailleurs le défi de la montagne en soi qui me donne le goût de m’y attaquer », explique au journal Serge Dessureault, un habitué aussi des courses extrêmes.
Dans son groupe, il sera accompagné d’autres Québécois, dont le commandant Robert Piché et le Montarvillois Jean-Pierre Danvoye, de bons amis avec lesquels il s’aventure fréquemment en montagnes. Mais peu d’entre eux oseront se rendre jusqu’au bout du K2. « C’est depuis que j’ai réussi l’Everest, en 2007, que j’y songe, que j’essaie de me conditionner à, un jour, me rendre au plus haut point du K2. Finalement, il y a 2 ans, à l’été de mes 50 ans, j’ai pris ma décision », de poursuivre M. Dessureault, qui est commandité notamment par Merrell.

« C’est depuis que j’ai réussi l’Everest, en 2007, que j’y songe, que j’essaie de me conditionner à, un jour, me rendre au plus haut point du K2. » – Serge Dessureault

Une montée plus technique, de nombreuses parois verticales, des corridors étroits, des risques d’avalanche, une météo difficile à prévoir, une montagne, qu’on surnomme « montagne sauvage », « montagne sans pitié » ou encore « montagne meurtrière », difficile d’accès. Voilà toutes des raisons qui donnent envie à Serge Dessureault de tenter le coup. « Ma peur s’est déplacée. Grâce à l’Everest, je sais ce que c’est grimper jusqu’à 8 800 mètres. Mon niveau de stress, mes craintes, portent davantage sur la météo et les avalanches. Du côté technique, je vais me concentrer à 100 % pour éviter les blessures. »
Pour pallier le problème de dame Nature, M. Dessureault s’est bâti une petite équipe météo qui, du Québec, lui viendra en aide afin que les grimpeurs puissent avoir le feu vert ou pas pour la suite de l’expédition. Maurice Beauséjour, avec qui il a grimpé le sommet de l’Everest il y a quelques années, est analyste de cartes météo. Ce dernier sera assisté du météorologue Pascal Yiacouvakis. Les échanges se feront aux trois ou quatre jours. « S’ils me disent que la météo à venir est mauvaise, nous ne bougerons pas du camp. »
Folie
D’ici son départ, ce pompier de Montréal s’entraîne en montagne, notamment dans le parc du Mont-Saint-Bruno. Il monte et descend à la course, à raison d’environ 1 000 mètres par jour. Au fur et à mesure que l’entraînement avance, il ajoute du poids au sac qu’il porte sur le dos. « La semaine dernière, j’ai accumulé 4 000 mètres de course en montagne. Et au maximum, je porte 45 lb sur mon dos. Il faut que physiquement, mon corps soit préparé à 100 % », poursuit ce père de famille, dont les filles fêteront leurs 16e et 18e anniversaires pendant son absence. « Je dirais que la pilule a passé un peu plus de travers quand j’ai annoncé mon prochain défi. Ma blonde m’a dit : « Tu n’arrêteras jamais! » Et elle a raison… ça fait partie de ma maladie mentale, de ma folie, ce besoin de me dépasser, d’aller toujours plus loin. »
QUESTION AUX LECTEURS :
Que signifie pour vous « se dépasser »?