Recommencer le patin… dans la cinquantaine

Sylvie Thibault

La Grandbasiloise Sylvie Thibault a rechaussé les patins en 2013 pour glisser à nouveau sur la patinoire, comme à 12 ans. Chose qu’elle n’avait pas faite depuis plus de 40 ans.

« Je le fais pour la passion du patin et parce que c’est un défi personnel, pour la glisse sur la glace, le vent, l’élégance. C’est amical, c’est plaisant. C’est aussi un bon exercice qui aide au cardio », mentionne Sylvie Thibault, que le journal a rencontrée.

Après un an de patinage artistique à l’âge de 12 et 13 ans, Sylvie Thibault s’était vue dans l’obligation de mettre un terme à son sport. « Je tombais trop souvent sur les genoux. J’ai fini par avoir de l’eau dans les genoux. J’ai arrêté parce que ça pouvait devenir dangereux », explique la propriétaire de Boutique Curiosité.

En prévision du spectacle de fin d’année soulignant le 40e anniversaire du Club de patinage artistique (CPA) Saint-Bruno, sa présidente, Nathalie Thibodeau, a contacté Sylvie Thibault pour lui demander de participer à l’événement. « Le CPA contactait tous les anciens et, puisque j’avais déjà fait un an de patin, j’étais candidate pour le spectacle » rappelle Mme Thibault, qui a donc rechaussé les patins pour la grande finale de la session 2013-2014.

De septembre à avril, ils étaient une douzaine d’adultes à pratiquer avec des entraîneurs spécialisés sur les patinoires de l’aréna Michael-Bilodeau. « J’ai dû m’acheter une nouvelle paire de patins. Le vendeur souhaitait savoir si je ferais des sauts avec ceux-ci et je lui ai répondu que c’était seulement pour le plaisir de patiner. Mais… je suis retournée le voir pour une deuxième paire, plus solide et stable pour les sauts », raconte celle qui est née à Saint-Bruno-de-Montarville. 

Parce qu’aujourd’hui, la patineuse est capable d’exécuter un tour en l’air, un « flip » comme ils disent sur la glace. « Mon mari me disait à la blague : « Es-tu certaine que tu pourrais glisser une feuille de papier entre la patinoire et tes patins quand tu sautes? » », se souvient Sylvie Thibault, pour qui le décès de son mari, Pierre Traversy, survenu en janvier dernier, est encore difficile.

Sylvie Thibault a poursuivi le patinage artistique en 2014-2015. Cette année, pour la saison 2015-2016, elle a décidé de prendre part aux compétitions.

« Le patin m’a permis de me sauver du chagrin, d’oublier les moments difficiles que je vivais. » – Sylvie Thibault

Médailles et honneurs

La sportive a remporté la palme dans la catégorie Patineur adulte de Patinage Rive-Sud lors de la plus récente Soirée Lauréats 2015, tenue à Saint-Jean-sur-Richelieu. Classée dans la catégorie Bronze Dames, elle a également gagné une médaille d’or à Invitation Dorval et une médaille d’argent lors de la Finale régionale Michel-Proulx, à Varennes. Elle s’est classée sixième au Championnat B de la Section Québec, tenu à Saint-Jean-sur-Richelieu. À Saint-Bruno, elle accumule les tests. C’est d’ailleurs grâce au nombre de tests réussis que Sylvie Thibault a obtenu les honneurs de sa catégorie lors de la Soirée Lauréats 2015, tenue en mars dernier. « Je suis une personne compétitive, je me pousse continuellement et j’aimerais être meilleure, mais je ne fais pas ça pour les médailles. C’est valorisant, oui, mais je le fais pour la passion et le plaisir. »

« Ce sont des critères soumis par Patinage Rive-Sud, dont le nombre de tests réussis en une année. Sylvie en avait quatre. Il faut également avoir participé à une compétition en 2015. Parmi les candidates régionales, Sylvie sortait du lot », indique Nathalie Thibodeau.

Lors des Championnats canadiens Adultes, tenus en fin de semaine à Oakville, en Ontario, Sylvie Thibault a récolté la médaille de bronze dans la catégorie Bronze Interprétation.

La Grandbasiloise affirme que ça n’a pas été difficile de remettre les patins, et ce, même après plus de 40 ans. Ce qui est plus complexe, c’est la crainte de chuter. « Dans notre tête, nous sommes tous très bons. Mais sur la surface glacée, c’est différent. Je m’organise pour ne pas tomber. Il ne faut pas! À 12 ans, on n’a peur de rien, mais à mon âge, si je me casse une jambe, j’ai mon travail, ma boutique. Blessée, je ne suis pas plus avancée. »

Échappatoire

Quand elle a recommencé le patin, Sylvie s’entraînait avec son groupe une heure par semaine. Pour la session 2015-2016, elle a augmenté à deux heures hebdomadairement. « Je recommande à tous ceux qui ont déjà fait du patin de recommencer. C’est plaisant. Dans mon cas, ça m’a beaucoup aidée. Le patin m’a permis de me sauver du chagrin, d’oublier les moments difficiles que je vivais. Comme une sorte d’échappatoire. »