L’ultime saison de Simon Benoit

Football universitaire

Simon Benoit entame, à 24 ans, sa 5e et ultime saison avec le Vert et Or de Sherbrooke. Entrevue avec le porteur de ballon de Sainte-Julie.
Simon Benoit n’aurait pas dû commencer la campagne avec le Vert et Or, mais la règle concernant l’âge limite a été réévaluée et voilà que le porteur de ballon sera sur le terrain cet automne, en action au stade de l’Université de Sherbrooke. « Je profite d’une deuxième chance cette année, je suis chanceux. Je n’étais pas supposé jouer, mais les règles ont changé. La saison dernière, lorsque nous avons été éliminés par Montréal, je pleurais, je croyais que c’était terminé. Dernièrement, j’ai appris que j’avais l’occasion de recommencer », souligne fièrement Simon Benoit, en entrevue avec Les Versants.
Le Vert et Or évolue actuellement avec plusieurs recrues dans son alignement, ce qui explique peut-être son début de saison difficile, avec 1 victoire contre Bishop’s (38 à 7) et 2 revers (19 à 18 face à McGill et 41 à 3 contre Laval). « La défaite contre les Redmen de McGill a fait mal. Nous n’avions pas perdu contre eux en sept ans. Nous avons un club assez jeune et plusieurs recrues. Nous allons apprendre de cet échec », explique le vétéran.

« Mon père a été mon entraîneur chez les Barons et au secondaire. Ce n’était pas un grand connaisseur de football, mais un grand motivateur. » – Simon Benoit

Le rôle du vétéran
À 24 ans, Simon Benoit agit à juste titre comme grand frère dans cette famille du Vert et Or, surtout auprès des jeunes qui font leur entrée à l’université. « C’est une roue qui tourne dans le vestiaire. Des vétérans quittent le groupe et des recrues arrivent. Mon rôle, à ce stade de ma carrière, est de m’occuper des nouveaux venus, de répondre à leurs questions, de les aider à s’améliorer, de leur transmettre des trucs. Parfois, je les invite chez moi et nous révisons le livre de jeux et le système; il n’y a pas beaucoup de temps pour tout assimiler avant le début du camp. »
Pas d’attentes
Personnellement, Simon Benoit s’estime en santé, lui qui s’est préparé physiquement au cours de la saison morte avec un entraînement rigoureux. Il dit ne pas avoir d’attentes, alors que l’an dernier, c’était différent : il était invité aux « combines » de la Ligue canadienne de football (LCF). « J’approche la saison actuelle sereinement et de façon plus relaxe. Je veux profiter de tous ces derniers moments. Tout ce que je souhaite, c’est de jouer à ce beau sport, et d’y prendre plaisir », mentionne le Julievillois, qui étudie en enseignement de l’éducation physique.
D’ailleurs, très tôt, il a été attiré par le sport : grâce à son père qui lui enseignait, il s’est adonné au hockey, au tennis, au patinage de vitesse, au baseball, au football, au soccer. « C’est ce qui m’a poussé vers l’éducation. J’ai toujours eu un intérêt marqué pour enseigner aux jeunes. »
Collectivement, il mentionne que le Vert et Or est non seulement capable d’accéder aux séries, mais que depuis peu, la formation de Sherbrooke peut même rivaliser avec Montréal (Carabins) et Laval (Rouge et Or), et poursuivre ensuite vers la coupe Vanier. Selon lui, le Vert et Or est une organisation qui s’améliore année après année, et qui peut faire beaucoup avec peu de moyens. « L’Université est derrière son football. Elle a à cœur les succès de la formation. »
Le football de l’enfance
Simon a amorcé sa carrière très jeune, à l’âge de huit ans. Il a évolué trois saisons avec les Barons de Saint-Bruno, dans les catégories moustique et peewee. Par la suite, il a porté les couleurs des Patriotes de Saint-Joseph, une école secondaire de Saint-Hyacinthe. L’aspect plaisir était grand. « Mon père a été mon entraîneur chez les Barons et au secondaire. Ce n’était pas un grand connaisseur de football, mais un grand motivateur », se rappelle le porteur de ballon.
Avant son aventure avec le Vert et Or, il a également enfilé l’uniforme des Lynx d’Édouard-Montpetit. L’aspect performance prenait alors le dessus sur le plaisir. « Il fallait travailler. J’ai eu une première année difficile. Je n’ai pas vu beaucoup d’action et j’ai songé à lâcher. Mais après deux ans, je me suis botté le derrière et j’ai bien fait aux entraînements. Cette décision a fait en sorte qu’aujourd’hui, j’évolue avec le Vert et Or. Je suis assez fier d’avoir su persévérer! »
Mot de la fin
« Quand j’étais enfant, j’avais une certaine agressivité. Le football est devenu un exutoire pour moi, ce qui m’a permis de grandir et de surpasser plusieurs obstacles. C’est le plus beau sport d’équipe : si l’un des gars sur le terrain ne fait pas son travail à la perfection, tout le reste s’écroule. C’est un sport physique, mais en même temps de vitesse et d’agilité. »