Jouer au dek hockey comme des samouraïs

Les ligues de dek hockey sont plus nombreuses en Montérégie: pleins feux sur l’une d’entre elles, qui se démarque par une philosophie différente du sport.

À Saint-Bruno, une de ces organisations a d’ailleurs des activités depuis plus d’une dizaine d’années. La Ligue de développement dek hockey (LDDH), a été créée par Marc Potvin. Questionné à savoir ce qui a fait en sorte qu’il a choisi de lancer son organisation en 2010, le principal intéressé indique qu’il a longtemps été entraîneur de hockey sur glace et de football. « On jouait sur la petite glace de l’aréna de Saint-Bruno il y a 20 ans et on a décidé de se concentrer sur le dek. » 

Il ajoute que la compétition entre les joueurs, la frustration que peut générer le sport et la pression causée par l’ambiance qui règne dans ces sports dans lesquels il a été entraîneur ont commencé à faire en sorte qu’il aimait de moins en moins ces activités. « On a décidé de partir la ligue et on était 16 joueurs au départ. Aujourd’hui, on a plus de 1 000 joueurs dans nos équipes. »

Valeurs des samuraïs

Les valeurs sur lesquelles se base l’organisation de Marc Potvin sont d’ailleurs établies pour que la pratique soit concentrée sur le jeu et non les aspects négatifs qui y sont reliés. « Nos équipes s’appellent les samuraïs parce que nous voulions que les jeunes aient des valeurs liées au don de soi, à la résilience, au travail et au respect. » 

Ainsi, pour arriver à transmettre cette idéologie et garantir que les joueurs aient une expérience qui leur fait gagner des atouts liés à la performance, M. Potvin indique qu’aucune forme de violence ou d’agressivité ne sont tolérées durant les matchs. Les joueurs n’ont également pas de numéro sur leurs chandails et il n’y a pas de classement qui est établi pour savoir quelle équipe est la meilleure de la ligue ou pour connaître les statistiques personnelles des joueurs. 

Autre particularité de cette ligue: «s’il y a 2 buts d’avance pour une équipe, elle doit aussi retirer l’un de ses joueurs du jeu pour permettre à l’autre équipe de rattraper l’avance. Ça enlève la frustration et fait en sorte que les joueurs gardent le focus sur la partie. » 

1000

C’est le nombre de joueurs qui font partie de la LDDH, qui a des activités dans 3 centres de la Rive-Sud

Avec le millier de joueurs à gérer pour son organisation, le promoteur se doit d’avoir accès à des surfaces de jeu multiples. Ainsi, pour arriver à organiser toutes les parties possibles dans la région, M. Potvin s’est entendu avec les centres de Varennes, Sainte-Catherine et Saint-Hubert, auxquels il loue les espaces. « On a des parties 7 jours sur 7 dans les différents centres. et pour assurer l’organisation de la ligue, j’embauche des jeunes qui y jouent pour qu’ils arbitrent ou encore qu’ils m’aident à donner des camps de perfectionnement du jeu. » 

Lui-même joueur

Si le promoteur de cette ligue est à ce point engagé pour le sport, c’est également parce qu’il l’a lui-même pratiqué, parfois jusqu’à des niveaux assez élevés. Il a notamment fait partie de l’équipe Canada de hockey balle dans le cadre d’un tournoi disputé en Slovaquie, en 2018. 

Marc Potvin, photographié alors qu’il faisait partie de l’équipe canadienne pour un tournoi en Slovaquie, en 2018. (Photo: courtoisie)

À son avis et selon son expérience, le dek hockey est une forme de hockey qui peut devenir plus intéressante que le sport original pour les sportifs qui souhaitent s’y adonner. « Les coûts moindres reliés à la pratique, les contraintes de temps moins grandes pour les parents puisque les jeunes jouent toujours au même endroit et le fait qu’ils ont besoin de moins d’équipement pour jouer sont divers aspects qui rendent ce sport plus intéressant pour plusieurs », estime Marc Potvin.  

Les parties de dek hockey présentent un faible niveau de contact et ont lieu dans un aréna sans glace, dont la surface de jeu est spécialement adaptée et délimitée par des bandes similaires à celles qu’on retrouve au hockey sur glace. 

Des bâtons de hockey en composite y sont utilisés pour manier une balle orange sans rebond, et les joueurs portent un équipement de protection sommaire, flexible et léger – à l’exception du gardien de but, dont l’équipement est évidemment plus élaboré, voire similaire à celui du gardien de but sur glace quoique plus léger.

Que pensez-vous de la philosophie du dek hockey telle que la voient les organisateurs de la LDDH?