Grandir, c'est aussi gagner!

Club de trampoline Impulsion

Oubliez le stéréotype de l’étudiant amorphe, dépendant, non investi et blasé. Si on reproche souvent à la jeune génération de n’en avoir que pour les écrans et d’être paresseuse, ce n’est certes pas le cas d’Alexandra Doré, du Club de trampoline Impulsion, qui fait mentir tous les préjugés. Portrait d’une athlète et d’une jeune adulte.

À 21 ans, Alexandra jongle avec plusieurs responsabilités et implications. Étudiante en biochimie à l’Université Concordia, elle est également trampoliniste de niveau Provincial 3 et s’entraîne, selon les périodes de l’année, à raison de trois à quatre fois par semaine. Comme si ce n’était pas assez, elle trouve aussi le temps d’entraîner des athlètes du secteur précompétitif et de relève au sein du Club deux fois par semaine. Détrompez-vous, Alexandra n’est pas une surdouée, et n’a pas non plus trouvé la formule magique du clonage ou du remonte-temps.

Le trampoline, l’école de la vie

Alexandra fait son entrée au Club Impulsion en 2006. Elle n’a alors qu’un bagage gymnique de base des années où elle a vécu à Airdrie, en Alberta, avec sa famille. Rapidement identifiée par la qualité de son écoute et son désir d’apprendre, elle avance dans le secteur précompétitif dès l’année suivante. Lors de la saison 2009-2010, elle intègre l’équipe de compétition du Club et fait ses premières prestations dans la catégorie Provincial C. Quatre saisons plus tard, Alexandra a atteint la catégorie Provincial 3, et elle est la première à en être fière : « J’ai accompli des choses cette année que, pas plus tard que l’automne dernier, je ne m’imaginais même pas pouvoir réussir un jour! »

L’aînée parmi les 18 compétiteurs du Club, Alexandra apporte sa couleur au groupe de par son leadership. Étant la plus âgée, elle se fait un devoir d’être un exemple d’écoute, de participation et d’effort. Interrogée sur ce qui pourrait être, à ses yeux, l’athlète idéal en trampoline, elle affirme : « Certainement un athlète qui n’a pas peur, qui est prêt à sortir de sa zone de confort, qui doit être discipliné et avoir une grande motivation envers son sport. » Cette réponse a tôt fait de susciter le sourire de ses entraîneurs, Léanne Bernard, Analie Trottier et Antoine Vallères, qui ont tout de suite reconnu leur athlète à travers cette description. Selon ces derniers, Alexandra a la capacité remarquable des grands athlètes de savoir se satisfaire et se valoriser pour chacune des petites réussites qui ponctuent sa progression. « Alexandra ne collectionne pas les médailles, mais il n’en reste pas moins qu’elle est une athlète accomplie et qu’on souhaite tous avoir. En effet, elle sait vivre le succès à travers son propre dépassement; une vraie qualité humaine qui ne s’achète pas. »

Le trampoline a eu un effet transformateur dans la vie d’Alexandra. À un point de son cheminement dans ce sport, elle a intégré plus sérieusement l’équipe de compétition du Club et, simultanément, fait son entrée au cégep. De son propre aveu, elle affirme sans hésiter qu’un des plus gros impacts du trampoline dans sa vie a été de l’amener à développer son sens de l’organisation. À une époque de la vie où le chemin vers l’autonomie est parfois chaotique, la jeune adulte a su tirer son épingle du jeu et mener de front études en Sciences santé et entraînement. Sans le trampoline, elle n’aurait pas pu être aussi organisée. Comme quoi études et sports peuvent être de bons alliés. Y aurait-il d’autres parallèles à effectuer entre son cheminement sportif et son parcours scolaire? « La gestion du stress! Je peux appliquer les mêmes techniques de gestion de stress pour faire face à un gros examen que lors d’une compétition importante. Ces apprentissages découlant du trampoline ont été très bénéfiques pour moi! » d’ajouter Alexandra. 

Après sept années au Club, la jeune fille n’a pas l’ombre d’un sentiment de lassitude. Tant que les progrès y sont, elle ne projette pas de fin à sa carrière d’athlète. Le coup de foudre avec son sport, obtenu en raison des sensations uniques qu’on éprouve en se projetant dans les airs, la garde encore allumée et intéressée à ce loisir. À la différence d’il y a sept ans, alors qu’elle avait décidé de passer des prouesses sur trampoline de jardin aux vraies acrobaties en gymnase, c’est d’abord et avant tout ses amis, sa deuxième famille, qui la gardent maintenant investie. « Les liens sont très forts, le sentiment d’appartenance est tellement grand! C’est dur de penser quitter ça. » Son plus beau souvenir de carrière demeure d’ailleurs les Championnats québécois 2012 à Gatineau, uniquement pour l’ensemble des folies et des beaux moments d’amitié qui y sont survenus.

Des réponses comme celle-là en disent long sur l’importance de ses partenaires d’entraînement. Dans le même ordre d’idées, lorsqu’interrogée sur ce qui rend ses comparses athlètes et le Club Impulsion uniques à ses yeux, elle affirme : « L’esprit de famille est incomparable et extrêmement fort. Je crois bien que  nous sommes le seul club où nous pouvons tous énoncer et identifier ce qui peut rendre satisfait et content de soi chacun des autres athlètes du groupe. Le partage collectif du succès et de nos fiertés, vécues et senties par 17 autres personnes, crée un environnement positif unique. Nous nous encourageons tous tellement. »

C’est ce même sentiment qui l’attire beaucoup dans le coaching d’athlètes, qu’elle voit comme un après-carrière. Si elle ne sait pas combien d’années il lui reste avant d’accrocher ses bas blancs, elle sait d’ores et déjà qu’elle poursuivra très longtemps sa carrière d’entraîneuse. Voir les jeunes avoir du plaisir dans le sport qu’elle aime, c’est sa motivation d’entraîneuse. Elle aspire également à former des athlètes qui brigueront les plus hauts échelons. « Elle m’a dit avec conviction, alors jeune entraîneuse, qu’elle aimerait un jour entraîner des athlètes de haut niveau. Des phrases comme celle-là, on n’en entend pas tous les jours », mentionne Antoine Vallières, directeur du Club qui, conséquemment, voit en Alexandra un bel atout dans l’équation du succès de son Club dans les années à venir.

Et la biochimie dans tout ça? Ayant un frère cadet atteint d’une maladie génétique, elle reconnaît la chance qu’elle a : « Ça aurait pu être moi. » En étudiant la biochimie, elle assouvit son intérêt pour l’avancement de la science. Elle se décrit comme fascinée par l’envie de trouver des solutions, la petite pièce manquante du casse-tête, qui peuvent régler de plus grands problèmes ou de véritables énigmes de biochimie. Trouver le grain de sable dans l’engrenage qui, à lui seul, aura un impact important sur l’amélioration globale du système. Oui, la biochimie est un peu comme le coaching

Au final, il faut retenir qu’Alexandra est la femme d’une grande passion : le trampoline (en fait deux grandes passions, il y aussi le groupe One Direction). Investie, disciplinée et consciencieuse, elle a tous les atouts pour réussir, dans le sport, comme dans la vie. « Elle incarne complètement les valeurs du Club Impulsion et le vrai esprit sportif », d’encenser ses entraîneurs.  Elle vise un top 10 cette saison dans sa catégorie. Pourtant, elle est déjà au premier rang : grandir, c’est aussi gagner.