Du football à l’armée en revenant au football

Ryan Carey, VP football et entraîneur-chef du Midget chez les Barons

Pour Ryan Carey, le football est une passion, voire toute sa vie. Récemment installé à Saint-Bruno-de-Montarville, ce père de famille, anciennement porte-couleurs des Blue Bombers de Winnipeg et des Roughriders de la Saskatchewan dans la Ligue canadienne de football (LCF), est maintenant vice-président football du comité exécutif du club des Barons de Saint-Bruno. Il remplit aussi le rôle d’entraîneur-chef de la formation Midget.

« Je suis très honoré d’avoir été choisi entraîneur-chef pour les Barons. Je prends les responsabilités de l’entraînement, de la direction et, encore plus important, de mentorat auprès des jeunes, très au sérieux », mentionne Ryan Carey, en entrevue avec le journal Les Versants. Ses joueurs ont besoin d’être prêts : pour lui, le football est un sport qui se déroule à l’année, autant sur le terrain qu’en gymnase pour l’entraînement physique. « C’est avec l’entraînement qu’on devient plus fort, plus solide, et qu’on évite ainsi certaines blessures. »

Employé à titre d’officier des opérations à l’École de leadership et de recrues des Forces armées canadiennes, à Saint-Jean-sur-Richelieu, Ryan Carey est membre des Forces depuis maintenant 12 ans. En compagnie de sa femme et de ses trois enfants, il demeure à Saint-Bruno-de-Montarville depuis un an. C’est en passant devant le terrain du parc Rabastalière, sur le boulevard Clairevue, qu’il a su que Saint-Bruno avait sa propre organisation de football. « Je ne connaissais pas l’histoire des Barons avant mon arrivée à Saint-Bruno. Il a fallu que j’aperçoive les jeunes jouer sur le terrain pour apprendre qu’il y a avait du football ici. Et maintenant, non seulement je suis le VP football, mais aussi entraîneur. Je fais partie des Barons! » s’exclame monsieur Carey.

Barons un jour, Barons toujours!

C’est l’un des leitmotivs de la réputée organisation. À savoir que lorsqu’on enfile l’uniforme des Barons à un très jeune âge en tant que joueur, il y a de bonnes chances d’y revenir à l’âge adulte en tant que bénévole. Pour Ryan Carey, ce n’est pas le cas, mais il a eu l’occasion de le constater lors du Homecoming des Barons, il y a près de deux semaines. « C’était un rassemblement de la communauté. Beaucoup d’anciens Barons étaient de retour. Soit ceux-ci sont aujourd’hui entraîneurs, soit ce sont des parents qui viennent donner leur soutien en faisant du bénévolat au sein de l’exécutif. Ce sont des passionnés. Je crois que de bonnes choses sont à venir pour les Barons. »

Une carrière de footballeur

Même si Ryan Carey n’a jamais porté le chandail des Barons de Saint-Bruno, il a tout de même connu une longue carrière sur le terrain. En effet, il a commencé à s’adonner au football très tôt avant de faire partie de l’équipe de son école secondaire de Carleton Place, une petite communauté à l’ouest d’Ottawa. Il a poursuivi sa carrière à l’université Acadia, en Nouvelle-Écosse, où il a joué pendant quatre ans avant d’être repêché par les Blue Bombers de Winnipeg. C’était en 1994. Après deux ans avec les Bombers, il a continué son parcours professionnel au sein des Roughriders de la Saskatchewan (avec lesquels il s’incline à la Coupe Grey en 1997) durant quatre autres années. Il a dû mettre fin à sa carrière en raison de blessures et de commotions cérébrales. « J’ai eu des blessures sérieuses à la main, à la jambe, au cou, dans les ligaments, aux genoux, aux épaules, en plus des commotions. J’ai donc arrêté; j’avais 28 ans. Mais je ne regrette rien parce que ç’a été une expérience incroyable. J’ai travaillé fort, mais j’ai réalisé mon rêve de jeunesse, qui était d’évoluer dans la ligue professionnelle », de poursuivre celui qui occupait la position de maraudeur. 

Séjour en Afghanistan   

Après deux ans à récupérer de ses blessures, il s’engage à 30 ans dans les Forces armées canadiennes. C’était, selon lui, la meilleure décision à prendre, entre autres parce que cela lui a permis de rencontrer sa femme lors d’une visite à Montréal. En 2006, il s’envole vers l’Afghanistan en tant que commandant de peloton au grade de capitaine. Il gère une équipe de 40 hommes, sauf que cette fois, ce n’est pas du football. C’est plutôt l’Opération Médusa, menée par les Forces canadiennes et afghanes en septembre 2006. Des unités américaines, danoises et hollandaises ont aussi pris part aux combats qui visaient à éliminer une grande partie des forces talibanes. « Il y avait beaucoup de batailles et de combats, des blessures et des décès. Nous étions très occupés, mais à mon départ, des écoles et des marchés étaient ouverts. Les gens étaient libres. »

Lorsqu’il part en Afghanistan, il laisse sa femme, enceinte, seule avec une petite fille de quelques mois. À son retour, il était père de deux fillettes. « Ç’a été difficile pour moi, mais encore davantage pour elle et les membres de ma famille. Eux, ils avaient des nouvelles de tout ce qui se passait, mais ils ne pouvaient rien faire à part attendre », se rappelle celui qui est maintenant père de trois enfants.

Maintenant qu’il est de retour sur un terrain de football, Ryan Carey veut inculquer aux jeunes les mêmes valeurs que lui, enfant, il a apprises grâce à ses entraîneurs : à savoir qu’il faut travailler fort pour réussir tout en s’amusant. « Le reste va se faire tout seul! »