Courir pour repousser ses limites

« Le sport me permet de canaliser mon stress. Ça me rend de bonne humeur, me libère la tête et m’aide à dormir. Par contre, avec la course, il y a ce moyen pratique à ne pas négliger : quand tu as envie de courir, tu ouvres la porte de ta maison et tu y vas! Il n’y a rien de plus simple, mais en même temps, rien de plus gratifiant que de se rendre au bout et franchir le fil d’arrivée », mentionne au journal la Montarvilloise Pasquale Lapointe.

Le 22 septembre dernier, ils étaient plus de 33 000 personnes à prendre part à l’une ou l’autre des cinq courses du Marathon de Montréal. Parmi ces participants, Pasquale Lapointe et le Montarvillois Martin Lepage, ainsi qu’Annie Joyal, qui travaille à Saint-Bruno-de-Montarville et qui a complété son premier demi-marathon en carrière à Montréal la semaine dernière en l’espace de 2 :09 :00. « Pour moi, c’était l’événement de l’été. On n’y pense pas, mais les préparatifs pour une telle course, tout l’entraînement qu’on peut faire… c’est fou ce qu’on laisse de côté parce qu’on prend ça très au sérieux », explique Annie.

La preuve de tout ce qu’on peut laisser derrière soi pour l’entraînement? Avant d’entamer leur demi-marathon, ces trois coureurs ont effectué près de 20 semaines d’entraînement, à raison d’au moins trois fois par semaine pour un total de 60 km parcourus hebdomadairement. Pendant près de six mois, ils tenaient aussi à faire les choses correctement : l’alimentation a changé, le réseau social en a pris un coup et l’alcool a été remisé sur les tablettes. « C’est un entraînement rigoureux. Ça prend un moral d’acier et honnêtement, il est préférable de se joindre à un groupe de coureurs pour ce genre d’entraînement », laisse savoir Pasquale. 

Tous les trois font partie du groupe Le Coin des coureurs; Pasquale et Annie se sont aussi jointes à Courir en Montérégie.

Le demi-marathon de Montréal

Martin, qui en était à une septième course de 21,1 km, et Pasquale, qui vient d’en ajouter une quatrième à son CV de coureuse, ont terminé leur demi-marathon à respectivement 1 :48 :17 et 2 :08 :00. « C’est mon deuxième meilleur temps en carrière; mais peu importe la durée du trajet, l’arrivée est toujours très émotive, très excitante », souligne Martin Lepage. Pour Pasquale, il s’agissait d’un record personnel : « La température était idéale. J’avais beaucoup d’énergie. J’ai bien aimé mon expérience, jusqu’à la remise de la médaille, à la fin. » Tous les deux ont relevé le défi du Marathon d’Ottawa en mai dernier.

L’importance de la médaille

À les entendre parler tous les trois à propos de leurs médailles, à les voir exhiber fièrement les récompenses qu’ils reçoivent à la fin de quelques-uns de leurs exploits, il faut croire que celles-ci revêtent un cachet particulier pour eux. Et pour cause. « Je ne battrai jamais de record à ces marathons. La médaille est importante; elle est notre récompense au bout de nos efforts », indique Martin. « C’est une fierté de les accumuler, notre dada qu’on reçoit à la fin des courses », d’ajouter Annie. 

Selon eux, un bon coureur, un bon marathonien, est persévérant, orgueilleux et doté d’une solide « tête de cochon ».      

Pourquoi la course?

Chacun a sa propre explication sur ce que cette discipline lui apporte, mais ils abondent tous les trois dans le même sens au moins une fois : ils accumulent les kilomètres pour repousser leurs limites. Et pendant qu’Annie parle d’un moyen d’évacuer le stress, de se sentir libérée et de ne plus penser à rien, Pasquale ajoute : « La course m’a permis de réaliser que j’étais le seul maître à bord, que j’avais la capacité de changer ma vie et de prendre le contrôle de mon corps. J’ai beaucoup plus d’estime de moi-même qu’à mes débuts à la course. »