« C’est une question de temps avant que l’industrie se replace » – Bruno Harvey

Où s’en va le golf?

Selon le directeur général du Club de golf Beloeil, Bruno Harvey, l’industrie du golf n’est pas en déclin. Il estime que d’ici cinq ans, elle se replacera et reprendra du galon auprès des amateurs.

« Chaque sport suit des cycles de sept ans. Pendant cette période, la popularité d’une activité grimpe, alors que les sept années suivantes, elle redescend. Ça forme des courbes. Le golf, présentement, est dans sa période basse. Il se retrouve dans le creux de l’arche, pour bientôt osciller vers le haut pendant les années à venir. Aujourd’hui, le vélo, pour illustrer un autre exemple, est au sommet de la pente », explique Bruno Harvey, qui a suivi une formation en marketing des sports. 

Alors, à la question « Où s’en va le golf? », Bruno Harvey répond ainsi : « L’industrie est en difficulté, c’est vrai. Mais pas en raison du nombre de golfeurs, plutôt à cause de la fréquentation et de la quantité de parties jouées par les participants. »

Notamment en raison des obligations familiales qui ont changé. Les hommes, autant que les femmes, sont impliqués à la maison. C’est toujours une question de temps : il n’en reste plus beaucoup aux gens après le travail et les obligations. Une ronde de 18 trous peut prendre plus de quatre heures. « La nouvelle génération aime le golf. Mais cette génération s’investit aussi beaucoup à la maison et au travail. Alors, il y a autant de golfeurs, mais moins de rondes, moins de parties. En fait, le golf subit un redressement par attrition », de poursuivre Bruno Harvey, qui est également propriétaire du Club de golf Le Riviera, à Saint-Bruno-de-Montarville.

Rappelons que plusieurs terrains de golf ont vu le jour durant les années 80 et 90. Le sport était dans une excellente phase. Maintenant, plusieurs d’entre eux ont de la difficulté à survivre à la baisse de popularité du sport. Moins achalandés, plusieurs terrains ferment leurs portes et cessent leurs activités. Les propriétaires vendent. Au cours des dernières années, les golfeurs ont notamment appris la disparition des clubs de golf Deux-Montagnes et La Providence, à Saint-Eustache et Saint-Hyacinthe, ainsi que le Golf de Brossard. Comme l’expliquait le directeur et copropriétaire du Club de golf Rive-Sud, à Saint-Basile-le-Grand, Tom Bissegger, les « clubs de golf sont en difficulté financière, les propriétaires reçoivent des offres pour des développements immobiliers qui peuvent atteindre des millions de dollars. C’est une somme qui ne se compare pas avec ce qui se fait dans l’industrie du golf. Les propriétaires font l’analyse et décident de vendre. »

Le sport d’une vie

Pour le directeur général du Club de golf Beloeil, un boom est d’ailleurs à venir. Il existe aujourd’hui des programmes de sport-études sur le golf. Ce sport est de plus en plus enseigné. Une nouvelle génération de golfeurs verra le jour. Malgré la demande qui risque d’augmenter, l’offre, elle, ne s’accroîtra pas cette fois-ci. Le conseil de Bruno Harvey, durant cette période trouble? « Évaluez ce qui pourrait devenir votre loisir préféré : ça peut être le camping sauvage, le golf, la pêche, peu importe, et mettez-y un coût. Ceux qui aiment jouer au golf, arrêtez de courir les spéciaux à travers la province, trouvez-vous un terrain, devenez client-privilège quelque part et profitez des meilleurs forfaits et des meilleures plages horaires pour jouer. Le golf est une activité de loisir qui dure longtemps, le sport d’une vie. L’industrie du golf se replacera, cependant, il n’y aura pas autant de terrains que par les années passées. »