Beau clin d’œil de Sotchi

Michael Bilodeau symboliquement aux Jeux olympiques

Patineur artistique pour la danse en couple, Michael Bilodeau avait un rêve : celui, un jour, de participer aux Jeux olympiques. Le jeune Montarvillois avait également une malformation cardiaque de naissance, qui l’a non seulement empêché de réaliser son souhait le plus cher, mais aussi de souffler les bougies de son 17e anniversaire. Il est décédé le 8 mai 2007. Cette année à Sotchi, il était là en pensée, grâce à la collaboration de la journaliste de Radio-Canada Sports Josée Chartrand et de la médaillée olympique Joannie Rochette.

Au lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux d’hiver 2014, Josée Chartrand nous écrivait par courriel : « Vous serez heureux de savoir que Michael s’est tenu fièrement au centre de la patinoire du Palais des sports de glace Iceberg pour enfin vivre SES Jeux olympiques de Sotchi. Merci à Joannie Rochette, si attentionnée et généreuse, de l’avoir ainsi accompagné. »

Josée Chartrand avait à cœur de faire vivre à Michael Bilodeau son rêve olympique, et ce, à la suite d’une simple coïncidence au départ. « C’est en appelant la Fédération de patinage pour avoir des coordonnées qu’une dame de l’équipe en a profité pour me soumettre la demande de monsieur Réal Bilodeau, le père de Michael. Il souhaitait initialement que l’on dépose les patins de Michael au centre de la patinoire. J’ai d’abord refusé, sachant très bien que malheureusement, la sécurité accrue des Jeux à Sotchi m’en empêcherait », explique Josée Chartrand.

En effet, à la suite du décès de Michael, les membres du Club de patinage artistique Saint-Bruno avaient déposé ses patins au centre de la glace de ce qui deviendrait un jour l’aréna Michael-Bilodeau. Le geste a ensuite été répété lors d’événements hommages au jeune homme. Un geste symbolique. 

Une balade jusqu’à Sotchi

À la suite d’une conversation téléphonique entre monsieur Bilodeau et la journaliste pour « voir ce qui pourrait être fait », celle-ci suggère simplement d’offrir une balade à Michael jusqu’en terrain russe et de lui faire vivre ses Jeux. Des photos du patineur lui sont envoyées, que la journaliste apporte précieusement avec elle. Au cours de la première semaine des Jeux, elle nous informe que la sécurité est au maximum, que les déplacements sont extrêmement réduits, et ce, malgré plusieurs accréditations. Mais une fois sur les lieux, Josée Chartrand songe à la meilleure personne pour accompagner Michael sur la glace à l’occasion de sa première présence olympique : la patineuse Joannie Rochette, une « fille exceptionnelle » qui acquiesce à la demande.

« Si Michael avait vécu, c’est cette année qu’il aurait été éligible pour réaliser son rêve. Il aurait eu 23 ans et aurait patiné dans la catégorie Senior. Je sais qu’il n’y était pas physiquement, je sais aussi qu’on ne saura jamais si, oui ou non, il se serait rendu jusqu’à ces Jeux. L’histoire ne le dit pas et il faudrait prendre en compte plusieurs facteurs, dont sa santé, son cheminement, son potentiel, mais spirituellement et en pensée, Michael a été à Sotchi. Son souhait a été comblé grâce à Josée Chartrand et je la remercie pour ce clin d’œil, ce geste tout à fait symbolique », mentionne au journal Réal Bilodeau. « À l’époque où il vivait et se donnait à 100 % pour la danse en couple, il faisait partie des bons athlètes. Il travaillait pour s’y rendre. Mais il n’a pas pu, sa vie s’est arrêtée avant cela. Michael demeure quand même notre champion. »

Un dernier mot, de la part de la journaliste Josée Chartrand : « Voilà, c’est une histoire toute simple et un geste que vous auriez assurément posé vous aussi, sachant combien l’aboutissement du rêve de Michael tenait à cœur à sa famille. Et parce que faire du bien fait du bien. »

Rappelons que Michael Bilodeau s’est illustré lors de nombreux championnats provinciaux, et ce, malgré sa malformation au cœur. Il était reconnu pour sa passion, son courage, son dépassement de soi et sa persévérance, des qualités qui lui ont permis d’exceller dans la pratique de son sport préféré.