Alexandre Lagacé : histoire d’un homme masqué

« Le hockey a toujours été une passion pour moi! J’avais deux ans et je me promenais toujours avec mon minihockey dans les mains. Je me souviens encore très bien de cette journée où mon père nous a amenés, mon frère et moi, voir le Canadien de Montréal. C’était contre les Flyers. Le CH avait perdu 3 à 2. José Théodore était devant le filet et j’étais fasciné, en admiration. Je t’en parle et j’ai encore des frissons. C’est à partir de là que j’ai su que c’est ce que je voulais faire dans la vie. Mon père était ouvert à l’idée et à quatre ans, je commençais à donner mes premiers coups de patin à Saint-Basile-le-Grand », mentionne en entrevue Alexandre Lagacé.

Après un passage dans le niveau MAHG, où il apprend différentes leçons de base, le jeune garçon séjourne dans toutes les autres catégories en tant que gardien de but : Novice B, Novice A, Atome A, Atome BB, Peewee CC, Peewee BB. Dans cette dernière, il protège le filet du Phénix du Richelieu. « Je n’ai pas eu un parcours facile. J’ai souvent été rétrogradé, coupé lors du camp d’entraînement. Parfois, j’avais le rôle de troisième gardien. C’était difficile de percer et à un moment, ça vient jouer dans la tête d’un gardien de but », explique Alexandre Lagacé, aujourd’hui âgé de 18 ans. Après son passage au Bantam BB, il fait la connaissance d’un entraîneur de cerbères, un dénommé Lucas, qui lui permet, l’année suivante, d’être sélectionné dans l’équipe AA. « C’est grâce à cette rencontre que j’ai réussi à augmenter ma confiance, que j’ai développé mon talent à cette position. »

Lagacé évolue ensuite avec les Gaulois d’Antoine-Girouard au niveau Midget Espoir. L’année suivante, il se retrouve sur une liste de noms soumis au ballotage. Disponible, il est réclamé par une formation Midget AAA, les Estacades de Trois-Rivières, où il connaît une « belle saison ». En effet, avec en banque quatre blanchissages à son actif lors de la campagne 2013-2014, il n’était plus qu’à un jeu blanc du record absolu de la Ligue Midget AAA, qui est de 5 en une saison. Le record est détenu par un certain Corey Crawford (aujourd’hui gardien vedette des Blackhawks de Chicago) de L’Intrépide de Gatineau, en 2000-2001.

Repêché dans la LHJMQ

Le 31 mai dernier, Alexandre Lagacé est repêché par l’organisation du Titan d’Acadie-Bathurst dans la Ligue de hockey Junior majeur du Québec (LHJMQ). Le Grandbasilois était classé en cinquième ronde, mais c’est plutôt au huitième tour que l’ancienne franchise du Collège Français de Laval fait appel à ses services. « Le jour même du repêchage est un stress incroyable! La moitié des équipes m’avait rencontré au préalable, mais pas le Titan. Quand ton nom est annoncé, c’est un sentiment indescriptible. Serrer la main des dirigeants de l’organisation, enfiler le chandail officiel; j’ai vécu le moment présent », se rappelle le jeune homme.

Pendant son court séjour avec le Titan, les Islanders de New York, les Kings de Los Angeles et les Sharks de San Jose, trois organisations de la Ligue nationale de hockey, s’intéressent à lui : il répond à des questionnaires et passe une entrevue de groupe.   

Transaction

Il y a un peu plus d’un mois, début 2015, le Titan concluait une transaction envoyant Lagacé au Drakkar de Baie-Comeau. « Ç’a été une surprise, surtout à mon âge. J’étais dans la ligue depuis quatre mois seulement, alors je croyais faire partie des plans du Titan pour plus longtemps », de poursuivre le gardien de but. Du Titan d’Acadie-Bathurst, une formation qui croupit dans les bas-fonds avec 34 points, il passe au Drakkar, 4e au classement général avec une récolte de 63 points. « Je fais maintenant partie d’une organisation qui aspire aux grands honneurs. »

Du haut de ses 6 pieds 2 pouces et 205 livres, Alexandre Lagacé a joué un total de 12 parties dans la LHJMQ. Il maintient une moyenne de 4,17 et un pourcentage d’efficacité de 0,868.    

Alexandre admire plusieurs gardiens de but professionnels. Cependant, c’est la vedette actuelle du Canadien de Montréal, Carey Price, qui remplace aujourd’hui José Théodore. « Sans équivoque, c’est Carey. J’ai bien aimé aussi Christobal Huet. » Quand on voit comme le Grandbasilois est humble, gentilhomme, simple, attentif et qu’il n’aime pas se vanter, on comprend que les deux hommes représentent des personnes influentes pour lui.

À Baie-Comeau, Alexandre vient de commencer des études en sciences humaines. Si jamais la carrière de gardien de but n’aboutit pas dans la LNH, l’intéressé a évidemment un plan B : « J’aimerais travailler avec mon père dans l’immobilier. C’est une compagnie familiale qui existe depuis 20 ans. Je voudrais peut-être prendre la relève, question de poursuivre la ligne du temps. »