Voyage, journal, voyage

École de la Mosaïque

Des élèves de 6e année de l’École de la Mosaïque viennent d’envoyer à la poste leur journal voyageur afin que celui-ci parcoure le monde, de pays en pays, de culture en culture, de citoyen du monde à citoyen du monde. Les 75 projets ont une date de retour, le 15 mai 2017.
Le projet du journal voyageur est une initiative de Marie-Claude Lajeunesse, une enseignante de 6e année, qui avait tenté l’expérience l’année dernière. Elle a proposé l’idée à nouveau cette année à ses collègues, Marie-Ève Cardin et Mélanie Fradette. « L’an dernier, environ la moitié des journaux nous sont revenus. J’ai trouvé que ça valait la peine de recommencer », mentionne Marie-Claude Lajeunesse.

« Le but, c’est l’ouverture au monde, faire rêver l’élève, mais aussi lui apprendre à vivre avec une déception. » – Les enseignantes de 6e année

Chaque jeune, âgé de 11 ou 12 ans, a bâti son propre journal voyageur. Sur la première page du cahier, l’élève salue son futur lecteur, se présente et explique l’idée derrière le projet scolaire culturel. Ce préambule est rédigé en français, en anglais et en espagnol. À l’intérieur des pages, l’enfant parle de son coin de pays, de sa famille, ses valeurs, son école, ses activités, ses passions, ses idoles sportives, ses artistes préférés, ses projets (école secondaire, voyages, métier…). Il décrit aussi les saisons, la température, la nourriture qu’il préfère et pose des questions à son futur lecteur, pour s’ouvrir à l’autre, afin d’obtenir des réponses et en connaître davantage sur les autres cultures. Les carnets sont parsemés de textes, mais aussi de photos, de dessins, de coupures de journaux. « Chaque journal est différent. Certains sont plus complets que d’autres, mais le but, c’est l’ouverture au monde, faire rêver l’élève, mais aussi lui apprendre à vivre avec une déception. Ce ne sont pas tous les cahiers qui reviennent. Une fois que le journal est à la poste, c’est un pile ou face, une bouteille à la mer », expliquent les professeures.
Le but, c’est également de faire circuler ce journal le plus loin possible, qu’il voyage, et, grâce à la collaboration des parents, d’abord vers un ami, une connaissance, un membre de la famille, peut-être à Shawinigan, Vancouver, Miami ou, pourquoi pas, à Sydney en Australie? Pourvu qu’il revienne à son premier expéditeur, le garçon ou la fille de la Mosaïque qui a mis des efforts dans le projet, pour le 15 mai 2017.
Lors de la première expérience, le journal voyageur de Julia a visité 14 endroits différents. Il est revenu avec des cadeaux (monnaie, chocolat…), parsemé d’images colorées et de textes écrits en plusieurs langues. Un autre projet est resté dans les bagages d’une voyageuse pendant six semaines : il est revenu « bourré » de photographies de différents endroits du monde.
Rencontres d’enfants
Le journal a rencontré 7 des 75 jeunes qui participent au projet du journal voyageur : Louis, Arielle, Nathan, Raphaëlle, Charlie, Ariel et Émie. Tous s’entendent pour dire qu’ils souhaitent ravoir leur carnet rempli d’informations, de détails et d’images, de textes rédigés en différentes langues, pour en apprendre plus sur les autres cultures. Ils espèrent aussi que leurs futurs lecteurs prendront soin de leurs journaux. Enfin, tous sont conscients qu’il est possible, après avoir déposé le journal dans la boîte aux lettres la première fois, qu’ils ne reverront jamais plus leur travail. « On s’entend que nous nous sommes beaucoup impliqués dans ça : ce ne sont pas seulement quelques coups de ciseaux; ce n’est pas juste du bricolage! Mais c’est un risque à prendre, nous le savons qu’ils ne reviendront peut-être pas tous! Ces élèves auront sûrement moins de plaisir, mais ils pourront regarder ceux de leurs amis », de déclarer Nathan.
Une façon d’apprendre l’empathie et le partage.