Une maman montarvilloise lève le voile

Mélanie Bibeau, résidante de Saint-Bruno-de-Montarville, est une jeune maman dynamique, qui élève avec amour, en compagnie de son conjoint Mathieu, Émile, son petit garçon de huit mois. Un amour qu’elle a cru impossible les quatre mois suivant son accouchement.
« La dépression post-partum est encore un sujet tabou en 2016. » Voilà ce qui a poussé Mélanie Bibeau à raconter son histoire. « Je veux démystifier les tabous autour de ce sujet, faire le lien entres certains organismes communautaires de la région et donner espoir aux autres mamans qui vivent la même chose que moi, mais qui ont peur d’en parler. Noël est un temps de réjouissances en famille, alors si je peux aider une seule maman à retrouver le bonheur, ma mission sera remplie! »

La dépression post-partum

Pour la majorité des femmes, mettre un enfant au monde est une expérience très intense, tant du point de vue physique qu’émotionnel. Il est donc naturel pour un bon nombre de nouvelles mamans d’éprouver des sautes d’humeur après l’accouchement, se sentant heureuses et tristes par moments. Ces sentiments sont parfois appelés « baby blues » ou « syndrome du troisième jour ». Dans la plupart des cas, ils disparaissent environ 10 jours après l’accouchement. Cependant, certaines femmes peuvent éprouver une dépression profonde et continue qui durera beaucoup plus longtemps. Il s’agit de la dépression post-partum.

« Noël est un temps de réjouissances en famille, alors si je peux aider une seule maman à retrouver le bonheur, ma mission sera remplie! » – Mélanie Bibeau

Mélanie est la preuve qu’aucune maman n’est à l’abri de ce moment de faiblesse après l’accouchement.
Le jeune couple décide dans la quarantaine d’avoir un enfant. Mélanie, occupe un poste de haute direction en ressources humaines dans une entreprise internationale. Installés depuis quatre ans à Saint-Bruno, Mélanie et Mathieu pratiquent la course, se font des amis, ont des familles aimantes, une vie sociale bien remplie et même un chat.
« Après l’accouchement, je me suis retrouvée seule dans la maison à regarder le plafond et le bébé. Je n’avais aucun lien d’attachement. Je le voyais comme un boulet », explique Mélanie. Le soutien de Mathieu a été indispensable, mais devant la détresse de sa femme, il en a appelé aux deux familles. « Elle pleurait toujours, elle n’avait pas d’appétit, elle grelottait, elle perdait ses cheveux. Je ne m’attendais pas qu’un membre de l’équipe tombe au combat. Je ne pouvais pas imaginer qu’on ne puisse pas être capables à deux de s’occuper d’un petit bébé de huit livres. Inconsciemment, je vivais la situation comme un échec. Un moment, la famille élargie a pris la relève », raconte Mathieu.
« Une chance qu’on s’a. La maman porte l’enfant pendant neuf mois, mais ensuite, on est parents tous les deux. Mathieu a été fondamental », souligne Mme Bibeau.
Mélanie a consulté son médecin de famille, mais la thérapie de la maman a été aussi de parler à ses proches de cette période qui est aujourd’hui derrière elle.
« Je ne suis pas allée voir un psychologue; par contre, j’ai parlé à tous les gens proches de ce que je vivais. Pourquoi se cacher? Pourquoi avoir honte? Lorsqu’on me demandait comment ça allait, je n’hésitais pas à dire que ça n’allait pas. Aujourd’hui, je suis la maman la plus heureuse du monde. »

L’aide des organismes

Le CAME à Saint-Bruno, le Berceau à Beloeil, M.A.M. à Saint-Hubert, Douceur et petit poids, toujours à Saint-Bruno, sont autant d’endroits qui ont permis à la jeune maman de sortir de chez elle et d’aller sur le chemin de la guérison. « Socialiser, c’est fondamental. »
Après avoir franchi quatre mois de montagnes russes, Mélanie, Mathieu et Émile trouvent la vie belle. « Après huit mois, la vie est vraiment belle. » Le changement a été tellement radical, que Mélanie a même pensé avoir un deuxième enfant, si ce n’était son âge.
« Nous sommes conscients que nous étions dans un environnement favorable pour pouvoir passer à travers, mais je pense aux jeunes mamans qui vivent cette situation et qui ne peuvent pas recevoir le soutien que j’ai eu. J’avais le goût de leur dire d’aller chercher de l’aide auprès des organismes qui font un travail remarquable », conseille Mélanie.
Dans quelques mois, la jeune maman reprendra le travail. « Je n’ai vraiment plus hâte, car j’apprécie désormais ce moment de maternité. Jamais je ne revivrai ça », conclut-elle.
Comme pour célébrer ce rétablissement, Mélanie, Mathieu et Émile recevront à Noël.

Assez fréquent

Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, le syndrome du troisième jour est la forme la plus légère de la dépression post-partum. Il se présente habituellement entre le premier et le troisième jour suivant l’accouchement et se manifeste par des pleurs, de l’irritabilité, un manque de sommeil, des sautes d’humeur et un sentiment de vulnérabilité. Ces « blues » peuvent durer plusieurs semaines et on estime que 50 % à 80 % des mères les connaissent. En ce qui concerne la dépression post-partum, l’Association estime qu’elle se manifeste dans 3 à 20 % des accouchements.