Nuance de genre

Un texte de Jessica Côté, coordonnatrice et travailleuse sociale à la Maison des jeunes La Butte
La lumière, les ténèbres. La bonté, la méchanceté. Le blanc, le noir. La beauté, la laideur. Le bruit, le silence. La richesse, la pauvreté. L’amour, la haine. Avez-vous remarqué que depuis que nous sommes tout jeunes, on nous apprend à opposer et à catégoriser des éléments dans des cases afin de mieux les étiqueter et donc, mieux les mémoriser? Comme s’il n’existait pas de zones grises. J’en ai un autre pour vous; homme et femme. Et croyez-moi, il existe des nuances de gris.
 
Lorsque l’on grandit, on apprend de nouvelles catégorisations pour tout ce qui nous entoure. En fait, on apprend qu’il existe un arc-en-ciel de possibilités. Sauf pour la zone encore black & white qu’est la binarité des genres homme/femme. Dans ce fameux modèle binaire, on considère qu’un homme assigné sera nécessairement masculin dans son apparence, aura des comportements typiquement masculins et sera hétérosexuel. Et vice-versa pour la femme. Un beau package deal que l’on nous prédestine dès notre naissance, parfois même avant.
Dans la réalité, ce genre de classification exclut beaucoup d’individus. En plus de mettre de côté les personnes qui ont une orientation sexuelle diversifiée, on exclut également les personnes intersexes (qui sont nées avec des organes reproducteurs ambigus), les personnes transgenres et les personnes qui se situent sur un continuum de possibilités entre les catégories homme et femme.
Pour la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie du 17 mai, la campagne 2017 « Peu importe le genre » nous rappelle que l’identité de genre n’est pas déterminée par le sexe biologique de la personne et peut se distinguer du genre attribué à la naissance. L’identité de genre, c’est la manière dont on se sent; femme, homme ou quelque part entre les deux, parfois même ni l’un ni l’autre.
Saviez-vous que près de la moitié des Québécois et des Canadiens ont été témoins, depuis les 12 derniers mois, de propos désobligeants, voire discriminatoires envers les personnes trans sur les réseaux sociaux? (Sondage Léger Marketing commandé par la Fondation Émergence le 9 février 2017)
En tant qu’être humain et comme société, veut-on encourager l’ouverture d’esprit et l’avancement de la justice sociale ou mettre sur un piédestal certaines valeurs qui datent du siècle dernier? Comment faire pour aider et soutenir ces personnes qui vivent encore de la discrimination?
Je crois que la solution part de nous-mêmes. Elle se trouve aussi dans l’inclusion des personnes trans, dans l’éducation et la sensibilisation de notre entourage et de notre environnement social. Être allié(e) signifie bénéficier d’un monde plus ouvert, d’un monde plus coloré, mais surtout d’un monde plus respecté.