Les 100 ans de Julia Bédard-Champoux

Manoir Saint-Bruno

La direction du Manoir Saint-Bruno a souligné le 100e anniversaire de l’une de ses résidantes le 20 avril dernier. Entourée des ses proches et amis, Mme Julia Bédard-Champoux a reçu la visite de la Fondation du Dr Clown.
Julia Bédard-Champoux a atteint l’âge vénérable de 100 ans. La troisième personne de cinq résidants à célébrer un siècle de vie d’ici la fin de l’été 2018. Pour la directrice des loisirs au Manoir Saint-Bruno, Denise Parsons, c‘est une « année exceptionnelle! »

« La célébration est différente pour chacun de nos centenaires. Nous organisons l’événement selon les goûts et la personnalité de nos gens. » – Denise Parsons

Comme pour Germaine Lafrenais-McGuire l‘année dernière, Alphonse Bouchard et Éliane Bouley, plus tôt au printemps, c’était maintenant au tour de Julia Bédard-Champoux. « La célébration est différente pour chacun de nos centenaires, explique Denise Parsons. Nous organisons l’événement selon les goûts et la personnalité de nos gens. »

De la belle visite

Dans le cas de Mme Bédard, deux personnages de La Belle visite de la Fondation du Dr Clown étaient de passage pour l’occasion. « Pour Julia Bédard, l’expérience était différente de celle des autres fêtés. Elle est une résidante plus réservée. Elle préférait une cérémonie plus privée, avec ses voisins d’étage », de poursuivre Mme Parsons.
La Belle visite s’adresse aux aînés en centres d’hébergement. Ses nombreux comédiens interprètent les membres d’une même grande famille de Beaucerons. Une famille élégante, drôle et charmante, dont les personnages et les costumes s’inspirent des années 30 à 50 et se rapprochent de l’époque de la jeunesse des gens visités.

La vie de Julia Bédard-Champoux

Julia Bédard est née il y a un siècle à Sainte-Hénédine, dans ce qui était à l’époque le comté de Dorchester. Elle a reçu son brevet d’enseignement de l’École normale de Beauceville, où elle fut pensionnaire. « Elle en garde un souvenir doux et amer, car, bien qu’on y dispensât la formation et les connaissances qui allaient se révéler fort utiles plus tard, les religieuses de l’époque y faisaient régner une discipline stricte. Elles n’hésitaient pas à recourir à l’humiliation et aux punitions corporelles pour maintenir l’ordre. Elle conserve néanmoins son diplôme accroché au mur de sa chambre avec un mélange de fierté et de nostalgie », raconte son fils, Michel Champoux, dans un texte dont le journal Les Versants a obtenu copie.
Il ajoute : « En 1936, elle entama sa carrière d’enseignante dans une école de rang de Stratford, dans les Cantons-de-l’Est. C’est là qu’elle a rencontré Clément, l’homme de sa vie, qu’elle a fréquenté pendant cinq ans avant de lui offrir sa main. » C’était le 13 juillet 1940. « Compte tenu de la précarité dans laquelle s’exerçait la profession d’enseignante à l’époque, isolement, faible revenu, contrats annuels, classes surpeuplées, entretien ménager de l’école, sans eau courante, latrines extérieures…, la décision de s’installer dans une ferme laitière au bord d’un lac avec son amoureux ne fut pas difficile à prendre. »
Le mariage entre Julia Bédard et Clément Champoux a donné naissance à 10 enfants. Selon le fils, la complicité de ses parents ne s’est jamais démentie jusqu’au décès de son père, en 2007. Pendant leur retraite, le couple a voyagé ensemble en Amérique du Sud, au Maghreb, en Europe et partout au Canada.
« Ma mère garde un excellent sens de l’humour, mais éprouve une grande frustration face à la descente aux enfers de son Canadien de Montréal, qu’elle espère en vain voir gagner une prochaine coupe, depuis maintenant le dernier quart de sa vie… Par bonheur, son chat Lili et le souriant personnel du Manoir sont là pour lui remonter le moral! »

QUESTION AUX LECTEURS :

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