La force d’Arianne Boileau

Les Journées de la persévérance scolaire

La ténacité et la force de caractère ont permis à Arianne Boileau de s’en sortir au cours des dernières années. Entrevue.
Ariane Boileau a fait toute son école primaire, non sans difficultés, à l’École de la Mosaïque, à Saint-Basile-le-Grand. Au cours de sa 6e année, la jeune fille est diagnostiquée d‘un trouble du déficit de l’attention (TDAH). À la suite de cette annonce, Arianne doit prendre une médication, du stratera, afin de contrôler son TDAH. « Pendant toutes ces années, j’ai toujours été très agitée; je ne tenais pas en place. Disons que je n’ai jamais été une élève modèle. J’étais à part des autres, j’avais peu d’amis, et en plus, je me faisais niaiser », raconte-t-elle.

« Sans l’intimidation, je n’aurais pas été la femme forte et persévérante que je suis aujourd’hui. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, je ne baisse pas les bras et que je suis motivée à finir ce que j’entreprends. » -Arianne Boileau

Secondaire 
Malgré les embûches, les obstacles, les complications, le parcours scolaire d’Arianne s’est poursuivi, cette fois à l’École secondaire du Mont-Bruno. « C’est une jungle; j’étais comme en bas de la chaîne alimentaire. Je ne faisais que suivre la vague, essayer de survivre. Là-bas, je me suis fait beaucoup intimider, dans l’autobus, en classe, en route jusqu’à chez moi, par les garçons, par les professeurs. Le secondaire n’a pas été une bonne expérience pour moi », se souvient la jeune fille, âgée aujourd’hui de 18 ans. L’intimidation et une suspension de deux semaines en raison d’une bagarre ont entraîné le transfert d’Arianne vers la Polybel, où elle a été inscrite en formation à un métier semi-spécialisé (FMS). Pendant cette formation, elle a abandonné les deux stages qui lui ont été confiés : commis-plancher dans une pharmacie et aide-cuisinière dans un restaurant. « Je trouvais ça « plate » de faire tourner l’économie sans être payée, d’aller travailler sans rien recevoir en retour. Ça me frustrait. »
Pour Arianne, l’entrée sur le marché du travail est difficile. Les entrevues d’embauche sont également pénibles : elle n’arrive pas à se vendre. « Il faut dire qu’à l’époque, j’étais plus marginale, plus rebelle. Aujourd’hui, c’est différent, j’ai presque 19 ans! » s’exclame-t-elle.
La Maison des jeunes La Butte
Pour le directeur de la Maison des jeunes (MDJ) La Butte, Arianne Boileau est un bel exemple de persévérance scolaire en raison de sa « trajectoire scolaire sinueuse à la fin heureuse ». Elle a fréquenté ce lieu durant toute son adolescence et les gens de La Butte l’ont vue cheminer et surmonter les épreuves qui se dressaient devant elle. « Ils m’ont beaucoup soutenue dans mes choix. Quand j’avais mal, ils étaient très patients avec moi. Ensuite, je me suis impliquée pour la MDJ; quand la Ville nous a coupé la subvention, j’ai fait remplir une pétition de centaines de noms en faisant du porte-à-porte », explique l’étudiante.
S’en sortir
En raison d’une tentative infructueuse à la Polybel, Arianne se retrouve au Centre de formation du Richelieu, à Saint-Bruno-de-Montarville, pour poursuivre des études chez les adultes. Elle y est depuis maintenant trois ans afin de rattraper le temps perdu et obtenir son équivalence de secondaire. Dans quelques semaines, elle complétera son test d’équivalence de niveau secondaire (TENS). « J’ai une tête de cochon, j’aime prouver que je suis capable de faire quelque chose de bien dans la vie, de laisser une trace dans la société, d’être quelqu’un de bien. Je sais que je ne serai jamais avocate ni chirurgienne, mais je veux faire quelque chose de bien, peut-être en travail social. » Depuis plus d’un an, elle travaille dans un restaurant comme commis-comptoir. « C’est mon premier travail », dit-elle fièrement.
Autre exemple qu’Ariane veut s’en sortir, elle ne prend plus de médication, puisqu’avec le temps, elle se dit assez mature pour se contrôler, pour utiliser d’autres moyens de retrouver « le focus » pour se concentrer, par exemple en marchant constamment. « En vieillissant, j’ai beaucoup appris sur moi. J’ai appris à me connaître », poursuit-elle.
« Sans l’intimidation, je n’aurais pas été la femme forte et persévérante que je suis aujourd’hui. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, je ne baisse pas les bras et que je suis motivée à finir ce que j’entreprends. Plus tard, je veux prendre ma place dans la société, et être heureuse. Être heureuse, peu importe où je me trouve, dans cinq ou dix ans », de conclure Arianne.
QUESTION AUX LECTEURS :
Avez-vous déjà été victime d’intimidation?