« Est-ce que je peux soulever ton vélo? »

Chronique Hollandaise d’ Anton Frima

 
Anton Frima est arrivé des Pays-Bas en 2016 avec son épouse québécoise et ses deux filles jumelles. À 38 ans, il découvre presque tout de la culture québécoise dpuis Saint-Basile-le-Grand. Cet amoureux de l’écriture a proposé au journal de raconter son intégration québécoise et canadienne aussi bien culturelle, climatique que linguistique. Habitué à écrire en anglais, il se fait assister pour traduire ses textes, d’où l’intérêt de présenter ici la version originale en plus de sa traduction. 
 
Ce n’est pas la première fois qu’on me pose cette question à la gare de Saint-Basile alors que je me dirige vers mon travail dans le centre-ville de Montréal.
Fidèle comme un chien, mon vélo pliable est posé comme un petit paquet à mes pieds. Celui-ci peut être plié en seulement onze secondes et pèse environ la même chose en kilogrammes. Le passager très intéressé le balance avec aisance dans les airs et par la suite, me fait un sourire complice.
Après avoir immigré de la Hollande jusqu’au Québec cet été avec ma femme, qui est originaire d’ici, nous nous sommes établis à Saint-Basile-le-Grand. Afin de respecter la culture importante du cyclisme qu’on retrouve à Amsterdam, je me suis procuré un vélo qui peut m’accompagner n’importe où. Dans mon pays d’origine, il est commun pour les gens de faire environ 300 tours de vélo par an et je dois admettre que je suis bien parti pour copier ce nombre ici au Canada. Bien entendu, j’ai eu à faire quelques ajustements nécessaires. Après 36 ans à faire du vélo sans protection, les écureuils pilotes de course ainsi que les immenses nids-de-poule m’ont pressé de porter un casque. En ajoutant à ceci la vitesse immense que j’atteins en descendant de la Gare Centrale sur la rue Peel vers le sud, cette sécurité supplémentaire est plus que nécessaire. Que mon casque soit beau ou non, mon vélo m’amène de porte à porte en seulement 50 minutes. À ce que j’ai compris, de partir de la Rive-Sud jusqu’au centre de Montréal en moins d’une heure, c’est un temps record!
Mon beau-père a froncé les sourcils lors de l’achat de mon ami pliable. Comme ce guerrier célèbre de , je crois qu’il a mentionné quelque chose à propos d’un hiver qui arrive à grands pas… Eh bien, comme je n’ai pas vu de neige du tout à Amsterdam pour les cinq dernières années, je crois que mon petit vélo et moi allons avoir une grande surprise glacée…!
—- version anglaise———
It’s not the first time I get that question at the trainstation of St Basile. I’m heading to my job in downtown Montreal. Like a loyal dog, my foldable bike is positioned as a small package at my feet. It can be folded in just 11 seconds and weighs the same amount in kilograms. The interested fellow passenger swings it with ease through the air and smiles in agreement.
After emigrating from Holland to Quebec this summer, my wife is Quebecoise, we’ve settled in St Basile-le-Grand. And to respect the cycling culture back in Amsterdam, I got myself a bike that can accompany me everywhere. At home, people make on average 300 bike trips per year and I’m well on my way to copy those numbers here in Canada. But of course, some adjustments are required. After 36 years of cycling without protection, the street-racing squirrels and massive potholes have urged me to start wearing a helmet. Add to this the immense speed I gain when descending from the Gare Central down Rue Peel heading south, that additional safety might prove a clever idea. Pretty helmet or not, my bike allows me a door to door time of just 50 minutes. As I understood, from the south-shore to the heart of Montreal, that’s actually a competitive score!
My father in law frowned upon the purchase of my folding friend. Like that famous warrior in the Games of Thrones, I think he said something about a winter that’s coming soon. Well, as I’ve not seen any snow in Amsterdam for the past 5 years, I guess my tiny-wheeled bike and I are heading for a cold surprise…