Changements au code vestimentaire

Mouvement de revendication « carrés jaunes » à l’École d’éducation internationale de McMasterville

Des étudiantes d’une école privée pour filles de Montréal ont déposé il y a quelques jours une pétition afin de solliciter le port optionnel du soutien-gorge. Une revendication qui rappelle le mouvement des « carrés jaunes », qui a gagné plusieurs établissements scolaires de la province, dont l’École d’éducation internationale à McMasterville.
Des jeunes du secondaire se mobilisent et critiquent depuis quelques semaines des codes vestimentaires jugés sexistes parce qu’ils sont plus stricts envers les filles que les gars.

« Nous avons de très bons élèves qui, même dans leurs revendications, sont conformes et n’adoptent aucun écart de conduite. Nous sommes ouverts à ce genre de manifestations, mais c’est très rare qu’elles surviennent. » – Marie-Josée Tétreault

La situation a eu lieu en mars et en avril à l’École d’éducation internationale qui, faut-il le noter, n’exige pas le port d’un uniforme.

Revendication pacifique

Selon la directrice de l’établissement, Marie-Josée Tétreault, la revendication s’est déroulée dans les règles de l’art et pacifiquement. « Ça n’a pas été problématique ni majeur. Nous avons de très bons élèves qui, même dans leurs revendications, sont conformes et n’adoptent aucun écart de conduite. Nous sommes ouverts à ce genre de manifestations, mais c’est très rare qu’elles surviennent. »
La demande des jeunes tournait autour d’un assouplissement au code vestimentaire.
Or, le mouvement de ce printemps à l’École d’éducation internationale a mené à quelques changements.

Des changements

Par exemple, le port de la camisole à bretelles larges est maintenant permis. De même que l’accessoire capillaire, pourvu que le front ne soit pas caché. Le port du pantalon legging était déjà autorisé, mais en complément avec une jupe ou un bermuda à mi-cuisse. À la suite des requêtes, l’établissement scolaire a décidé d’accepter le legging pourvu que le vêtement par-dessus couvre les fesses.
D’autres modifications au code vestimentaire ont été sollicitées, principalement l’autorisation de la camisole à bretelles fines, le minishort et le jeans troué. « Il n’y a pas d’uniforme à notre école, et je crois que c’est un bon jugement de ne pas s’en aller dans cette direction. Nous voulons bien laisser nos étudiants s’exprimer, mais on demande un minimum de décence. Ces demandes n’ont pas passé », souligne Marie-Josée Tétreault.
Sur les 1 250 inscriptions de l’École d’éducation internationale, la directrice estime qu’une centaine, surtout des jeunes filles de 4 et 5 secondaire, étaient impliquées dans le mouvement. « Cest dans la nature des élèves du secondaire de revendiquer, commente un enseignant. Généralement à l’approche des journées chaudes, ils veulent plus de liberté dans le code vestimentaire de l’école. »
Depuis, le code vestimentaire a été modifié et approuvé. Il entrera en fonction en septembre prochain, pour l’année scolaire 2018-2019. « En tant que directrice d’école, je trouve cela très correct, déclare Mme Tétreault. C’est dans la nature des adolescents de revendiquer des choses; ils se préparent ainsi à leur vie d’adulte. Ils ont le droit, d’autant plus si c’est abordé avec respect. Ils ont un conseil des élèves pour ce genre de mouvement. Le suivi a été réalisé légalement, comme il se doit. »

En short

Cependant, il y a eu un léger dérapage peu de temps après la modification. « Il y a eu un manque de communication et le message ne s’est pas rendu à tout le monde que des changements avaient été acceptés, observe la directrice, qui note que le tiers des élèves est arrivé un matin en short court. Nous avons géré des minishorts toute la journée. Quelques-uns nous ont échappé parce qu’il y en avait trop, mais la plupart des jeunes ont pris la chose avec le sourire. »
Dans cette situation un peu loufoque, trois élèves ont tenu tête à la direction en refusant de se changer. « Ils avaient un écart de comportement et nous avons dû avertir les parents. » Il n’y a eu aucune expulsion, contrairement à ce qui est arrivé dans d’autres écoles du Québec au cours des dernières semaines.
Enfin, Mme Tétreault précise que l’École n’a pas de règlement spécifique qui oblige le port des sous-vêtements. « Ça n’a jamais été un problème. Si jamais on remarquait quelque chose d’indécent, on réagirait, mais ça n’a jamais été le cas… » En 2016-2017, une étudiante de 5 secondaire avait soutenu durant l’année la campagne Libérez le mamelon (« Free the nipple »). La directrice poursuit : « L’étudiante avait préparé un projet scolaire sur le sujet. On présume qu’elle n’ a pas porté de soutien-gorge de l’année. »

QUESTION AUX LECTEURS :

Croyez-vous que les écoles devraient obliger le port de l’uniforme aux étudiants?