Blues contre l’anxiété à l’école secondaire du Mont-Bruno

En septembre dernier, une chienne d’assistance de la Fondation Mira a fait sa rentrée scolaire à l’école secondaire du Mont-Bruno. Ce sont les élèves du service du développement psycho-affectif qui bénéficient de la présence de Blues.

Le séjour de Blues à l’école secondaire du Mont-Bruno est rendu possible grâce à l’implication personnelle de l’orthopédagogue au service du développement psycho-affectif (DPA), Caroline Daigle. C’est elle, la première, qui a proposé l’idée d’intégrer un chien Mira au sein de l’Académie. Mme Daigle est responsable de Blues, à l’école secondaire comme au sein de sa famille.

Dès ses premiers jours en classe, la présence calmante et apaisante de Blues s’est fait ressentir auprès des jeunes qui composent le service du DPA. Ceux-ci, ils sont plus de 35 âgés de 12 à 17 ans, ont des besoins particuliers. « Blues a été formée pour ma clientèle, pour mes élèves. Elle n’est pas la mascotte de l’école, tient à souligner Caroline Daigle d’entrée de jeu. Elle est réservée à mes jeunes. Souvent, ils ont connu de gros parcours, des difficultés familiales, scolaires; ils sont dans notre service pour des besoins particuliers. »

« Avec Blues, nous arrivons à apaiser les étudiants. » – Caroline Daigle

Dans le local de l’Académie, situé au deuxième étage, l’animal a un coin désigné [« Blues au travail »] pour se faire flatter. Parfois, elle se colle sur l’un des étudiants ou encore elle en rejoint un autre en se couchant à ses pieds, sous son bureau. Lorsque le Journal de Saint-Bruno a visité les lieux, la bête à quatre pattes s’est montrée enjouée dès son arrivée dans le local de l’Académie. C’est entre ces murs que la chienne de Mira doit remplir sa mission. Elle est allée à la rencontre des deux ados qui étaient sur place; l’une en train de lire près de la fenêtre, l’autre concentré sur un travail scolaire. Une large fenestration permet l’entrée de la lumière naturelle. « Elle sait comment les approcher. Avec Blues, nous arrivons à apaiser les élèves. Pour plusieurs, elle fait du bien », explique fièrement Mme Daigle.

Pour cette dernière, Blues est un outil supplémentaire lors des interventions auprès des élèves. « Elle facilite le contact, rend le lien plus facile lors des interventions. »

Le directeur adjoint de 1re secondaire, Sylvain Chevarie, rappelle que ces jeunes vivent avec un problème de santé mentale tout en intégrant des classes régulières. Selon lui, Blues est « consciente de son rôle et possède un calme olympien ». Il précise : « Le contact avec Blues aide à aller chercher une ouverture chez l’étudiant; on rentre en relation plus facilement avec eux. »

Retour en arrière

Caroline Daigle travaille à l’école secondaire du Mont-Bruno depuis 23 ans. D’abord en tant qu’enseignante en classe d’adaptation scolaire. Aujourd’hui comme orthopédagogue au service du développement psycho-affectif. Il y a 10 ans, elle a créé l’Académie, un local qui permet aux étudiants en difficulté, anxieux, de venir travailler, de lire…, plutôt que de rester en classe. « C’est mon bébé », dira Caroline Daigle durant l’entrevue accordée au journal.

Quand on lui demande comment la femelle Labernois est devenue membre de l’équipe de l’Académie, Caroline Daigle retourne en arrière de quelques années. À l’époque, un jeune de son service profitait de l’accompagnement d’un chien Mira. « C’était son chien, contrairement à Blues, qui est au Centre de services scolaire des Patriotes. Je me souviens que son animal nous faisait du bien, sa présence nous apaisait. Nous pouvions le regarder, pas le toucher ni le flatter. Mais c’était donc agréable! », relate la Montarvilloise, dont l’idée d’avoir un chien au sein de l’Académie s’est mise à germer.

À l’université, afin de compléter son diplôme d’études supérieures spécialisées en santé mentale, Mme Daigle a contacté la Fondation Mira pour lui faire part de son idée. « Mira m’a demandé de lui acheminer mon projet universitaire. Je travaillais alors les effets qu’ont les chiens sur l’anxiété et la concentration des élèves en classe. »

Après un délai de quelques années, Mme Daigle a appris que son projet spécial la rendait admissible à devenir responsable d’un chien d’assistance de la Fondation Mira.

Engagée dans son rôle, la femme a passé une semaine chez Mira afin de créer un lien avec l’animal. En avril dernier, c’était au tour de Blues de s’adapter au monde de l’éducation; elle a effectué un premier séjour de quelques semaines à l’école secondaire au printemps, avant de vivre sa véritable rentrée scolaire en septembre.

Entrée en scène de Blues

Depuis, des changements d’attitude et de comportement ont été observés chez les jeunes. Plusieurs ont mentionné à quel point le contact avec la ressource de Mira leur fait du bien. Leurs parents ont aussi réagi et reconnaissent les bienfaits du chien à l’Académie sur l’anxiété de leur enfant. « Des parents m’ont écrit pour me partager que Blues était la raison de vivre de leurs enfants. Blues les motive à venir à l’école et joue un rôle positif sur leur anxiété », note Mme Daigle.

Des études ont démontré que l’anxiété nuit au processus d’apprentissage des élèves en diminuant leur attention et en provoquant des pensées distractives et envahissantes. Blues a donc le mandat d’apaiser, de soutenir et de réconforter les adolescents pour qui l’anxiété est très importante. La flatter, travailler à ses côtés, la promener, lui parler et même la regarder les aident à sortir de leur état émotionnel désagréable et ainsi à diminuer leurs tensions, malaises et inquiétudes. Blues offre un amour inconditionnel et favorise les contacts, les discussions et les échanges positifs entre les jeunes et les adultes.

Recherche de dons

Or, le coût pour l’obtention d’un chien d’assistance Mira s’élève à plusieurs milliers de dollars. La réalisation de ce projet repose en totalité sur les dons et les commandites. L’école secondaire du Mont-Bruno a comme partenaire financier principal la Caisse Desjardins du Mont-Saint-Bruno. La Fondation de l’école a aussi pris part au financement, qui se poursuit activement. « Je continue de chercher des partenaires et des dons; tout repose sur eux », plaide l’orthopédagogue.

Caroline Daigle conclut : « Je suis fière du travail effectué. Blues vient créer un si bel impact pour les jeunes. Elle fait un bien énorme. C’est une belle réalisation parce que je le vois à travers les yeux des enfants. »