Antonio Gagnon est décédé

Le journal a appris le décès, à l’âge de 98 ans, d’Antonio Gagnon. Le Grandbasilois s’est éteint paisiblement à son domicile le 26 avril dernier.
Pour le président de la Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand, Richard Pelletier, son ami Antonio Gagnon a rendu l’âme prématurément. « Oui, car il avait encore en tête plein de projets. »
D’après M. Pelletier, qui était sur place aux funérailles le 4 mai et qui a lu un texte en hommage au défunt, il n’est pas aisé de résumer en un court instant près d’un siècle d’histoire et des décennies d’implication.
Antonio Gagnon est né en 1919, au lendemain de la Première Guerre. Il a grandi à Montréal au sein d’une famille modeste, en compagnie de ses grands-parents d’origine suisse. À 14 ans, il devient fleuriste, et plus tard, rembourreur pour le Canadien Pacifique, où il apprend le dessin d’architecture.

« Nous en garderons avant tout le souvenir d’un homme généreux, souriant, curieux, qui aimait les bonnes choses, qui aimait avant tout les gens. » – Richard Pelletier

Appelé sous les drapeaux pour la Seconde Guerre, il choisit l’aviation, plus précisément la mécanique des avions. Il quitte donc le Québec pour l’Angleterre, et pour le débarquement en Normandie. Des moments qui marqueront Antonio pour les années suivantes. Des souvenirs douloureux, mais également de grandes amitiés et l’intérêt pour le voyage. À la suite de la guerre, il rencontre Lauretta Laliberté, qui deviendra l’amour de sa vie. La petite famille s’installe à Saint-Basile-le-Grand dans les années 1950. Antonio Gagnon a été décoré par la France et la Hollande. Il a pris part aux cérémonies du 50 anniversaire du débarquement de Normandie, du 60 et aussi du 70, en 2014. M. Gagnon a toujours conservé un attachement profond pour la France et la Normandie. « On ne doit donc pas se surprendre que ses enfants se prénomment Francine et Normand… », récitait Richard Pelletier lors des funérailles.
Antonio s’impliqué dès la création de la Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand, et plus tard, il en est le président pendant un certain nombre d’années. Il aurait été présent à pratiquement toutes les assemblées de l’organisme. M. Gagnon a aussi rédigé une importante section portant sur la généalogie des familles pionnières dans l’album du 125, paru en 1997. En 2008, lorsque la Ville lui dédie une salle à son nom à la bibliothèque Roland-LeBlanc, la Société d’histoire en profite pour le nommer membre honoraire. « Nous en garderons avant tout le souvenir d’un homme généreux, souriant, curieux, qui aimait les bonnes choses, qui aimait avant tout les gens », affirme Richard Pelletier.

Don à la bibliothèque

« Pour la Ville de Saint-Basile-le-Grand, M. Gagnon était un grand Homme. Un être cultivé, passionné et d’une grande générosité. Aussi un vétéran de la Seconde Guerre », mentionne la directrice de la bibliothèque Roland-LeBlanc, France Goyette. Antonio Gagnon a fait don d’une collection de plus de 3 000 livres traitant d’histoire et de généalogie, qu’il a remis à la bibliothèque. « Jusqu’à la fin de sa vie, soit une semaine avant de mourir, il est venu à la bibliothèque nous faire don de précieux livres qu’il venait d’acheter », souligne Mme Goyette.
Tous ces livres sont répertoriés dans le catalogue de la bibliothèque. On en a fait la liste complète. Ces ouvrages sont disponibles pour consultation sur place ou prêts entre bibliothèques, selon certaines conditions. « M. Gagnon était généreux de son temps aussi pour répondre aux questions et pour initier de nouveaux adeptes de généalogie avec des outils de généalogie », ajoute la directrice de la bibliothèque.
Selon elle, le don de ce Grandbasilois est un « trésor national et précieux, une collection accessible aux chercheurs et passionnés d’histoire et de généalogie ».
Antonio Gagnon souhaitait transmettre ses passions : l’ histoire de la Nouvelle-France, de Montréal, de Québec et du Québec, de la généalogie des Gagnon, avec les ouvrages de généalogie de la région du Perche, en France, l’histoire militaire, notamment celle du débarquement avec sa collection sur la Seconde Guerre.
En 2016, Antonio Gagnon a été décoré de la Médaille du Lieutenant-gouverneur pour son implication.
M. Gagnon laisse dans le deuil ses enfants Normand et Francine, ses petits-enfants Nicolas (Rosmarini) et Marc-André, ainsi que son frère Marcel (Lucille). Les funérailles ont eu lieu le jeudi 4 mai à Saint-Basile-le-Grand.