Des primes de 15000 $ pour les infirmières au Québec

Les infirmières du Québec pourront recevoir jusqu’à 18 000 $ de bonus si elles s’inscrivent ou demeurent à temps plein dans le service public de la santé.

« C’est une petite révolution dans la gestion du réseau de la santé », a annoncé le premier ministre du Québec François Legault accompagné par Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux, et de Sonia Lebel, présidente du Conseil du Trésor de la province.

« Depuis plusieurs années on a un réseau presque dysfonctionnel », a indiqué M. Legault. Il a chiffré à 40 % le nombre d’infirmière à temps partiel, impliquant le recours à du temps supplémentaire obligatoire et à la nécessité d’avoir recours à des agences de placement privées. « On doit réorganiser le travail pour offrir une vie privé raisonnable et surtout arrêté le temps supplémentaire obligatoire au sein de la convention collective. » Christian Dubé, le ministre de la santé a indiqué que l’objectif est d’avoir 75 % des infirmières qui travaillent à temps plein « le plus rapidement possible. »

Mesures passerelles
Avant la mise en place d’une convention collective acceptée par l’ensemble des parties, une entente qui devrait valoriser la profession d’infirmière aussi bien sur le plan monétaire que sur celui de leur emploi du temps, des mesures dites « passerelles » ont été annoncées pour agir immédiatement en attendant l’application de la convention collective.
« On a tenté de penser en dehors de la boîte, un peu comme nous avions fait pour la vaccination et pour trouver des préposés aux bénéficiaires. On va donc proposer une incitation financière importante pour avoir plus d’infirmière à temps plein », de dire M. Legault.

Un budget d’un milliard

C’est ainsi qu’il y aura des primes allant de 12 000 $ à 18 000 $ pour les infirmières qui resteront ou qui passeront à un horaire à temps plein. Cet incitatif sera valable une année, le temps que la convention collective soit correctement appliquée. L’ensemble de cette opération a pour objectif de ramener dans le réseau public de la santé 4300 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes. Le budget pour cette opération est chiffré à 1 milliard $, principalement en bonus.
– 12 000 $ pour les infirmière du privé ou à la retraite qui reviendraient à temps plein au public,
– 15 000 $ pour celle travaillant déjà à temps plein dans le réseau et qui décide de rester,
– 15 000 $ pour les infirmières passant du temps partiel au temps plein,
– 18 000 $ pour les infirmières dans l’Outaouais, l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord, le Nord-du-Québec et la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, les cinq régions les plus touchées par la pénurie de main d’œuvre.

Toujours dans l’objectif d’encourager les infirmières à exercer leur profession plutôt que de remplir de la « paperasse », M. Legault a indiqué que 3000 agents administratifs seront formés pour aider les infirmière dans ce domaine. « Pour nos 75 000 infirmières dans le réseau public ce sera un support administratif », d’ajouter M. Dubé.
Rappelons que l’Ontario propose actuellement des primes de 10 000 $ aux infirmières car la province manque aussi de main d’œuvre dans le secteur.