Je vais marcher sous la lune

Encore une fois, pour une deuxième année consécutive, je vais participer au Relais pour la Vie à Saint-Bruno-de-Montarville. Je ferai partie de l’aventure, non pas en tant que journaliste ou photographe, mais comme participant actif.

Pour ceux qui l’ignorent, le Relais pour la Vie est une célébration de la vie qui se déroule en trois grands volets : célébrer les survivants du cancer, rendre hommage aux êtres chers touchés par le cancer et lutter ensemble dans l’espoir d’éradiquer à jamais cette terrible maladie. Le 1er juin prochain, pendant 12 heures, des centaines de personnes, des gens en bonne santé ou survivants de la maladie, marcheront toute la nuit autour du lac du Village, sur le site bucolique du Vieux Presbytère. Il s’agira du 8e Relais à Saint-Bruno-de-Montarville.

J’ai décidé de faire le Relais à nouveau en 2012 pour bien des raisons. D’abord, parce que le Relais pour la Vie est une expérience en soi, un événement auquel il faut participer au moins une fois dans son existence. Le Tour des survivants, qui lance en quelque sorte le début de l’événement, à 19 h 30, est un moment très touchant, de même que la cérémonie des luminaires et la minute de silence qui suit, autour de 22 h. Uniquement pour ces deux passages, il faut être sur place afin de ressentir toute l’émotion qui s’en dégage.

Mais si je prends part au Relais cette fois, c’est surtout parce que depuis ma dernière expérience, le 3 juin 2011, il s’est passé bien des choses autour de moi concernant la vie et la mort. Des moments ou des expériences qui ne vous concernent pas personnellement, mais qui, pour moi, m’ont fait passer par toute la gamme des émotions lors des 12 derniers mois. Une toute petite année, qui s’est déroulée beaucoup trop rapidement, et lors de laquelle ma grand-tante a été diagnostiquée du cancer des poumons, les jumeaux Rodi sont nés, mon père a été traité pour un cancer, ma grand-mère sombre davantage dans la maladie d’Alzheimer, ma copine, enceinte, a également été traitée pour un cancer, ma tante s’est effondrée dans une rue de Montréal pour mourir une semaine plus tard dans un hôpital alors que j’apprenais au même moment que j’aurais officiellement une petite fille, et enfin mon grand-oncle a été diagnostiqué du cancer des os. Dans un tout autre ordre d’idée et d’émotions, même mon chien, cette pauvre bête, a succombé à une étrange maladie.

Jamais auparavant je n’avais côtoyé la vie et la mort d’aussi près, mais je me dis souvent que cette tumultueuse année, forte en émotions, ne peut que se terminer de belle façon, vers la fin du mois de juin, avec la naissance de ma fille Alice.

Et si je rédige ce texte aujourd’hui, ce n’est pas pour vous demander de l’argent pour le Relais pour la Vie, mais uniquement pour vous sensibiliser, tous, à la cause du Relais, à la cause du cancer, mais principalement à la cause de la Vie.

Un texte de Frank Rodi