L’opposition redoute des impacts mal calculés

Annexion d’une portion de Carignan à Saint-Bruno

L’annexion de la zone blanche située au sud 116, tenant de la ville de Carignan, à Saint-Bruno continue de faire couler beaucoup d’encre, alors que les élus de l’opposition ne s’expliquent pas l’urgence d’agir dans le dossier. Du côté du maire, Martin Murray, il est important que les choses avancent avant les congés estivaux.

« Nous pensons qu’avant d’agir, il faut réfléchir. Et pour cela, il faut avoir toute l’information et également consulter nos citoyens, a fait savoir le conseiller André Besner, en séance extraordinaire le 12 mai. Avant de prendre une telle décision, il faudrait avoir un peu plus d’une semaine pour y réfléchir et vérifier toute l’information. […] Je ne crois pas que nous soyons en situation de panique pour décider en seulement quelques jours. »

Les interrogations émises par les trois élus de l’Alliance municipale tournent entre autres autour des conséquences que l’annexion pourrait engendrer sur la fréquentation des écoles montarvilloises par les jeunes Carignanois et l’accueil des nouveaux résidants dans les infrastructures de loisirs.

« Est-ce que les enfants du secteur, qui ont été déménagés à la nouvelle école de Carignan, reviendront à Saint-Bruno? Est-ce que le retour de ceux-ci dans les écoles montarvilloises se fera au détriment des nouveaux élèves de Saint-Bruno? Est-ce que la Commission scolaire des Patriotes devra refaire son plan de répartition? » se questionne l’opposition. Quant aux infrastructures de loisirs, les problèmes sont en lien avec l’aréna, la piscine et la haute fréquentation des cours offerts par la municipalité. « Avez-vous pensé à la logistique entourant l’accueil de centaines de citoyens de plus sur ces aspects? », poursuivent-ils.

À ces questions, la conseillère du district 3, Isabelle Bérubé, répond : « Le territoire est déjà enclavé et les citoyens de Carignan utilisent déjà nos infrastructures. Ils font également partie de la même commission scolaire, alors on ressent déjà les impacts. Comme ils font déjà partie du territoire, il n’y aura pas d’impacts nouveaux.»

La chronologie des événements

Après avoir été informé du désir des Carignanois de s’annexer, à la fin mars, le maire Murray a mandaté la firme beloeilloise d’arpenteurs-géomètres Vital-Roy (8 avril), pour la somme de 1 675 $ plus taxes, afin de déterminer le territoire en question.

La pétition de 165 noms a été déposée le 1er mai. L’avis de motion, le 5 mai, et l’adoption du règlement, le 12 mai. Le processus d’annexion est maintenant officialisé auprès de Carignan, de la MRC de la Vallée-du-Richelieu et du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT).

Les prochaines étapes : consultation des personnes habilitées à voter du territoire visé par l’annexion; analyse du dossier par le MAMOT et intervention possible de celui-ci; négociation d’un accord sur le partage de l’actif et du passif, le cas échéant; et décision ministérielle finale.

Martin Murray confirme n’avoir reçu à ce jour aucun commentaire négatif de la part de Montarvillois. « Ce que je sais, c’est que l’écho est très favorable, rapporte-t-il. Mais je vais quand même tout faire pour que soit organisée une rencontre avec les citoyens, d’ici la mi-juin. »

Le dossier « Quartier Riviera »

Dans le rapport de la firme Vital-Roy, il est clairement indiqué que la première phase du projet domiciliaire du « Quartier Riviera » (66 lots numérotés) est incluse dans l’annexion. Ce qui fait ressortir ce dossier chaud dans l’actualité.

Devant les demandes répétées de citoyens de ne pas autoriser le raccordement de ce quartier à Saint-Bruno, les conseillers de l’Alliance municipale ont demandé que soit limité « le décret d’annexion d’une partie du territoire de la Ville de Carignan au secteur déjà construit » et d’ainsi exclure les lots du Quartier Riviera.

Questionné sur la raison d’avoir inclus les 66 lots à l’annexion, M. Murray répond : « Il est clair pour nous que le projet soumis par le promoteur est aussi peu acceptable qu’il l’était au moment où la décision a été prise à cet égard-là. […] À ce stade-ci, il nous apparaissait plus intéressant d’y aller avec l’ensemble du territoire plutôt que de façon morcelée. […] Nous allons regarder ce développement de 410 portes de très près. (Mais, à ce jour), il n’y pas beaucoup plus d’ouverture aujourd’hui qu’il y en avait dans le temps. »

En résumé, Saint-Bruno va attendre la décision du MAMOT avant de lancer une consultation publique avec les résidants du secteur sud 116 et de décider quoi que ce soit quant à ce dernier dossier.

 

N.D.L.R: Lors de la séance ordinaire du conseil municipal du 20 mai, le maire a informé que la date de rencontre avec les citoyens sera le 11 juin, en soirée.