Les Montarvillois payent 98%

Les infrastructures au sud 116, comprises dans l’entente intermunicipale entre Saint-Bruno et Carignan, ont coûté plus de 40,6 millions de dollars. De ces investissements, 2 % doivent être remboursés par Carignan, au prorata de la valeur foncière de son quartier « Carignan sur le golf ». Depuis 1998, les Montarvillois ne payent donc pas plus de 98 % des factures, redistribuées dans les taxes aux riverains et à l’ensemble de la population.

La réalisation du prolongement du boulevard de Boucherville, des travaux d’urbanisation et de reconstruction du Grand Boulevard, et le parc Jacques-Rousseau ont demandé des emprunts sur 15, 20 et 25 ans, depuis 1998.

Entre août 2013 et janvier 2014, 433 396,19 $ ont été facturés à la Ville de Carignan; cette dernière a versé 250 423,68 $, soit 57,78 % du total dû. Saint-Bruno éponge donc présentement un manque de 182 972,51 $.

Alors que Carignan taxait ses citoyens, depuis 2004, pour les services d’eau potable, d’égouts et de transport en commun, il aura fallu hausser le compte de taxes des résidants limitrophes de 10,25 % cette année pour payer les factures d’immobilisations qui commencent à rentrer.

Mais pourquoi Saint-Bruno a-t-elle attendu autant d’années avant de facturer? Selon Hélène Hamelin, directrice générale de la Ville, « il manquait des informations nécessaires aux calculs telles que les valeurs foncière et immobilière du quartier Carignan sur le golf ».

Un oubli malheureux

« Il n’y a aucune malveillance, c’est un oubli malheureux, s’est empressé de répondre le maire à un citoyen lors de la dernière séance du conseil. Saint-Bruno s’est fusionnée puis défusionnée, et les factures sont tombées dans les ‘’craques du plancher’’. (L’administration précédente) pensait que ça devait relever de Longueuil, mais au fond ça relevait de Saint-Bruno. »

M. Murray a ajouté qu’il était confiant de trouver un terrain d’entente rapidement avec Carignan.  « Effectivement, il y a eu une erreur en ce qui a trait à l’envoi du compte de taxes. Nous pensons bien que cela se réglera. Il n’y a aucun Montarvillois qui est pénalisé et qui le sera. Nous sommes en négociation avec notre voisine. Entre villes, nous pouvons nous respecter et assumer nos responsabilités. »

De son côté, Mme Hamelin ne comprend pas l’attitude de Carignan et parle de dette d’honneur : « Ça fait 30 ans que je travaille dans le monde municipal et je n’ai jamais vu une municipalité refuser de payer une facture à une autre ville, sur quoi que ce soit. C’est une dette d’honneur. […] Carignan a eu tous les services qu’elle devait avoir. Pourquoi se cacher derrière une prescription de trois ans? »

 

N.D.L.R: « Frais d’avocats »

Après avoir mis l’article sous presse, la rédaction a finalement obtenu le total des frais d’avocats dépensés par les Montarvillois dans ce dossier (après deux demandes d’accès à l’information). En 2012 et 2013, ce sont 16 817.51 $ et 11 065 $ qui ont été versés à la firme Bélanger Sauvé.