Le Golf Riviera, le véritable enjeu?

Annexion de Carignan sur le golf à Saint-Bruno

La Ville de Carignan s’oppose vigoureusement à cette annexion et a voté une résolution en ce sens à la séance du conseil du 3 juin dernier.

« Il est évident que, pour une partie des citoyens de Carignan sur le Golf qui s’opposent depuis le début à l’idée de toute construction sur le golf Riviera, la perspective de se joindre à une ville qui annonce qu’elle continuera de faire obstacle au projet en l’englobant dans son projet d’annexion est fort alléchante, laisse savoir M. Fournier. On peut aussi facilement imaginer que les citoyens de Saint-Bruno, dans le secteur voisin, préféreraient ne pas accroître la circulation dans leur voisinage, comme ce fut le cas pour les résidants de Carignan et d’autres villes à chaque fois qu’un nouveau développement s’installait à proximité. »

M. Fournier poursuit en rappelant que le projet résidentiel du Golf Riviera a obtenu les autorisations ministérielles avant l’adoption du PMAD, et qu’il est tout à l’avantage des résidants limitrophes d’adhérer au projet tel quel. « Cet aspect est important puisqu’il a permis au développeur, à la demande des citoyens rencontrés, de se restreindre à une densité de 18 logements à l’hectare. Ce nombre est relativement faible si on le compare à la densité attendue aujourd’hui par le PMAD et qui pourrait atteindre 44 logements à l’hectare. En bref, si le projet ne se réalise pas dans les paramètres convenus dès maintenant, et qu’il est retardé par une longue et coûteuse bataille juridique, tel qu’elle se dessine, le développeur sera forcé d’adapter la densité de son projet de façon significative. »

Un précédent risqué

L’administration carignanoise se dit confiante que « le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT), Pierre Moreau, discernera les réelles intentions qui motivent la demande d’annexion de Saint-Bruno, de poursuivre le maire. (Sans quoi), une telle annexion aurait de multiples incidences sociales, administratives, politiques et économiques sur notre communauté, et créerait un inquiétant précédent pour toutes autres municipalités, de petite ou de moyenne tailles, qui présentent un territoire similaire et où les citoyens ont recours à des ententes intermunicipales pour la desserte de services. Si le MAMOT devait donner son aval à ce projet, nombre de municipalités du Québec pourraient être appelées à disparaître dans les années futures. »

Perte importante de revenus

Pour la Ville de Carignan, Saint-Bruno continue de déshonorer les ententes intermunicipales de 2001 et 2004 pour la fourniture des services d’eau et sanitaires, ce qui constitue un obstacleau  démarrage du projet. « Saint-Bruno prive ici Carignan d’une source importante de revenus », ajoute M. Fournier. En effet, selon le promoteur du Quartier Riviera, André Simoneau, ce sont des revenus de taxes annuelles de près d’1,6 million de dollars que la municipalité percevra une fois les 410 portes livrées, sans compter les droits de mutation. Rien que les 66 lots enregistrés dans la phase 1 rapporteraient environ 350 000 $ en taxes.

Quant au secteur Carignan sur le golf, avec une valeur résidentielle moyenne de 732 000 $ (selon le Greffe) et un taux de taxes foncières de 0,595 $ du 100 $, l’on peut facilement calculer des revenus de près de 523 000 $ de taxes annuelles pour les quelque 120 résidences du quartier.