ÉquiAgglo : les citoyens lancent leur mouvement préelectoral

Pour un traitement équitable et efficace des ressources de l’agglomération de Longueuil, un mouvement citoyen, ÉquiAgglo, voit le jour à six mois des élections municipales.

C’est le vendredi 7 mai à 12 h, exactement six mois avant la date des prochaines élections municipales, qu’a été lancé officiellement le mouvement citoyen ÉquiAgglo.

Le lancement a été fait en ligne au cours d’une séance à laquelle tous les élus et les candidats des municipalités impliquées ont été conviés pour prendre connaissance de cette nouvelle plateforme stratégique. Les élus de Boucherville ont brillé par leur absence et quelques élus de Longueuil ont assisté à la rencontre « en tant qu’observateur », comme ce fût le cas de Jonathan Tabarah, élu et candidat à sa succession à Longueuil.
Rappelons que Longueuil et Boucherville sont deux municipalités qui adhèrent au mode de fonctionnement actuel de l’agglomération.

ÉquiAgglo
« ÉquiAgglo sera, au cours des six prochains mois, la voix supramunicipale nécessaire aux citoyens, celle qui manque au Conseil de l’agglomération de Longueuil pour régler le déséquilibre fiscal qui perdure depuis les défusions de 2006. C’est parce qu’elle faisait défaut que l’agglomération de Longueuil a pu naviguer sans reddition de comptes réelle envers les contribuables. Cette plateforme s’adresse donc à tous les élus actuels et à tous les candidats et les citoyens des cinq villes liées de l’agglomération de Longueuil, peu importe leur allégeance politique sur le plan local. L’heure est venue d’unir la voix de tous les élus, maires, mairesses, conseillers ou conseillères, pour que l’agglomération de Longueuil fonctionne mieux », fait savoir Louis Mercier, résidant de Saint-Bruno-de-Montarville, qui est l’un des instigateurs du mouvement avec un citoyen de Saint-Lambert, Claude Ferguson.

Le site d’ÉquiAgglo a pour but d’encourager les élus des cinq villes constituant l’agglomération à échanger afin de rendre plus équitable la question des quotes-parts que verse chacune des villes liées à la Ville centrale et des services reçus en retour.

Les initiateurs
Les deux citoyens à l’origine de ce projet, actuaires de formation et spécialisés dans les modèles de tarification, travaillent depuis près d’un an avec des conseillers municipaux des villes reconstituées de l’agglomération de Longueuil afin de jeter les fondements d’une charte dont le but est d’établir une adhésion claire à des principes de fiscalité de base pour « rendre l’agglomération de Longueuil plus équitable, respectueuse, démocratique, viable, pérenne et imputable auprès des citoyens, commerces et industries qu’elle dessert », indiquent-ils.

« Chacun des candidats sera libre d’y adhérer ou pas. Si des candidats y adhèrent, ils s’engagent alors à ne pas s’opposer sur ce point pendant la campagne électorale. Nous souhaitons que les villes se parlent sur les sujets de l’agglomération », indique au journal M. Mercier. Plusieurs élus semblent déjà convaincus de l’initiative. « Les élus tentent d’ouvrir le dialogue et la transparence dans la gestion financière de l’agglomération depuis 15 ans, mais Longueuil refuse toujours de renoncer aux bénéfices indus qu’elle en retire » déclare Michel Gervais, conseiller municipal à Brossard.

« En fait, les agglomérations et les MRC sont responsables de services essentiels dans leur région administrative respective et elles doivent s’en acquitter avec la plus grande efficacité et transparence. Mais ces efforts sont voués à l’échec si les paramètres financiers ne donnent pas les bons signaux », souligne Ludovic Grisé Farand, conseiller municipal à Saint-Bruno-de-Montarville et candidat au poste de maire à l’élection de novembre prochain.

Pour Isabelle Bérubé, conseillère municipal à Saint-Bruno et aussi candidate au poste de mairesse, elle n’a pas été surprise par la présentation des deux citoyens. « Il n’y a pas de surprise dans les chiffres que nous connaissions. Quelles sont les solutions que vous proposez? » a-t-elle demandé.
M. Mercier a alors indiqué que ce n’était pas à eux de proposer des solutions : « On remet dans les mains des élus un outil pour qu’ils se parlent et se consultent. »

Selon les estimations d’ÉquiAgglo, « les citoyens des quatre villes reconstituées, Boucherville, Brossard, Saint-Bruno et Saint-Lambert, paient 50 M$ de trop en taxes municipales pour satisfaire l’Agglo chaque année. Pourtant, les informations permettant d’équilibrer la charge financière demandée à ces villes par rapport aux services rendus sont accessibles. C’est juste que Longueuil n’a pas intérêt à les rendre publiques quand ils peuvent piger aussi facilement dans le plat de bonbons sans réelle imputabilité ni reddition de comptes. De plus, nos modèles indiquent que la ville de Boucherville est la plus grande perdante, mais qu’elle semble accepter de faire le jeu de Longueuil sans raison évidente ».

Un portail Internet à l’adresse www.equiagglo.ca deviendra la vitrine d’ÉquiAgglo et sera mis à la disposition des candidats et des citoyens afin qu’ils obtiennent diverses informations.

Une charte à signer y est offerte par téléchargement. Ce portail affichera aussi la liste des élus et des candidats connus qui ont reçu des invitations à adhérer à la charte et qui auront ou non accepté de l’honorer. ÉquiAgglo compte se faire entendre tout au long des élections municipales.
La cible du mouvement citoyen est, en premier lieu, de réformer la formule actuelle du calcul des quotes-parts.