Des bémols chez l’opposition

Annexion de Carignan sur le golf

Les trois conseillers de l’Alliance municipale ont fait savoir la semaine dernière, par voie de communiqué, leur questionnement quant au projet d’annexion du quartier Carignan sur le golf à Saint-Bruno. Bien qu’ils ne soient pas contre le projet de l’annexion, ils estiment que des étapes ont été sautées dans le processus et que des interrogations restent en suspens.

Thérèse Hudon, Michael O’Dowd et André Besner reprochent entre autres au maire, Martin Murray, qu’aucune discussion entre les deux conseils municipaux n’ait été entamée avant de procéder à l’adoption du règlement, comme le recommande le Guide sur les annexions du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du Territoire (MAMOT) : « Il est souhaitable que le conseil de la municipalité annexante discute du projet avec le conseil de la municipalité dont le territoire est visé par l’annexion avant d’entreprendre une telle démarche. Les discussions entre les deux conseils peuvent éviter d’éventuels conflits. »

Étant donné que la Ville de Carignan et la MRC de la Vallée-du-Richelieu ont voté contre le projet, les trois élus de l’opposition craignent également « des impacts sur (les) relations (de Saint-Bruno) avec les villes voisines, notamment lorsque le maire se décidera à aller de l’avant avec sa promesse de sortir Saint-Bruno de l’agglomération de Longueuil ».

Affirmation précipitée

Lors de la séance d’information, tenue le 19 juin dernier, M. Murray a assuré que l’annexion n’aurait aucun impact sur les taxes, tant pour les Montarvillois que pour les citoyens annexés. Selon l’opposition, cette affirmation « apparaît précipitée et sans garanties, puisqu’il n’y a eu aucune négociation et aucune évaluation sur le partage des actifs et du passif entre les deux municipalités ».

Bien qu’il en reviendra au MAMOT de déterminer ces partages, les élus de l’Alliance municipale s’inquiètent tout de même des impacts que ceux-ci auront sur les Montarvillois. « Il serait fort surprenant que Carignan, privée du revenu découlant du territoire annexé, accepte de s’en départir sans contrepartie, alors qu’elle a engagé des deniers publics pour desservir ce secteur, font-ils savoir. Si ce ne sont pas les Montarvillois qui paieront la facture ni les Carignanois, qui absorbera alors le coût de cette annexion? »

Quant au propos avancé par M. Murray sur la dette de 78 millions de dollars que les résidants de Carignan sur le golf n’auront pas à payer advenant l’annexion, l’opposition est abasourdie. « La dette de Saint-Bruno concerne tous les propriétaires actuels et futurs de Saint-Bruno et ne peut en aucun cas ne pas être facturée aux résidants de Carignan. Prétendre le contraire créerait une injustice pour les nouveaux acheteurs et à tous les propriétaires à Saint-Bruno qui ont toujours été taxés pour les services qu’ils recevaient, peu importe à quel moment les dépenses d’infrastructures imposées à l’ensemble ont été effectuées. Faut-il rappeler que les infrastructures routières ou sportives vont servir aussi aux Carignanois qui demandent l’annexion? »

Afin de ne pas se lancer aveuglément dans le processus d’annexion, les trois conseillers de l’Alliance demandent qu’une étude des avantages et des inconvénients pour les Montarvillois soient effectuée; qu’une estimation du coût éventuel de taxation soit réalisée, en recourant au Service d’évaluation de l’agglomération; qu’une rencontre entre les deux conseils municipaux soit organisée; et que soit exclu le terrain de golf du projet d’annexion.