Un sourire

Alice, ma petite fille qui aura bientôt deux ans, a un sourire ravageur. Un sourire qui nous fait tout oublier. Un sourire angélique. Un sourire radieux. Un sourire qui pardonne tout. Un sourire parfait. Un sourire… unique!

Savez-vous quand je le reçois le plus fréquemment, ce sourire? Dans la voiture, lorsque je suis au volant et qu’Alice, sur le siège arrière, bien attachée dans son banc de bébé, lève les yeux et m’aperçoit dans le miroir. Elle me regarde, m’observe, et lorsqu’enfin elle croise mon regard, alors, le sien s’illumine littéralement et elle me fait le plus beau des sourires. Elle ne rit pas, non, elle sourit. Simplement. Il y a une différence. Ça s’appelle le silence.

Ce silence, au milieu du bruit des voitures dans la circulation de la route 116 ou de l’autoroute Jean-Lesage, les conversations et les chansons entendues à la radio ou encore les passages des trains de marchandises ou de banlieue le long du boulevard Sir-Wilfrid-Laurier, ce silence, donc, est d’or. Un silence salutaire, qui fait du bien.  

J’essaie de ne pas trop le montrer, de ne pas trop en parler, mais je dois l’avouer, depuis quelque temps, je suis épuisé, vidé, vanné. Les horaires bousculés pour aller chercher Alice au CPE, les fins de semaine qui passent trop rapidement, le travail, les loisirs et la vie de famille, tout ça commence à me rattraper, physiquement et psychologiquement. Pourtant, recevoir ce sourire d’Alice, cette marque d’amour et de confiance, ça me redonne toujours l’énergie nécessaire pour démarrer ma journée ou la poursuivre, selon le moment.   

Parfois, j’ai l’impression qu’Alice perçoit ma fatigue, la ressent, et que grâce à son merveilleux sourire, elle me dit : « Ne t’inquiète pas, Papa, ça va aller. Je vais t’aider à passer au travers. » 

Frank Jr Rodi

Papa et journaliste