On ne cesse de discuter?

« On ne cesse de discuter…» Telles étaient les paroles de Claude Benjamin, maire de Saint-Bruno-de-Montarville, sur les ondes du 98,5 FM lors d’une entrevue accordée le 4 janvier dernier.

Depuis un an et demi, j’assiste à toutes les séances du conseil municipal, et il m’arrive de prendre la parole à la période de questions. Oui, M. Benjamin peut se dire quelquefois patient d’écouter les questions. Mais y répond-il vraiment? À mon avis, rarement. En tous cas, pas à celles concernant la forêt des Hirondelles.

À la dernière séance du conseil, j’ai posé deux questions. Comme toute réponse, je n’ai eu droit qu’à une boutade méprisante : « Vous l’avez, votre réponse. » Toute la période de questions ne fut tapissée de sa part, comme chacun le sait maintenant, que de «… Au suivant… Assoyez-vous!… Taisez-vous!… Je vous demande de sortir! » Et moi qui croyais que la Révolution tranquille avait libéré le Québec de ses étouffoirs!

Notre maire se rend-il compte que le citoyen qui se présente devant lui a mis du temps à préparer un texte, bénévolement, alors que lui est payé par nos taxes? Que ce vaillant citoyen quitte ses activités personnelles et sa famille pour aller le rencontrer, alors que la grande majorité des citoyens de sa ville ne s’en donnent jamais la peine, inconscients de ce qui se passe à l’hôtel de ville? Le maire réalise-t-il que cela prend beaucoup de courage à certains pour se présenter au micro devant une assemblée d’inconnus? Non, Monsieur le Maire, poser une question à la séance du conseil municipal n’est pas un passe-temps : vos concitoyens auraient bien mieux à faire s’ils ne sentaient l’urgence d’agir pour leur communauté.

Ne pas répondre aux questions, mois après mois, année après année, voilà la véritable provocation! Non, le mutisme de M. Benjamin n’est pas de la réserve, mais de l’arrogance. Et ne pas accepter de rencontrer un groupe de citoyens concernant le dossier de la forêt des Hirondelles, mais se faire un plaisir de rencontrer à ce sujet le promoteur, voilà qui est un manque de respect profond pour nous, contribuables. En effet, nous avons bien essayé de discuter avec M. Benjamin, mais nous nous sommes heurtés à un mur.

Dans cette même entrevue radiophonique réalisée par Guy Simard, M. Benjamin affirme qu’il ne demande aux policiers d’expulser des gens que lorsqu’ils sacrent, vocifèrent ou dérangent l’ordre… La vidéo qui circule présentement dans les médias démontre pourtant le contraire! J’invite donc M. Benjamin, et tous les Montarvillois, à la visionner objectivement.

Pour terminer, toujours dans cette entrevue, notre maire affirme : « …On ne se met pas à se quereller avec les gens du public : y’en a qui veulent ça… » Précision élémentaire : une discussion n’est pas une querelle. Nous ne cherchons pas la querelle, mais une discussion intelligente et de vraies réponses à nos questions. Et peut-être un peu de transparence?

Isabelle Bernier

Résidante de Saint-Bruno