Des cerfs de Virginie en abondance!

Chronique nature

Le cerf de Virginie, communément appelé le chevreuil, est omniprésent en Montérégie. En effet, on compte environ 6 à 7 cerfs par km2 d’habitat, ce qui donne environ 20 000 individus. Avec l’Estrie, nous sommes les deux régions du Québec où l’on recense la plus forte densité de cerfs. À notre grand bonheur, cette abondance nous permet d’en observer fréquemment, mais cela apporte également son lot de problèmes.

Une forte densité peut nuire à l’équilibre d’un écosystème, puisque les cerfs peuvent causer des problèmes à la régénération des végétaux et parfois même contribuer à la disparition d’espèces floristiques. Une récente étude scientifique au parc national du Mont-Saint-Bruno suggère que le cerf de Virginie a une incidence négative importante sur les populations de trilles blancs. En effet, cette magnifique petite plante printanière a vu sa population diminuer de façon draconienne depuis les années 80 en raison du broutage récurrent d’année en année. Le cerf n’affectionne pas seulement les plantes sauvages qui se trouvent en milieu protégé, mais également les haies de cèdres et les plantes ornementales des résidences privées, causant ainsi plusieurs conflits avec les humains.

La transmission de maladies est aussi un effet néfaste de la présence excessive de cerfs près des centres urbains. Par exemple, la maladie de Lyme est transportée par le cerf de Virginie, puisqu’il est l’hôte principal de la tique adulte. De fortes densités de cerfs favorisent aussi la propagation de maladies propres à l’animal au sein même des cheptels et entre ces derniers.

Le cerf est également à l’origine de 600 accidents routiers déclarés annuellement en Montérégie. Encore une fois, l’Estrie et la Montérégie sont les régions du Québec où l’on recense le plus de collisions avec un cerf, soit un accident sur trois. Il est donc important de respecter la signalisation indiquant la présence accrue de cerfs et de conduire prudemment.

Pour diminuer la densité de cerfs dans une région, plusieurs méthodes existent telles que la stérilisation des femelles, le transfert des individus et la chasse contrôlée. Pour chacune de ces méthodes, il y a des avantages et des inconvénients. Un comité de travail sur la gestion du cerf de Virginie en milieu urbain et périurbain, chapeauté par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et auquel je siège, étudie ces différentes méthodes afin de trouver des solutions efficaces et acceptables socialement pour diminuer les populations de cerfs.