Encan Moi-M’aime 2021: l’artiste montarvilloise VéroniKaH participe

L’artiste peintre montarvilloise VéroniKaH participe à l’encan Moi M’aime, qui vise à amasser des fonds pour le Centre d’apprentissage parallèle (CAP).

Plusieurs artistes, provenant ou non du milieu des arts visuels, participent également à l’événement, qui se tient cette année complètement en ligne. Chaque participant devait fournir un autoportrait ou une œuvre. Ceux-ci ont été mis à l’encan virtuel, ce qui permet aux acheteurs d’enchérir pour acquérir l’une des réalisations. VéroniKaH a pour sa part choisi de fournir une œuvre dans laquelle on peut voir plusieurs visages, qui représentent pour elle les différents aspects de sa personnalité. 

L’artiste a choisi de participer à cet encan étant donné que le CAP aide des personnes atteintes de troubles de santé mentale, tout comme elle l’est. « Je fais partie de la minorité des personnes qui doivent vivre avec l’anorexie tout au long de leur vie », dit VéroniKaH, qui vit depuis plusieurs années déjà avec l’anorexie au quotidien. 

En offrant ainsi ses œuvres d’art à des organismes, elle espère pouvoir contribuer au financement de ressources qui seront utiles à des personnes qui en auront besoin. « En 2000, je suis allée à l’institut de santé mentale Douglas et j’y suis restée plusieurs semaines. » Cette ressource lui a permis de mieux comprendre ce qui causait les problèmes qu’elle avait. 

Après beaucoup de travail, des rechutes et des moments plus positifs, l’artiste a fini par être en mesure de trouver une solution qui allait remplacer les aspects problématiques de sa vie: peindre. Tout au long du cheminement qui l’a menée où elle est aujourd’hui, Véronique Grauby a utilisé les services de ressources spécialisées, sans quoi elle n’en serait pas où elle en est désormais. Depuis 2012, elle a choisi de vivre entièrement de son art et d’être artiste à plein temps. 

Elle estime être une personne qui même en refaisant toute son histoire à partir de zéro, «referait tout de la même manière. Je suis maintenant capable de vivre de mon art, j’ai trois enfants qui grandissent et qui vont bien et j’assume tout ce que je fais », dit-elle.

Plusieurs visages

L’autoportrait créé par VéroniKaH montre les multiples facettes de sa personnalité, en exposant notamment plusieurs visages qui sont situés l’un à côté de l’autre sur la toile. Pour l’artiste, cette toile a pour objectif « d’exprimer l’importance de s’accepter et de s’aimer tel que nous sommes », dit VéroniKaH.

Au moment de publier ces lignes, les enchères pour la toile de VéroniKaH en sont à un montant de 330$. La personne qui réussira à obtenir la toile obtiendra également un exemplaire du livre autobiographique de VéroniKaH, intitulé Ce qui ne tue pas rend plus fort. Les mises peuvent être effectuées sur le site macause.com jusqu’au 19 mai prochain.

« Je suis maintenant capable de vivre de mon art, j’ai trois enfants qui grandissent et qui vont bien et j’assume tout ce que je fais »

-VéroniKaH

Difficile en pandémie

Lorsque le coronavirus a frappé le Québec, VéroniKaH estime que son  impact a été difficile à encaisser. « Je n’ai plus autant de contact avec la clientèle, que je voyais dans les encans pour vendre mes œuvres. Maintenant tout se fait à distance. C’est dur pour le moral de ne pas rencontrer les gens, de sentir la dépresse autour de moi. » Ses troubles de santé mentale ont rendu la chose pire qu’elle l’était pour des personnes qui n’en ont pas, notamment en l’exposant davantage au risque de retomber dans de mauvaises habitudes de vie. 

Étant donné son implication à travers le don d’œuvres pour le milieu communautaire, VéroniKaH a remarqué depuis le début de la pandémie que les organismes communautaires venant en aide à différentes clientèles ont de la difficulté à combler les besoins, qui sont à la hausse. « Avec une maladie mentale, la pandémie nous affecte grandement. Les personnes qui ont des problèmes d’alcool ou de jeux en ligne entre autres ont besoin d’aide mais les fondations qui leur viennent en aide sont débordées en ce moment », dit l’artiste montarvilloise.