Des trains qui ont jusqu’à 200 wagons

Le chemin de fer qui divise Saint-Basile-le-Grand en deux et passe également par Saint-Bruno-de-Montarville reçoit des trains qui peuvent avoir jusqu’à 200 wagons et de 4 à 5 locomotives, soit davantage qu’il y a quelques années.

Le combat pour réduire le nombre de wagons sur ce tronçon du chemin de fer est une saga qui dure déjà depuis plusieurs années. Elle oppose les municipalités à l’entreprise propriétaire de la voie ferrée, le Canadien National (CN).

Le maire de Saint-Basile, Yves Lessard, est bien au fait de la situation problématique, laquelle il surveille de près depuis qu’il a été élu député fédéral pour le Bloc Québécois entre 2008 et 2011. « En 2008, avec ma collègue Caroline Saint-Hilaire, qui était alors elle aussi députée à Ottawa, nous avons déposé un projet de loi pour contraindre les compagnies ferroviaires. Après avoir rencontré le vice-président du Canadien National (CN), nous avons réussi à faire en sorte que le nombre de wagons ne dépasse jamais 100 », dit M. Lessard.

Le magistrat indique que si la situation a changé au cours des années, c’est suite à la fin de son mandat au parlement fédéral. «  La surveillance qui aurait été requise pour garantir un nombre maximal de wagons par train [n’a pas été mise en place] », estime le maire grandbasilois. « Aujourd’hui, tout est à refaire pour revenir à moins de 100 wagons. »

Un mémoire a été déposé en août 2019 par Yves Lessard au Ministère des Transports du Québec afin de décrire les raisons pour lesquelles le nombre élevé de wagons par train inquiète la Municipalité. Sont cités plusieurs critères, entre autres « la vitesse des convois de marchandises, le nombre de wagons par convoi, les vibrations occasionnées par le passage à grande vitesse de longs convois » ainsi que huit autres points potentiellement dangereux. 

M. Lessard fait aussi partie d’un comité consultatif municipal sur les inconvénients du chemin de fer. Toutefois, ce comité devra revoir sa composition, notamment parce que deux des personnes qui y siègent ont dû quitter, l’une pour des raisons de santé et l’autre étant devenue proche-aidante. 

« Aujourd’hui, tout est à refaire pour revenir à moins de 100 wagons. »

-Yves Lessard

Continuer les pressions

L’actuel député fédéral de Montarville, Stéphane Bergeron, mentionne qu’il veut mener un combat pour venir à bout de cette problématique et assurer de revenir au niveau de 100 wagons par convoi, limite qui permettrait notamment aux services d’urgence de pouvoir entrer dans la partie sud de la municipalité sans que tous les passages à niveau soient bloqués par un train. 

Yves Lessard, qui a déjà mené un tel combat, souhaite aider M. Bergeron dans sa lutte, qui pourrait prendre un certain temps avant de donner des résultats. Le député de Montarville a fait une intervention en chambre des communes à Ottawa le 21 avril dernier. Il a entre autres déclaré que « le Canadien National doit cesser de faire la sourde oreille et revenir à de meilleures dispositions pour répondre aux préoccupations légitimes des populations concernées. »

L’entreprise a répondu à Stéphane Bergeron, mais n’a pas respecté sa demande de rencontrer un membre de la direction et non une personne subalterne. « Yves Lessard a dû faire plusieurs interventions avant d’avoir une rencontre alors je me dis que je devrai peut-être également faire plus d’une intervention avant d’avoir des résultats. »

Désormais, selon le député de Montarville, qui était ministre de la sécurité publique pour Pauline Marois lors de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic, « une bonne partie de la population grandbasiloise habite d’un côté et s’il y a une urgence, il est impossible de pouvoir traverser de l’autre côté de la voie si un train passe. » 

Respect des règles

Malgré les risques potentiels que pourrait poser la situation actuelle dans des villes telles que Saint-Basile-le-Grand et Saint-Bruno-de-Montarville, le Canadien National respecte les normes de sécurité en place, et ce même si ses convois peuvent compter 4 ou 5 locomotives par train et parfois jusqu’à 200 wagons, parmi lesquels on trouve certains qui sont doublés en hauteur et donc augmentés en poids. 

Au moment de publier ces lignes, le journal Les Versants est en attente d’une réponse officielle de la part du CN. 

Que pensez-vous de la situation de nos villes par rapport aux chemins de fer?