Une sanction à Northvolt

Northvolt a reçu un avis de non-conformité du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). L’entreprise suédoise a été sanctionnée pour avoir débroussaillé un marais qu’elle ne devait pas toucher. 

« C’est la première fois que nous recevons un tel avis depuis le début des travaux, en janvier », confirme en entrevue avec Les Versants le directeur des communications chez Northvolt, Laurent Therrien.  

L’avis de non-conformité a été décerné à Northvolt le mercredi 27 mars dans le cadre des travaux de préparation du site de Saint-Basile-le-Grand. Dans un communiqué, Northvolt évoque le « débroussaillage accidentel d’un milieu humide d’une superficie de 1044 m2 ».  

Un avis aussi au CVBU

Le Centre de valorisation du bois urbain (CVBU) s’est vu obtenir le même avis de non-conformité.

« Northvolt est propriétaire du terrain, mais le CVBU effectue les travaux de déboisement. La sanction concerne des travaux réalisés en dehors des contraintes de l’autorisation ministérielle », précise Laurent Therrien.

« La sanction concerne des travaux réalisés en dehors des contraintes de l’autorisation ministérielle. » – Laurent Therrien

Le 16 février 2024, le Bureau d’écologie appliqué (BEA), une coopérative de services-conseils en environnement embauchée par le CVBU à la demande de Northvolt, a remarqué le débroussaillage accidentel d’un milieu humide d’une superficie de 1044 m2 sur la portion Saint-Basile-le-Grand du terrain devant accueillir Northvolt Six.

Le MELCCFP a ensuite effectué une visite d’inspection du site le 5 mars. La sanction a été envoyée trois semaines plus tard.

Contacté par Les Versants, le directeur général du CVBU, Maxime Bourdeau, confirme ce qui s’est passé. « Déboiser une si grande superficie en si peu de temps, c’est sûr que statistiquement, la possibilité de faire une erreur est là. C’est arrivé, malheureusement. Nous ne le nions pas. Le rubanage pour cette zone était fait, mais le conducteur de la débroussailleusse ne l’a pas vu », raconte M. Bourdeau.

La machine a passé tout droit de quelques mètres. « C’est dans les risques du projet », plaide Maxime Bourdeau. Au moment du débroussaillage, le milieu humide était enneigé. Le sol n’a pas été touché, seulement les broussailles qui dépassaient.

C’est la biologiste, Zoé St-Onge, du BEA, qui a constaté l’accident. « Dès qu’elle s’en est rendu compte, elle a produit un rapport », souligne Maxime Bourbeau. 

Lors du « débroussaillage accidentel », deux frênes matures ont été coupés dans un milieu humide exclu de la zone des travaux. Ce milieu humide est déconnecté du système hydrique et ses fonctions écologiques ont été évaluées comme étant de « faibles à moyennes ».

Mesures correctives

Le CVBU propose des mesures correctives au ministère de l’Environnement. Cette proposition lui a été acheminée le 15 mars. Elle prévoit la plantation manuelle, à la fin des travaux de préparation du site, au printemps 2024, de sept cornouillers à feuilles alternes, sept cornouillers Hart ainsi que sept saules discolores. Le BEA a été engagé à titre de tierce partie responsable de la surveillance des travaux, à la suite d’une demande de Northvolt.

En attente

Au moment d’écrire ces lignes, Northvolt attend la délivrance du permis d’autorisation pour l’excavation.

« Ce serait notre première pelletée de terre, affirme Laurent Therrien. Nous souhaitons commencer les travaux le plus vite possible. »

D’ici là, la coupe d’arbres est encore permise jusqu’au 15 avril, mais il y a peu d’activité sur le terrain.

« Nous sommes à régime réduit. Il reste quelques abattages du côté de McMasterville, pour élargir un chemin. »