Une rivière à nettoyer

Dans quel état seront les berges de la rivière Richelieu maintenant que le printemps est revenu et que le couvert neigeux s’est évaporé? 

« C’est un sujet qui nous préoccupe, oui », reconnaît le directeur général du Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu (COVABAR), Sylvain Lapointe.

C’est que le COVABAR a déjà effectué des opérations de nettoyage le long de la rivière, il y a quelques années. Mais le manque de ressources a rendu les choses plus complexes. « C’est de plus en plus difficile à faire aujourd’hui. C’est compliqué à mettre en place, ça prend une certaine logistique », explique M. Lapointe. 

Selon lui, l’initiative est à l’arrêt depuis sept ou huit ans. « Avant, nous faisions de grosses corvées de nettoyage avec des plongeurs. Le COVABAR en ressortait avec des trésors sous-marins », témoigne l’homme. Une cabine téléphonique, des voitures, des vélos et autres pièces automobiles ont notamment été extirpés de la rivière. 

À l’époque, le COVABAR s’entourait de partenaires, de bénévoles, de plongeurs, d’un remorqueur, d’une équipe municipale et de quelques membres de l’organisme pour venir à bout des déchets trouvés aux abords du Richelieu. 

Quand on lui demande si ces corvées de nettoyage pourraient être reprises éventuellement, le directeur général du COVABAR répond que ça fait partie des projets potentiels à venir. « Il y a un intérêt. Dans un monde idéal, on les reprendrait, d’autant plus que l’année prochaine, c’est le 25e anniversaire du COVABAR », ajoute-t-il.

Initiatives citoyennes 

« Nous saluons toute initiative citoyenne en ce sens, mentionne Sylvain Lapointe, qui rappelle qu’une grande partie des berges de la rivière Richelieu sont privatisées. Chaque citoyen est responsable de sa berge. »

En tant que riverain, le nettoyage des berges derrière la maison est de votre responsabilité, résume en quelque sorte le directeur général du COVABAR. « Selon leur accessibilité », précise-t-il.  

M. Lapointe poursuit en indiquant qu’il faut changer le comportement des citoyens. Selon lui, il faut s’éduquer en tant que citoyen dans la gestion de nos déchets. « C’est ahurissant, tout ce que l’on voit à la fin d’un hiver, tout ce que l’on retrouve dans les rues, dit-il. Il y a beaucoup à faire pour contrôler la pollution terrestre avant qu’elle ne se fraye un chemin jusque dans l’eau. » 

Témoignage d’une riveraine

Line Marie Laurin demeure sur le chemin du Richelieu (route 223). Contactée par Les Versants, elle confie que c’est un enjeu pour les propriétaires dont la maison donne sur la rivière. « Je pense que lorsqu’on vit en bordure de rivière, on se doit de protéger l’environnement. Les enjeux sont davantage au niveau de l’accumulation d’arbres, de branches et de bouts de quai qui s’échouent et qui doivent être retirés », raconte celle qui a été conseillère municipale à Saint-Basile-le-Grand. Elle évoque aussi une question de civisme, surtout au printemps. « On retrouve de tout : bouteilles, canettes, contenants de plastique, styromousse… le courant apporte tout ça. Ou bien les passants sur la 223 se débarrassent de leurs emballages en jetant le tout par la fenêtre », déplore Mme Laurin.

De son côté, Nature-Action Québec, que le journal a contacté, « n’a pas de projet aux abords des berges de la rivière Richelieu. »