Une forêt nourricière à Sainte-Julie

Sainte-Julie a acquis le boisé du Sorbier en décembre dernier. Parmi ses projets prévus pour 2024, la Ville veut y aménager une forêt nourricière.   

« Nous avons acquis la dernière forêt disponible. C’était dans nos engagements », commente le maire de Sainte-Julie, Mario Lemay. 

L’endroit est situé près du rang des Vingt-Cinq, à la limite avec Saint-Bruno-de-Montarville. Le terrain a une superficie de 6,3 hectares. À proximité de ce boisé, on trouve aussi le jardin communautaire Vincent-Provencher et le parc du Sorbier, inauguré en juin 2019. « C’est à quelques minutes de l’entrée du parc national du Mont-Saint-Bruno à partir de Sainte-Julie », ajoute le maire Lemay.

Cette acquisition, celle du boisé du Sorbier, a été officialisée en décembre dernier. La Municipalité se l’est appropriée au coût de 325 000 $, mais avec l’aide d’une subvention de 217 000 $ de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). « Ce terrain appartenait à la compagnie Domaine des Hauts-Bois Inc. Il s’agit de ceux qui ont développé le secteur des Hauts-Bois, à Sainte-Julie, il y a plusieurs années », précise la porte-parole de la Ville, Julie Martin.

Projet de forêt nourricière

Maintenant que la Ville a acquis ce boisé, le conseil municipal désire aménager une forêt nourricière. On y trouve en ce moment framboisiers, fraises sauvages, prunus, prêle, cornouillers, peupliers, frênes noirs, verge d’or, aubépine… La catégorisation complète sera réalisée lors d’une première phase. « C’est dans cet objectif que nous avons fait l’acquisition du boisé. On parle d’un beau projet. Une première au Québec, c’est à voir, mais ce serait une première dans la région qui nous concerne », explique Mario Lemay.  

Un tel projet a été conçu à Beloeil, en 2021. Des dizaines d’arbres et arbustes fruitiers, des herbacées comestibles ont été implantés à l’angle des rues Duvernay et Lechasseur. On y retrouve 20 arbres fruitiers, 220 arbustes fruitiers et 350 herbacées, telles des fleurs, des fines herbes, des légumes et des fruits. Le concept a aussi été repris à Brossard et à Boucherville. 

Ce qui diffère avec le projet de forêt nourricière que Sainte-Julie veut développer, c’est que l’aménagement serait mis en place dans un boisé. « Je sais qu’il existe des parcs à vocation nourricière, mais ce que nous visons, c’est de développer une vraie forêt nourricière d’ici quelques années avec des arbres fruitiers et autres plantations de fruits et légumes », se réjouit le premier magistrat, qui veut aussi rendre l’endroit accessible aux citoyens.  

L’idée est de développer un concept de permaculture. Les arbres et arbustes fruitiers à mettre en place seront déterminés plus tard dans le projet. La Ville cible un horizon autour de cinq ans avant d’en récolter les fruits.   

La Ville désire proposer une nouvelle offre de services afin de favoriser l’agriculture locale et d’offrir les produits aux organismes locaux. « Ce site, qui est central et en zone agricole, est celui qui répondait le mieux à nos besoins. Un volet éducatif s’ajoutera également au projet », renchérit Julie Martin.   

Au PTI

La mise en valeur d’une forêt nourricière se retrouve au plus récent Programme triennal d’immobilisations (PTI) 2024-2025-2026, adopté en décembre dernier. Son financement total s’élève à 75 000 $. La part de la Ville est de 25 000 $. La CMM débourse la différence. Ces sommes seront consacrées à la planification et à l’élaboration du concept. Des montants supplémentaires sont à prévoir plus tard pour la mise en valeur de l’endroit dans l’avenir. 

L’organisme Jeunes engagés pour le Développement durable (JEDD) fait de la sensibilisation sur les comportements socioéconomiques, écoresponsables et durables. En collaboration avec QiNTUS et autres partenaires, l’organisme a mis sur pied le programme L’Écocitoyenneté, j’en mange! Il s’agit d’établir une forêt nourricière sur le terrain d’une école secondaire de la Montérégie. 

Parc des Étangs-Antoine-Charlebois

Rappelons qu’en octobre dernier, Sainte-Julie annonçait l’acquisition de nouveaux terrains situés près du parc des Étangs-Antoine-Charlebois, qui s’étendent sur une superficie de 56,4 hectares. Un investissement de 973 750 $, réparti à parts égales entre le gouvernement du Québec et la CMM dans le cadre de la Trame verte et bleue du grand Montréal. La Ville de Sainte-Julie a, quant à elle, contribué à hauteur de 486 877 $ pour obtenir ces terrains, qui doublent la superficie du parc des Étangs-Antoine-Charlebois. La Ville s’assurera de protéger à perpétuité ce boisé de grande valeur.