Le retour des chenilles?

La chenille de la spongieuse, qui a fait des ravages l’année dernière dans les arbres et les boisés de Saint-Bruno-de-Montarville et des environs, serait de retour.

C’est ce qu’affirme un résidant du Sommet-Trinité, qui constate, déjà, quelques dégâts occasionnés par des chenilles de la spongieuse.

« La chenille contre-attaque, illustre Jean-François Larouche. Elle a déjà commencé à éclore. Ça décolle! J’en ai sur mon barbecue, des chaudières… Dire que ça fait à peine une semaine que nous avons des feuilles dans les arbres. C’est le même phénomène que celui de l’année dernière qui s’annonce. »

« On va y goûter… d’ici un mois, il n’y aura plus de feuilles dans les arbres! » – Jean-François Larouche

Le 13 juin dernier, en 2021, des photos diffusées en ligne démontraient des arbres complètement dénudés de leur feuillage. Soit quelques jours avant le début de la saison estivale. Aux abords du parc national du Mont-Saint-Bruno, certaines parties de la forêt s’étaient très vite transformées en clairières, proposant un paysage d’arbres dépourvus de feuilles.

« J’ai un pommier chez moi. Les chenilles ont embarqué là-dedans. En l’espace de 24 heures, les feuilles sont de plus en plus ratatinées. D’après moi, ces chenilles reviennent pas mal fort! On va y goûter… d’ici un mois, il n’y aura plus de feuilles dans les arbres! », déplore M. Larouche.

Pour la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), que le journal Les Versants a contactée, « la problématique régionale de la chenille spongieuse existe depuis plusieurs années et s’étend sur une large partie du sud du Québec, en Ontario ainsi que dans le nord des États-Unis. À la suite d’un hiver clément, en 2021, l’invasion observée l’été au parc national du Mont-Saint-Bruno a été plus importante que lors des années précédentes sur une partie du parc national. Même si les chenilles ont mangé beaucoup de feuilles dans les arbres l’an dernier, nous avons assisté à une deuxième feuillaison en fin d’été. Cela démontre que les arbres du parc national du Mont-Saint-Bruno sont, pour la plupart, en bonne santé et peuvent survivre à la présence des chenilles ».

Par ailleurs, à la fin de l’automne dernier, les équipes du parc national ont procédé à l’élimination d’œufs de chenille dans certaines parties du territoire pour protéger des espèces floristiques plus fragiles. « Il est difficile de prévoir avec certitude la situation à venir, mais rappelons que le dernier hiver a été plus rigoureux et que cela a pu affecter la chenille. Comme l’année dernière, l’équipe du parc national du Mont-Saint-Bruno va suivre attentivement la situation pour observer l’évolution de la présence de la chenille et agir en fonction des besoins. Le parc national du Mont-Saint-Bruno ne peut éradiquer l’épidémie à l’intérieur de ses limites compte tenu de l’interrelation de l’ensemble du territoire », de répondre le responsable des relations avec les médias à la Sépaq, Simon Boivin.

Cette chenille est reconnaissable à ses paires de taches bleues suivies de paires de taches rouges. Elle mange de grandes quantités de feuillage d’arbres et d’arbustes.

Elle vit principalement en milieu forestier. Son éclosion a lieu au printemps et elle passe la majeure partie de son temps à se nourrir, jusqu’au début juillet, environ. Les infestations de la chenille de la spongieuse sont cycliques, mais se produisent lorsque les conditions sont favorables à leur reproduction, la saison précédente. Lorsqu’elle cesse de manger, la chenille devient chrysalide, pour se transformer deux semaines plus tard en papillon de nuit.

Même si elles sont sans danger, il est préférable de porter des gants avant de les manipuler, car elles peuvent provoquer une irritation cutanée ou des réactions allergiques chez certaines personnes.

QUESTION AUX LECTEURS :

Qu’est-ce qui devrait être fait pour enrayer une invasion de chenilles de la spongieuse?