La Sépaq abat 80 cerfs à Saint-Bruno

La Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) a récemment abattu 80 cerfs de Virginie dans le parc national du Mont-Saint-Bruno. 

« Malgré les conditions météorologiques très neigeuses qui ont complexifié l’opération, la Sépaq est satisfaite de l’intervention », souligne le porte-parole de la Sépaq, Simon Boivin.

L’opération a aussi permis de prélever 319 bêtes au parc national des Îles-de-Boucherville.

Rappelons que le permis SEG octroyé par le ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, à la Faune et aux Parcs (MELCCFP) autorisait un prélèvement allant jusqu’à 500 cerfs. « C’est un plafond, 500. Ce serait surprenant d’aller jusque-là », avait déclaré Simon Boivin le 15 novembre.  

La Sépaq a effectué cette intervention pour protéger les milieux naturels dans ces deux parcs nationaux afin de réduire la surabondance de cerfs de Virginie.  

Elle salue le professionnalisme et l’efficacité de tous ceux qui ont pris part à l’opération. 

« La Sépaq réitère que ses interventions se limitent au territoire sous sa gestion et que la problématique de surabondance de cerfs est un enjeu régional auquel devra s’appliquer une solution régionale », témoigne M. Boivin. 

L’élimination de ces 400 cerfs conclut l’opération annoncée il y a près d’un mois. Celle-ci visait à réduire les densités des chevreuils de 5 à 10 bêtes au km2

« La Sépaq est satisfaite. » – Simon Boivin

Opération planifiée

Au début de la semaine dernière, un panneau « Opération planifiée – Fermé » avait été aperçu devant l’entrée principale du parc national du Mont-Saint-Bruno, sur le rang des Vingt-Cinq.  

Contacté par le journal Les Versants, la Sépaq avait alors répondu que cette fermeture, les 4 et 5 décembre, « s’explique par les travaux de nettoyage et d’émondage réalisés à la suite de la forte quantité de neige tombée ».

Plusieurs arbres ont été endommagés en raison de la neige lourde tombée dans la nuit de dimanche à lundi dernier.

Hydro-Québec avait aussi souligné les « chutes de neige lourde » pour expliquer les milliers de pannes électriques en début de semaine.

« Les travaux liés à la chute de neige ont bien été réalisés lundi et mardi et sont terminés, confirme le porte-parole de la Sépaq. Les deux parcs nationaux sont réouverts. »

Afin de déployer son plan d’intervention pour la protection des milieux naturels, la Sépaq a annoncé le 15 novembre une « opération responsable et essentielle » qui se traduirait par une méthode de tir de précision.

Le panneau en question a été aperçu par le journal Les Versants lundi matin et mardi matin. Des automobilistes faisaient d’ailleurs demi-tour dans l’entrée du parc après s’être butés à une grille fermée. Une source nous confirme aussi que samedi dernier, le 2 décembre, des pancartes semblables avaient été installées aux abords des quartiers de la municipalité.

Une autre source a contacté le journal en lien avec cette intervention de la Sépaq. Cette fois, le citoyen en question évoque une situation survenue à l’entrée au bout du boulevard Clairevue, à Saint-Bruno-de-Montarville. « J’ai eu l’impression que je dérangeais quand je suis arrivé. Ils n’étaient pas contents de me voir. C’était assez bizarre comme situation. Il y avait une opération en cours. Mon hypothèse, c’est qu’ils sont en train d’abattre des cerfs. Ce qui n’est pas mauvais non plus », racontait ce résident de Saint-Bruno-de-Montarville.

Mercredi dernier, l’entrée principale du parc national était ouverte et il n’y avait plus de panneau d’opération planifiée. Du côté de l’accès par le boulevard Clairevue, le journal a croisé quelques marcheurs, dont deux photographes. Quand on leur demande s’ils ont vu des cerfs, les deux hommes affirment en avoir aperçus près du verger. « Il en reste encore qui ne sont pas morts, qui sont vivants. Ils ne les ont pas tous éliminés », mentionne l’un d’eux, qui n’a pas eu de difficulté à entrer sur le site depuis le début de la semaine. « Je suis venu ici tous les jours depuis lundi. Je sais que c’est fermé de l’autre côté. »

Limiter les risques

Contacté par le journal, le président de la Table d’harmonisation du Mont-Saint-Bruno et membre administrateur de la Fondation du Mont-Saint-Bruno, le conseiller municipal de Saint-Basile-le-Grand Denis Vézina rappelle que l’annonce de la Sépaq est claire. « Pour des raisons de sécurité publique, aucune information ne sera donnée quant aux dates d’application de ces mesures afin de limiter les risques liés à de telles manœuvres. »

Les visiteurs devront faire preuve d’une vigilance particulière à l’affichage sur place et un respect strict des consignes quant aux heures d’ouverture et à l’accessibilité aux deux parcs nationaux est demandé au cours des prochains mois. « Ce plan d’intervention entraîne des risques. La Sépaq ne veut pas attirer la curiosité des citoyens », disait en novembre Simon Boivin.

Au départ, ce sont 120 cerfs de Virginie qui aurait pu être abattus dans le parc national du Mont-Saint-Bruno. C’est ce qui avait été annoncé par la Sépaq.