Soulagé et dans l’expectative de relever les défis

Martin Murray, nouveau maire de Saint-Bruno

C’est un Martin Murray visiblement «soulagé» et heureux d’avoir arraché la victoire à son adversaire de l’Alliance municipale, Joël Boucher, et ainsi devenir le 35e premier magistrat de Saint-Bruno-de-Montarville.

À la Cage aux sports, en cette fin de soirée du 3 novembre, le bonheur se lisait sur les nombreux visages des militants autant que sur ceux des six élus du Parti montarvillois (PM). Les félicitations et accolades fusaient autour du chef, alors que d’aucuns regrettaient beaucoup la défaite des trois candidats.

S’attendait-il à cette victoire? a demandé le journal Les Versants au désormais maire. «Je suis un gars très réservé, a-t-il confié. Comme je suis habitué à faire des travaux plus scientifiques (Martin Murray est comptable, entre autres), j’évite de tirer des conclusions avant terme.» En fait, le nouveau maire dit qu’au cours des derniers jours, autant lors des visites de porte-à-porte que lors des rencontres ailleurs avec les citoyens, il avait senti «un intérêt et un engouement» pour le PM. «On était conscients qu’il fallait augmenter le pourcentage du nombre de gens qui votent. On s’assurait que parmi ceux-là, il y aurait davantage de gens qui allaient voter pour nous. On me dit 55-56 % (59,56 % selon les chiffres non officiels) du taux de participation contre 49 % en 2009. Je pense c’est ce qui a fait la différence dans la victoire», estime à chaud celui qui est aussi économiste.

Martin Murray n’a pas voulu trop s’avancer sur cette hypothèse voulant que la présence de Pierre Filion (1618 votes) l’ait favorisé dans les résultats finaux. «C’est possible», a-t-il répondu.

Quel sentiment allait-il avoir demain (mardi 4 novembre) alors qu’il allait se réveiller maire? «Soulagé, parce qu’une campagne de 44 jours – je dirais même 150 jours, car nous avons commencé très tôt -, c’est trop lourd. C’est beaucoup demandé autant pour nous que pour nos adversaires. C’est essoufflant! Dans nos porte-à-porte, la plupart du temps, nous sommes très bien reçus, quelquefois plus ou moins bien reçus, mais au final, notre objectif est d’amener les gens à prendre connaissance de ce qu’on a à offrir et, éventuellement, à porter un jugement et aller voter.»

Certes soulagé, mais encore dans l’expectative, Martin Murray aura plusieurs défis à relever, dont celui de réussir à intéresser la population aux affaires de la municipalité. Son jugement fait écho à cette ambiance morose qui plane sur le milieu municipal : «Nous avons obtenu 55 %, j’aurais aimé avoir plus. (…). Il y a quelque chose de malsain. Il faut trouver les moyens d’amener les gens à s’intéresser à ce qui se passe dans leur communauté et c’est ce qui fait que nous avons une communauté vivante.»

Le maire de Saint-Bruno pourrait se consoler avec un taux de participation d’environ 60 % s’il regardait que du côté de Longueuil, le taux serait d’environ 26 %, 40 % à Montréal et 30 % à Laval. Pourtant, Laval et Montréal ont fait souvent les manchettes des journaux en matière de corruption et de dilapidation d’argent public.