Quote-part à l’agglomération:c’est à Québec d’y voir

Il est vrai que l’enjeu de l’agglomération n’est pas à l’ordre du jour ici comme ailleurs. Cependant, le chef de l’Alliance municipale juge que dans cette structure, il y a encore des irritants. Joël Boucher n’hésite pas à qualifier de «bordélique» la péréquation imposée à Saint-Bruno. L’aspirant maire était accompagné des candidats André Besner (AB) et Michel Lamarre (ML).

Question : Dans votre plateforme électorale, nulle mention de l’agglomération de Longueuil. Est-ce à dire que cet enjeu n’en est pas un dans cette campagne?

Joël Boucher : Pour la simple et bonne raison que les planètes ne sont pas alignées. Ce n’est pas un débat national nulle part. En temps et lieu, si le contexte s’y prête, on interviendra en fonction des intérêts des Montarvillois. Pour parler spontanément, c’est bordélique, parce qu’on n’est pas toujours d’accord avec la péréquation. Il y a des ménages à faire dans la structure. Dans ce cas, on interpelle Québec, car les réponses sont à Québec. Nous allons continuer à jouer un rôle actif. Nous disons que les dépenses à l’agglomération ne devraient jamais dépasser l’inflation.

Q : Dans vos visites de porte en porte, avez-vous des échos au sujet de l’agglomération?

André Besner : On en parle un peu, surtout les personnes qui vivent à Saint-Bruno depuis longtemps. Il y des éléments historiques : un maire remarquable qui a été maire pendant 20 ans (Marcel Dulude) et une fusion forcée. Les gens n’ont pas oublié, surtout en matière de taxation. En 2006, la Ville a défusionné en partie, mais certains services demeurent coûteux. Sous le maire Claude Gladu, c’était difficile. En 2009, il y a eu un changement avec la mairesse Caroline St-Hilaire.

Q : Comment qualifiez-vous les principaux services rendus par l’agglomération?

JB : Dans La Presse du 7 octobre dernier, on fait état du coût plus élevé en matière de sécurité publique. Si l’on était avec la MRC voisine, le coût serait moindre. Ce que le citoyen doit retenir, c’est qu’en dépit de cela, notre taux de taxation est moins élevé que celui de l’ensemble des villes qui sont dans la MRC voisine. En dépit des coûts plus élevés pour les services agglomérés, ça coûte moins cher de vivre à Saint-Bruno que dans les villes voisines qui appartiennent à des MRC voisines.

Q : Mais l’étude n’a pas pris en compte le fait que le niveau de sécurité exigé pour offrir des services est différent entre Sainte-Julie et Saint-Bruno?

JB : C’est ce qui explique l’écart, mais pour nous, Montarvillois, le sentiment de sécurité est-il moins élevé ou plus élevé? Est-ce que les transports en commun sont comparables entre Saint-Bruno et Sainte-Julie, puisqu’essentiellement, on se dirige vers le métro et vers Montréal? On peut penser que oui et pourtant, ça nous coûte plus cher.

Q : Étant donné que le regroupement décrété par Québec des Services de police est antérieur à la fusion, est-ce que remettez-vous en question la quote-part destinée à la sécurité publique spécifiquement?

JB : Partout au Québec, les services de police, de pompier, le transport en commun auraient été régionalisés, fusion ou pas. Non, je ne les remets pas en question. Ce que j’ai soulevé tantôt, c’est qu’il y a un problème de structure lourd, coûteux, et ce ménage doit se faire par Québec. Ce n’est pas à l’agglomération de le faire. Indépendamment des partis au pouvoir à Québec, il y a là un devoir qui n’a pas été rempli.

AB : L’agglomération a environ 400 000 habitants, alors que la MRC Lajemmerais en a 80 000. C’est cinq fois plus. Québec a imposé ce niveau de sécurité qui coûte deux fois et demie plus cher que si l’on était avec cette MRC.

ML: Ça fait huit ans qu’on se bat pour une juste péréquation. On ne paie plus la facture dédiée à l’assainissement des eaux comme au début.

Q : Où est-ce que vous en êtes en matière de représentation devant le gouvernement du Québec?

JB : Il y a toujours eu des représentations. Rappelez-vous qu’en 2003, il y a eu un gouvernement élu sur la base de défusionner des villes. Les changements n’ont pas eu lieu. Là, nous avons un gouvernement minoritaire. À mon avis, le contexte ne s’y prête pas. Une fois l’élection municipale terminée et s’il y a de nouvelles élections provinciales, il y aura peut-être des discussions qui vont reprendre. On ne démord pas.

Q : Craignez-vous que d’autres pelletages par en avant viennent remettre en question votre planification stratégique et vos projets à moyen et à long terme?

JB : Je ne sais pas si l’on peut parler de pelletage par en avant. Prenez les obligations de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) avec le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) qui sont de nouvelles orientations dont on doit tenir compte. Pas d’écho que Québec veut se déresponsabiliser d’un certain nombre de pouvoirs. Non, je considère que la cour est pleine!

Q : Nous avons comparé le rapport de la sécurité publique de 2011 à 2010. Il en ressort une augmentation des accidents avec blessés, 75 en 2011 contre 69 en 2010. Les crimes contre la personne sont en baisse 111 contre 117. Même diminution des crimes contre la propriété, 934 contre 1133. Les chiffres de 2012 n’étant pas encore détaillés, les statistiques en matière d’émission de contraventions montrent une hausse de 77, 2 % par rapport à 2011 des constats relatifs à l’utilisation du téléphone portable. On enregistre une baisse de 8,8 % des constats pour excès de vitesse. Qu’en pensez-vous?

JB : Les problèmes de vitesse sont un phénomène généralisé partout au Québec. Il y a beaucoup de campagnes de sensibilisation. Nous avons amené des jeunes à faire une chaîne humaine. Nous avons musclé davantage nos passages piétonniers. Il y a quand même une présence policière importante à Saint-Bruno, quoi qu’on dise. Des policiers en vélo font le tour des parcs et nous avons une police communautaire. Il existe une très bonne collaboration de la Maison des jeunes, et il y a la présence policière au sein du comité de circulation. Les policiers sont au fait des problématiques de vitesse et qui touchent la sécurité. Ce qui est plus montarvillois, c’est de faire la sensibilisation. Nous avons eu la campagne Bon pied bon oeil, les campagnes avec les écoles, etc. Le phénomène est tellement présent qu’il faut poursuivre nos campagnes de sensibilisation.

AB : Il faut ajouter un phénomène tendancieusement nouveau au cours des dernières années, c’est le fait que Saint-Bruno est devenue une zone de transit.

Q : Le candidat à la mairie Pierre Filion dit craindre qu’une des casernes de Saint-Bruno soit déménagée à Saint-Hubert. Que savez-vous à ce sujet?

ML: Nous avons reçu dernièrement un avis de l’agglomération qui donnait l’autorisation d’une nouvelle caserne à Saint-Hubert. C’est un ajout et non un déménagement.

Q : Qu’en est-il des services de l’agglomération en matière de transport?

JB : Nous allons continuer à faire des représentations concernant les TRAM 3 et 5 pour que nos usagers paient leur juste part. Pour un Montarvillois, il en coûte 360 $ de plus par année par pe
rsonne que s’il était un résidant de Boucherville ou de toute autre municipalité dans l’agglomération. Pour nous, c’est injustifiable : 360 $ par personne, c’est énorme. Est-ce que nous faisons partie de la famille ou non? C’est un traitement inéquitable.