Pour les prochains élus, Suzanne Roy aborde les saines habitudes de vie

La mairesse sortante de Sainte-Julie, Suzanne Roy, invite les candidats aux élections municipales à innover et à proposer des solutions locales afin de favoriser la santé de leur population.

Pour souligner sa carrière en politique municipale, la Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition Poids), la Société canadienne du cancer ainsi que la Fondation du cœur et de l’AVC (Cœur + AVC), ont convié la mairesse sortante de Sainte-Julie, Suzanne Roy, à partager sa plus grande réalisation en matière de santé dans le cadre d’un webinaire. Le maire sortant de Verdun, Jean-François Parenteau, faisait aussi partie des invités de cette réunion virtuelle.

La conférence avait pour objectif de sensibiliser et de mobiliser les prochains élus quant à l’importance de leur rôle sur la santé et la qualité de vie des citoyens qu’ils représenteront.

Des statistiques alarmantes

Chaque année, au Québec, 36 000 personnes meurent des maladies du cœur et vasculaires cérébrales pendant que 47 000 autres apprennent à vivre avec celles-ci; c’est-à-dire qu’elles fréquenteront les centres hospitaliers et prendront des médicaments pendant des mois, voire des années. Aujourd’hui, ce sont 900 000 Québécois qui doivent vivre avec ces maladies, principaux tueurs au Québec. « Pour les éviter, les solutions sont pourtant simples : bien manger, ne pas fumer, gérer son stress et bouger. Ça paraît simple, mais c’est un peu plus compliqué à réaliser », affirme d’emblée le directeur des relations gouvernementales, Québec, à Cœur + AVC, Kevin Bilodeau.

Selon lui, des environnements favorables à la santé sont nécessaires. « Ces environnements sont souvent de l’autre côté de la porte de notre résidence, dans le milieu municipal », dit-il.

La santé, un enjeu électoral

Le 7 novembre, les Québécois iront aux urnes afin de choisir leurs élus pour les quatre prochaines années. Des milliers de femmes et d’hommes pour représenter leur communauté, contribuer au développement de leur territoire, façonner leur quartier et les habitudes de vie. Pour plusieurs, le dossier de la santé n’est pas de compétence municipale. Un argument qui ne tient pas la route pour la mairesse Suzanne Roy qui, rappelons-le, après 25 ans de vie municipale, passe le flambeau. « À Sainte-Julie, ça a été fondamental, comme réflexion. Comme si les saines habitudes de vie devaient être quelque chose dans un silo de la santé seulement. On a su voir au-delà du silo en santé et l’inclure dans notre vision d’aménagement du territoire, de mobilité, de transport, de participation citoyenne… », témoigne Suzanne Roy.

Mme Roy a rappelé que son équipe a pris la décision de faire des saines habitudes de vie un enjeu, un objectif. « Ç’a été, chez nous, un point marquant : déterminer et affirmer haut et fort que les saines habitudes de vie fassent partie de notre mandat municipal. Pour nous, ç’a été d’en faire une politique transversale. »

Pour améliorer la qualité de vie des citoyens, la Municipalité a collaboré main dans la main avec les organismes, les écoles, la Chambre de commerce, entre autres, « parce que c’est l’affaire de tous et que chacun est responsable ». Cette politique transversale s’est composée de 55 actions, parmi lesquelles augmenter les fontaines d’eau dans les parcs du territoire, se tourner vers l’agriculture urbaine, proposer la gratuité du transport collectif local, encourager les entreprises à acquérir des supports à vélo… « Nous avons planifié notre Ville en pensant aux saines habitudes de vie », commente la mairesse. La gratuité du transport collectif local aura été un grand succès, notamment.

Au Québec, une importante proportion de la population est sédentaire, tant dans ses loisirs que ses déplacements, rappelle la Coalition Poids. « Cela est en partie attribuable à des politiques d’aménagement et à des règlements municipaux qui octroient une place privilégiée à l’automobile ou qui limitent les occasions de bouger dans les espaces publics. Pour diverses raisons, ces décisions ont des répercussions sur l’adoption d’un mode de vie physiquement actif et, conséquemment, sur la santé des populations », déplore dans un communiqué la directrice de la Coalition Poids, la Grandbasiloise Corinne Voyer.

Le gestionnaire de l’équipe de défense de l’intérêt public à la Société canadienne du cancer, David Raynaud, avance que « l’adoption de saines habitudes de vie permettrait d’éviter environ quatre cancers sur dix, ce qui montre l’importance des politiques publiques en matière de prévention. Il ne faut pas oublier que le palier municipal dispose de leviers importants pour favoriser un mode de vie sain ».

Ce qu’est venu confirmer le maire sortant de Verdun, Jean-François Parenteau : « Le municipal, ce n’est pas juste de ramasser les vidanges, de couper le gazon et de vider les poubelles. On n’est pas là du tout. Notre rôle est aussi d’aménager l’espace commun. C’est souvent dans les petites choses que l’on réalise de grands bénéfices; gratuité dans les activités, aménagement de pistes cyclables, aménagement de petits sentiers et parcours qui ne sont pas là aujourd’hui, mais qui permettront le déplacement … »

Mme Roy et M. Parenteau s’entendent sur l’importance d’oser en tant qu’élus afin de créer des milieux de vie qui seront à la fois dynamiques et mobilisateurs pour la communauté. « J’ai envie de résumer en un mot : oser! Il faut penser différemment les choses. Je dis aux prochains élus municipaux d’oser. Osez aller vérifier vos règlements municipaux; ils étaient peut-être excellents en 1950, mais aujourd’hui, en 2021, on a le droit de repenser les choses différemment. On s’ajuste à cette nouvelle réalité. En tant qu’élus municipaux, il faut se percevoir comme un facilitateur », de conclure Mme Roy.