Le budget des travaux d'horticulture et d'arboriculture est le même qu’en 2005

Le candidat indépendant à la mairie Pierre Filion estime que la venue de commerces et d’industries, et la révision des dépenses de la Ville tous services confondus pourraient compenser le manque à gagner dans sa décision de geler les taxes. A assisté à l’entrevue Marc Turgeon, porte-parole de Pierre Filion.

Question (Q) : Lors de notre première rencontre sur le thème du développement, vous mentionniez ne pas écarter la possibilité de geler les taxes ? Allez-vous prendre la décision de geler ou de ne pas geler les taxes?

PF : Après avoir analysé le budget de 2013 et les états financiers des années précédentes, j’annonce un gel de taxes pour les deux premières années et je m’engage à garder l’augmentation des taxes au même niveau que l’indice du prix à la consommation (IPC) pour le reste de mon mandat. Ce gel sera réalisé pour la partie du budget que Saint-Bruno contrôle. Ça exclut l’agglomération et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Un gel destiné à toutes les catégories de contribuables.

Q : Vous avez fait vos calculs. Vous seriez donc en mesure d’aller chercher des fonds ailleurs que chez les contribuables. Est-ce que je me trompe?

PF : Les chercher ailleurs ou réduire les dépenses, plutôt : entre autres, réduire la dette, ce qui va diminuer l’avis d’imposition à même les surplus. Les excédents de certains projets lors des règlements d’emprunt vont servir à réduire la dette. En fait, tout le surplus sera intégralement destiné au paiement de la dette. Conséquemment, il y aura un gel de taxes pour les deux prochaines années. En principe, c’est une réduction de taxes.

Q ; Où iriez-vous chercher des fonds s’il y a des imprévus?

PF : La Ville a dans son budget des montants pour des imprévus. Si ces montants ne sont pas utilisés, ils ne devraient pas servir à autre chose qu’à rembourser la dette. Donc, automatiquement, cela va permettre de diminuer les dépenses et, par le fait même, l’avis d’imposition des citoyens.

Q : Pour une maison moyenne de 144 312 $ en 2005 et de 367 51 3$ en 2013, Saint-Bruno, par rapport à Boucherville, avait un bon avis d’imposition, soit 10 % de plus en 2005; aujourd’hui, l’avis est 1,5 % inférieur. En comparaison à Brossard, Saint-Bruno avait un meilleur avis d’imposition, soit 14 % de plus; aujourd’hui, cet avis a un manque à gagner de 4,6 %. Malgré votre promesse de gel, l’avis d’imposition ne reste-t-il pas défavorable à Saint-Bruno en comparaison à celui de Brossard et de Boucherville ?

PF : Oui, il y a tout un écart! Mais si l’on développe le parc industriel en allant chercher d’autres industries, nous pourrons être compétitifs avec ces deux villes. En gelant les taxes, nous pouvons attirer des commerces et des industries.

Q : Avez-vous des industries et des commerces qui pourraient s’installer à Saint-Bruno et répondre aux critères d’écoparc?

PF : La meilleure des choses à faire d’abord est de réviser la définition de cet écoparc. Il y a sûrement des moyens pour s’ajuster en conséquence et faire des modifications. Prenons le siège social de Jean-Coutu : est-ce qu’il n’y avait pas des choses à faire pour le garder chez nous? Je me dis que je n’ai pas toutes les données pour faire une meilleure analyse de ce dossier. Mais en tant que maire, je dois prendre la bonne décision.

Q : Dans sa chronique de notre numéro du 16 octobre dernier, Jean Gérin demande si chacun des candidats à la mairie peut prendre l’engagement de bonifier le régime fiscal des commerçants et industriels de manière à les attirer à Saint-Bruno. Si vous êtes en accord avec cette proposition, qu’allez-vous faire concrètement. Iriez-vous jusqu’à retourner à la taxe professionnelle (taxe d’affaires) de 7 % au lieu de la taxe selon l’évaluation?

PF : Il va falloir possiblement alléger la taxe professionnelle, ce qui va nous permettre en plus d’attirer des commerces et des industries de l’extérieur. Quand le taux sera le même sinon inférieur à celui de Brossard et Boucherville, notre parc industriel va se développer au maximum parce qu’on est bien placé entre la route 116, et les autoroutes 30 et la 20. Dans l’agglomération, Saint-Bruno a le plus grand nombre de terrains vacants pour les commerces et les industries. En plus, les infrastructures sont là.

Q : Vous nous disiez aussi vouloir revoir les méthodes de gestion. Avez-vous repéré ou ciblez-vous des services particuliers que vous jugez inefficaces ou trop onéreux ?

PF : Je vais m’en tenir d’abord à l’analyse de chacun des services. On n’a qu’à regarder le nombre d’employés qui, en l’espace de 8 ans, est passé de 82 à 214. Un employé de la Ville coûte en rémunération totale 70 000 $ par année et un cadre, 115 000 $. Ça représente beaucoup d’argent quand on voit le nombre d’employés qui a augmenté.

Marc Turgeon : Il faut quand même dire qu’il y a des signaux jaunes, et qui vont peut-être devenir rouges. Il faut être sur place pour pouvoir les analyser davantage.

Q : S’il s’avère que des signaux jaunes sont allumés, allez-vous couper dans les services destinés à la population?

MT : Je prétends que les services prioritaires ne seront pas touchés, mais il faut aller chercher l’argent qu’on considère utilisé comme du superflu. Si, pour effectuer une tâche, on constate qu’il y a dix employés alors qu’il en faudrait seulement 7, ça veut dire qu’il y un excédent de 3 employés. Il y a des choix prioritaires à faire. C’est tout le questionnement global des allocations des ressources.

Q : Est-ce que vous iriez jusqu’à étirer l’élastique du principe utilisateur/payeur dans la tarification de certains services destinés à la population?

PF : À la lumière des données que je vais avoir en main, je verrai.

MT : On serait tenté de questionner : « Est-ce que les développeurs ont payé leur dû? Est-ce que la Ville les a facturés? » Il pourrait y avoir des lumières qui s’allument. Dans ce cas-là, il faut corriger le tir.

Q : Vous êtes au courant que les recommandations du rapport D’Amours sur le déficit du régime des retraites sont renvoyées aux calendes grecques. Croyez-vous possible d’arriver à une entente avec les syndicats en ce qui a trait à ce dossier?

PF : M. Labeaume (maire de Québec) en a parlé. Est-ce que les villes ont tous les outils pour régler cette question, car ça fragilise leur budget?

MT : L’histoire des fonds de pension est une bombe à retardement qu’aucun politicien ne veut réellement aborder. C’est un suicide. Apparemment, Québec a déterminé un plancher pour l’embauche du nombre d’employés dans une municipalité. Alors, elle est où la marge de manœuvre que devraient avoir les municipalités pour pouvoir intervenir? Le gestionnaire, pour une tâche X, ne peut pas décider de faire appel à la sous-traitance. Qui va régler le problème? Qui a renvoyé le rapport d’Alban D’Amours aux calendes grecques, comme vous le disiez tout à l’heure?

PF : Le maire de Rimouski se sent tout seul. Il a donné un contrat de 7,3 millions pour le recyclage, mais il ne sait pas s’il a payé ou non le bon prix. Il faut qu’il y ait un bureau d’évaluation pour nous a
ider à en avoir pour notre argent.