L’Alliance municipale annonce ses couleurs

Après que le Parti montarvillois ait divulgué sa plateforme, la campagne électorale a connu mercredi dernier son second souffle avec l’Alliance municipale : la formation dirigée par Joël Boucher a présenté ses candidats et annoncé ses couleurs.

Devant moins d’une centaine de personnes réunies à la place du Village, le candidat à la mairie a déclaré avoir pris deux engagements qui lui tiennent à cœur : la création d’un comité consultatif permanent de la jeunesse et la mise en place d’un guichet unique pour les citoyens. En d’autres mots, impliquer les jeunes et assurer une réponse complète et la plus rapide possible de l’administration aux demandes des citoyens. Idem pour les commerçants et les industries qui pourraient compter sur un employé de la Ville dédié principalement à eux, peu importe l’objet de leur demande.

S’ajoute la promesse de protéger « les 51 % des milieux naturels déjà préservés ». En entrevue aux Versants, le chef de l’Alliance précise qu’à l’intérieur des 51 %, on trouve 21 % de territoire agricole.

En matière de développement résidentiel, en plus de prévoir une révision du Plan d’urbanisme « en impliquant directement la population », la formation s’engage aussi à consulter celle-ci afin de déterminer comment se réaliseront «l a croissance et la vitalité économique, sociale et culturelle » de la place du Village. Pour ce faire, un plan particulier d’urbanisme suivrait, dans lequel serait hiérarchisé « un choix de mixité d’habitations, de commerces, de circulation piétonne et automobile ». À cette fin, sans vouloir se montrer « indélicat » ni vouloir « bousculer » Natrel, qui occupe un espace au centre-ville, souligne M. Boucher en entrevue, l’administration devrait être prête si jamais l’entreprise déménageait ses pénates ailleurs.

Un autre engagement et non le moindre est la possibilité de la construction d’une glace additionnelle en raison « des demandes des associations sportives locales ». L’aspirant maire dit vouloir « explorer toutes les avenues ». Il ne s’agit pas, assure-t-il, d’un centre sportif, mais d’un endroit « modeste semblable à celui que l’on trouve dans des petites communautés». Le coût serait de 1 à 2 millions. Le candidat dit étudier toutes les options incluant un partenariat public privé (PPP).

Une campagne qui s’annonce dure

Plus tôt, face aux militants, M. Boucher a énuméré les points forts réalisés par l’administration sortante, entre autres, «la création d’un Fonds vert, l’adoption du Plan de conservation des milieux naturels (et) une fiscalité compétitive ». Un bilan, dit-il, dont sont fiers Thérèse Hudon, Michael O’Dowd, Michel Lamarre et Serge Beaudoin.  À ces conseillers qui souhaitent exercer un autre mandat s’ajoutent quatre nouveaux venus, Nadia Podtetenev, Louise Dion, André Besner et Stéphane Corbin.

Le chef de l’Alliance a tenu à parler d’éthique en faisant savoir que toute son équipe a signé une déclaration d’intégrité. « J’ai invité les candidats des autres partis à signer cette même déclaration, mais j’attends toujours la réponse! », s’est-il exclamé. Il a attaqué de front « la partisanerie électorale de la pire espèce » qui aurait « utilisé tous les moyens pour nous salir, nous, les élus ».

De l’avis du candidat à la mairie, il y a équation entre «Parti montarvillois» et «moratoire». Il rappelle à l’adresse de son adversaire, Martin Murray, « que les moratoires sont synonymes de hausses de taxes, de réduction de services aux citoyens, d’entrave illégale au droit de propriété.» Sur ce dernier élément, M. Boucher a rejeté les dires du chef du Parti montarvillois selon lesquels le rachat du Boisé des Hirondelles équivaudrait à «des grenailles». Ce terrain, a-t-il poursuivi, est « zoné résidentiel depuis un demi-siècle», et l’exproprier signifierait «une hausse de taxes substantielle ». « Jamais, a-t-il lancé, je ne permettrai que seules les taxes des Montarvillois servent à agrandir un parc national. »

Sur le plan de la dette et de la taxation, la guerre des chiffres semble inévitable entre les deux formations. En 2005, année de la prise de pouvoir par l’équipe de Claude Benjamin, la dette était de 33 679 513 $, persiste et signe M. Boucher. Il rejette les affirmations de ses adversaires voulant que le montant soit plutôt de 9 millions de dollars. D’après lui, Saint-Bruno avait une dette de « 5,4 millions avant 2001 », à laquelle s’ajoutent « 19,3 millions encourus par la Ville de Longueuil ».

Quant aux taxes résidentielles, l’Alliance indique que Saint-Bruno se situe au 6e rang des 67 villes les plus importantes au Québec. Des statistiques révèlent toutefois que le contribuable montarvillois paie 2897 $ pour une résidence de 367 577 $, contrairement à Boucherville et Brossard où la facture est respectivement de 2752 $ et 2836 $.

L’Alliance municipale dévoile son programme le 2 octobre.